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Pétrole Brent

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Pétrole brent : Pourquoi l'attaque de l'Iran contre Israël n'entraîne pas pour l'heure une flambée des cours du pétrole

lundi 15 avril 2024 à 12h33
Le pétrole recule ce lundi

(BFM Bourse) - Alors que les tensions au Moyen-Orient ont d'habitude tendance à pousser vers le haut l'or noir, le Brent évolue en baisse ce lundi. L'attaque avait été anticipée par les investisseurs et le marché relativise le risque de riposte de la part d'Israël, laissant espérer une désescalade.

Aussi contre-intuitif que cela puisse paraître, le pétrole ne progresse pas à la suite de l'attaque par l'Iran d'Israël, ce lundi.

Traditionnellement, ce type d'informations portent en Bourse les cours de l'or noir car les investisseurs redoutent des perturbations sur l'offre de pétrole, craignant que ces conflits pénalisent les pays producteurs ou entraînent des mesures de rétorsion.

Pour donner un exemple, à la suite de la guerre du Kippour de 1973, plusieurs pays producteurs de pétrole dans le Golfe avaient, pendant quelques mois, diminué leurs productions, et les prix de l'or noir avaient été multipliés par quatre.

Nous sommes pour l'heure très loin de ce scénario. Les cours du pétrole, au contraire, reculent ce lundi. Le contrat à terme pour échéance en juin sur le Brent de mer du Nord, la plus grande référence internationale pour les cours du pétrole, perd 0,8% à 89,73 dollars le baril à la mi-journée.

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Une attaque anticipée et sans perturbation sur l'offre de pétrole

Rappelons que dans la nuit de samedi à dimanche, l'Iran a mené une attaque sans précédent sur Israël en lançant plus de 300 drones et missiles contre l'Etat hébreu. Cette offensive a constitué une réponse à l'attaque, début avril, d'un consulat iranien à Damas que Téhéran avait attribué à Israël.

L'armée israélienne a fait savoir que 99% des tirs iraniens avaient été interceptés. Dimanche soir, l'Iran a appelé Israël à ne pas riposter.

Comment expliquez que ces informations n'aient aucun impact sur les cours du pétrole alors que la situation semble, a priori, se tendre au Moyen-Orient? "L'explication provient en partie du fait que le risque d'embrasement au Moyen-Orient était déjà intégré dans les cours du pétrole", souligne María Eugenia Sanin, maître de conférence en économie à Paris-Saclay et membre de la Chaire Energie et Prospérité.

Des informations de presse au sujet d'une potentielle riposte de l'Iran à l'attaque de début avril avaient en effet circulé ces dernières semaines.

"Plusieurs raisons expliquent la réaction mitigée (des cours du pétrole, NDLR): la frappe était largement attendue et, maintenant qu'elle s'est produite, elle n'a entraîné aucune rupture d'approvisionnement", indique à BFM Bourse, Tamas Varga, analyste spécialiste du pétrole chez PVM Oil Associates, basé à Londres.

Une riposte d''Israël pas forcément évidente

"En outre, l'Iran a déclaré que la mission avait été accomplie, tandis que les États-Unis ont déclaré qu'ils ne cherchaient pas à déclencher une guerre plus large avec l'Iran, un message tacite à Israël selon lequel ils ne soutiendraient pas l'État juif en cas d'offensive contre l'Iran. En somme, une escalade ne semble pas plausible pour le moment", poursuit Tamas Varga.

"Les investisseurs surveillent désormais de près si cette attaque constitue un scénario "une fois et pour tout" qui influencera de manière significative les marchés financiers. Les États-Unis ont déclaré qu'ils ne soutiendraient pas une contre-attaque israélienne, selon un responsable non identifié de la Maison Blanche, ce qui a contribué à tempérer la réaction du marché jusqu'à présent", analyse de son côté Stephen Innes de Spi Asset Management.

"Les prix du pétrole brut avaient déjà bondi de 4% à 5 % après l'attaque israélienne du 1er avril, avec un certain risque déjà pris en compte. La nature limitée de l'attaque et la perspective d'une absence de représailles immédiates devraient atténuer les retombées (sur les marchés financiers) pour l'instant", développe l'expert de marché.

"Cette guerre pourrait entraîner une désescalade si le gouvernement israélien suit les conseils de la Maison Blanche et renonce à des mesures de représailles", ont abondé les analystes de RBC Capital Markets LLC, dans une note citée par Bloomberg. Bien que l'action iranienne ait été "beaucoup plus étendue que les représailles précédentes, elle a tout de même été télégraphiée à l'avance", ont-ils ajouté.

Les investisseurs surveilleront donc avec attention la nature de la réponse d'Israël à l'attaque, qui constitue la clef de l'embrasement potentiel du conflit et donc de l'évolution des cours du pétrole.

En octobre dernier, la Banque mondiale avait dressé plusieurs scénarios quant à l'impact potentiel du conflit au Moyen-Orient sur les cours du pétrole. Son scénario central retenait des cours du Brent autour de 90 dollars le baril à fin 2023 puis autour de 80 dollars en 2024 (soit plus ou moins là où se situe actuellement le pétrole). Mais, dans son scénario, le plus pessimiste, le Brent grimpait entre 140 dollars et 157 dollars le baril.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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