(BFM Bourse) - Les indices américains ouvrent en forte baisse ce lundi 7 avril, alors que les investisseurs s'attendent à ce que les initiatives douanières de Donald Trump se traduisent par des tensions inflationnistes et une croissance plus faible aux Etats-Unis.
Wall Street ouvre en très forte baisse pour commencer la semaine. À l'instar des autres places mondiales, la place américaine souffre toujours des droits de douane massifs décidés par Donald Trump le 2 avril dernier.
Ce lundi 7 avril, les indices majeurs américains ouvrent encore en net recul, avec un Dow Jones qui perd 3,2%, le S&P 500 recule pour sa part de 3,6% quand le Nasdaq chute de près de 4%.
En Europe, le CAC 40 à Paris, Dax à Francfort et le FTSE Mib à Milan cèdent près de 5%, quand le Footsie à Londres redonne 3,8% à l’ouverture des marchés américains.
"Ne soyez pas faibles"
Peu avant l'ouverture de Wall Street, Donald Trump a rappelé qu'avec sa politique commerciale, "les États-Unis ont la possibilité de faire quelque chose qui aurait dû être fait il y a des dizaines d'années".
"Ne soyez pas faibles ! Ne soyez pas stupides ! (...) Soyez forts, courageux et patients et la GRANDEUR sera au rendez-vous", a-t-il écrit sur son réseau social "Truth Social".
Depuis l'annonce de ses droits de douane mercredi, Donald Trump a provoqué une onde de choc sur les marchés mondiaux et américains.
Vendredi 4 avril, Wall Street avait connu une séance cauchemardesque, sonné par la riposte chinoise aux droits de douane américains.
Le Dow Jones avait alors dévissé de 5,50%, le Nasdaq de 5,82% quand le S&P 500 a essuyé sa pire séance en Bourse depuis 2020, en lâchant près de 6%. Ces importants replis intervenaient déjà après un jeudi noir qui avait fait perdre 2.400 milliards de dollars de capitalisation au S&P 500 selon Reuters.
Le bazooka douanier de Donald Trump a en tout fait perdre plus de 6.000 milliards de dollars de capitalisation boursière à Wall Street jeudi et vendredi, selon l'indice Dow Jones US Total Stock Market. cité par l'AFP. Sur l'ensemble de la semaine passée, le Dow Jones a redonné 8%, le S&P 500 9% et le Nasdaq près de 10%.
"Si les indices ne repassent pas au-dessus de la limite des 20 % de baisse dans les 2 à 3 semaines à venir, cela pourrait conduire une plus longue période de repli", prévient Hani Abuagla analyste de marchés sénior Moyen-Orient et Afrique du Nord chez XTB.
Un risque de récession majeur aux Etats-Unis?
Les récents propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell n'avaient pas non plus contribué à apaiser les esprits. Vendredi, il avait déclaré que les droits de douane mis en place par Donald Trump allaient "probablement augmenter l'inflation" et qu'ils risquaient d'accroître le chômage et de ralentir la croissance aux Etats-Unis.
"La détérioration des marchés boursiers serait bientôt suivie d'un effondrement de la confiance des ménages et des entreprises, l'économie entrant en récession en l'espace de quelques mois", prédit de son côté Capital Economics, pour les États-Unis seuls.
Donald Trump lui ne partage pas ce pessimisme ambiant. Sur son réseau Truth Social, le président américain a déclaré ce lundi que ses annonces ont permis de faire baisser les taux obligataires, les cours du pétrole et le prix des denrées alimentaires. Selon lui, il n'y a pas d'INFLATION (en majuscule dans le texte), a-t-il aussi ajouté.
"Néanmoins, il convient de rappeler qu'à l'heure actuelle, tout apport de liquidités de la part du gouvernement ou de la Fed ou toute information positive sur la guerre commerciale de la part de Trump peut changer la situation sur le marché en quelques heures seulement", tient à tempérer Hani Abuagla.
Capital Economics estime pour sa part que Donald Trump fera machine arrière, et que les droits de douane réciproques s'élèveront entre 10% et 20% après négociations, à l'exception de la Chine.