(BFM Bourse) - Pluxee, la nouvelle entreprise réunissant les activités titres-restaurant désormais séparée de Sodexo, progresse pour sa première séance de cotation. Il s'agit de la plus importante entrée en Bourse d'une société depuis FDJ en novembre 2019.

Ce jeudi marque le début d'un nouveau mois mais aussi l'arrivée d'une nouvelle entreprise à la Bourse de Paris. Il s'agit de Pluxee, l'entreprise regroupant les services dits "avantages et récompenses aux salariés" du groupe de restauration collective Sodexo.

La prise d'indépendance de Pluxee a été validée mardi à l'issue d'une assemblée générale des actionnaires de Sodexo. Les porteurs de parts de l'entreprise ont approuvé à 99,96% cette scission en deux sociétés (Sodexo et Pluxee) annoncée au printemps 2023. La direction avait estimé que les synergies entre ses activités "avantages et récompenses aux salariés" et sa branche traditionnelle de restauration collective étaient désormais limitées.

Dans le détail, chaque détenteur d'une action Sodexo s'est vu attribuer une action Pluxee. La famille Bellon reste un actionnaire à long terme de Pluxee et détient 42,8 % des actions ordinaires en circulation et environ 60% des droits de vote à l'issue de cette opération.

Les titres Pluxee cotent depuis ce jeudi sous forme de promesses, c'est-à-dire des actions qui ne sont pas encore créées ni livrées aux investisseurs, avant leur règlement-livraison qui sera effectif le lundi 5 février.

Des échanges inauguraux réussis

A la Bourse de Paris, les investisseurs accueillent en effet avec un certain enthousiasme cette première opération de l'année. Le titre Pluxee bondit de 6,4%, par rapport au prix de référence technique de 26 euros, retenu au titre de cette opération de scission-introduction.

Ce prix équivalent à 25% du cours de clôture de Sodexo de mercredi soir, soit 104,6 euros, souligne Alphavalue qui estime qu'il est conforme à ses prévisions antérieures. "Avec environ 147 millions d'actions en circulation, la scission-introduction en Bourse de Pluxee, représente une valeur de 4 milliards d'euros", ajoute Yi Zhong d'Alphavalue. Il s'agit alors de la plus importante entrée en Bourse d'une société à Paris depuis celle de la Française des Jeux en novembre 2019, entrée en Bourse avec une valorisation de 4,3 milliards d'euros.

À côté, Sodexo cède 3,2% à 76,10 euros vers 12h00 après cette opération de scission-introduction en Bourse de Pluxee.

Une activité très rentable et en forte croissance

Pour Sodexo, cette scission était la voie privilégiée pour donner davantage de moyens et d'autonomie à cette filiale, de sorte à répliquer le succès de sa concurrente Edenred, l'ex-filiale d'Accor entrée sur le CAC 40 en juin 2023, dans les "avantages et récompenses aux salariés".

La signification du nom Pluxee a été construite pour illustrer ces ambitions: "Plux" évoque le positif et incarne l'ambition de la société qui est "d'ouvrir un monde de possibilités et maximiser les opportunités".

"Le "X" symbolise la façon dont nous transformons ce monde de possibilités en expériences personnalisées et durables pour nos clients, nos commerçants, nos consommateurs et nos collaborateurs et le double "EE" à la fin représente le cœur de nos activités: 'Engagement Employé', sodexo.be/fr/sodexo-brs-devient-pluxee/">précise Pluxee.

"Notre stratégie ambitieuse nous permettra de continuer à délivrer de solides performances financières et à créer de la valeur pour l’ensemble de nos actionnaires, en s’appuyant sur des équipes expérimentées, des investissements technologiques et une approche ciblée en termes de fusions et acquisitions", explique Aurélien Sonet, directeur général de Pluxee.

Le marché avait déjà pris connaissance des objectifs du pro des titres restaurant Pluxee, quelques semaines avant son entrée en Bourse. À l'occasion d'un "Capital Market Day", soit une journée dédiée aux investisseurs, la société avait livré ses ambitions pour l'année en cours et à moyen terme.

Ainsi, Pluxee a annoncé viser pour l'exercice 2023-2024 qui sera clos en août prochain une croissance en données comparables "à deux chiffres" (plus de 10%) et une marge brute d'exploitation (Ebitda) récurrente à minima stable. A titre de comparaison, sur l'exercice 2022-2023, la marge d'Ebitda récurrent s'était établie à 34,5% pour un chiffre d'affaires de 1,052 milliard d'euros. A moyen terme, c'est-à-dire sur l'exercice 2025-2026, Sodexo table sur une croissance à deux chiffres, ainsi que sur une marge d'Ebitda récurrent à environ 37%.

"Dans l'ensemble, les prévisions (financières) de Pluxee semblent raisonnables dans le contexte d'Edenred - à la fois les attentes en matière de chiffre d'affaires et la croissance globale du marché", jugent les analystes d'UBS cités par l'AFP dans une note jeudi.

Sodexo a donc scrupuleusement respecté le calendrier qu'il avait communiqué pour cette opération, là où Renault a décidé de jeter l'éponge en début de semaine. La marque au losange a indiqué lundi soir renoncer à introduire Ampere, sa filiale dédiée aux véhicules électriques et aux logiciels, estimant que "les conditions de marché actuelles" ne sont pas réunies.

En dehors de Pluxee, deux autres sociétés du CAC 40 prévoient de se séparer d'une ou de plusieurs activités cette année. Sanofi, qui publiait ses résultats trimestriels ce jeudi, compte introduire sa branche "santé grand public" (Doliprane, Allegra...) au quatrième trimestre 2024 au plus tôt. Le groupe affine donc le calendrier de cette opération annoncée en octobre dernier, le groupe ayant dit viser une entrée en Bourse pour cette division à partir du quatrième trimestre 2024.

Vivendi a par ailleurs indiqué mardi étudier un projet de scission en quatre entités articulées autour de Canal+, Havas, une société regroupant édition et distribution et enfin une société d'investissement regroupant des participations financières.