(BFM Bourse) - Le distributeur et son premier actionnaire ont réussi à grimper à plus de 90% du capital du groupe italien à l'issue de la réouverture de la période d'offre. Fnac Darty met un pied dans la botte italienne.
Fnac Darty officialise son ancrage en Italie. Le distributeur spécialisé, avec le soutien de son actionnaire de contrôle Daniel Kretinsky, est parvenu à récolter 91,1% du capital d'Unieuro à l'issue de la période de réouverture de son offre sur le groupe italien des produits électroniques et de l’électroménager.
"C'est fait", résume TP ICAP Midcap dans sa note matinale dédiée à l'annonce du succès de cette opération.
Annoncé mi-juillet, ce rachat qui a pris la forme d'une offre publique d'achat (OPA) a été mené en deux phases. Fnac Darty, et Ruby Equity Investment, l'une des sociétés d'investissement du milliardaire tchèque, ont lancé une offre sur Unieuro début septembre et à l'issue de laquelle 67,1% du capital de l'italien a été apporté, ce qui, cumulé à la participation de 4,4% déjà détenue par Fnac Darty, représentait 71,5% du capital.
Il s'agissait "d'un demi-succès pour le groupe" commentait alors TP ICAP Midcap, dans une note consacrée aux résultats de cette première phase de l'offre.
Les initiateurs ont ensuite rouvert la semaine passée, une nouvelle période d'offre à l'issue de laquelle 19,6% du capital a été apporté. Ce qui aboutit à 91,1 % du capital d'Unieuro, détenu par Fnac Darty qui reste encore sous le seuil des 95%, "empêchant pour le moment un retrait obligatoire", rappelle Florent Thy-thine, responsable de la recherche actions de TP ICAP Midcap.
Désormais, Fnac Darty doit donc consentir un dernier effort pour parvenir à retirer Unieuro de la cote transalpine. "Une fenêtre de sortie devrait s’ouvrir pour les actionnaires restants permettant au groupe d’espérer atteindre ce seuil de 95%. Quoiqu’il en soit, le retrait de cote sera effectué", avance le spécialiste.
Une cible de choix
L'offre valorise Unieuro 240 millions d'euros et va permettre au distributeur spécialisé de faire son entrée en Italie, pays du Sud de l’Europe où il était encore absent. Le groupe italien est le numéro un et revendique 17% de part de marché. Le groupe affiche un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d'euros en 2023. Il dispose d’un réseau dense de près de 500 magasins intégrés et affiliés répartis sur l’ensemble de l’Italie avec une présence significative dans le nord et le centre du pays (71% des magasins).
Comme Fnac Darty, Unieuro a aussi orienté sa stratégie vers des activités de services, notamment après le rachat de Covercare, spécialiste de la réparation et des services à domicile.
Le nouvel ensemble devrait représenter 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 30.000 collaborateurs et plus de 1.500 magasins, et constituerait un acteur majeur de la vente de produits électroniques, d’électroménager, de produits éditoriaux et de services en Europe de l’Ouest et du Sud.
"Le rachat d'Unieuro va nous permettre d’accroître son emprise territoriale et de réduire un peu notre dépendance au marché français puisque l'Italie va peser pour 25% de notre chiffre d'affaires.", a déclaré Enrique Martinez, directeur général de Fnac Darty ce mercredi matin à l'antenne de BFM Business.
Un retour de papier en vue
Cette acquisition soulève cependant deux enjeux avec des temporalités différentes, signale TP ICAP Midcap. A court terme, Fnac Darty doit composer avec un "retour de papier qui pourrait affluer sur le titre puisqu’une partie de l’opération se fait en titre Fnac Darty (9 euros+ 0,1 actions Fnac Darty)", avance Florent Thy-tine. La question de ce retour de papier se pose notamment pour les deux principaux actionnaires d’Unieuro : Iliad et la famille Silvestrini, fondatrice d’Unieuro, qui détenaient respectivement 12% et 10% du groupe italien, précise le spécialiste.
Un autre enjeu se pose pour Fnac Darty mais à moyen terme cette fois-ci. Et il concerne l'intégration d'Unieuro au sein du groupe, dont l'échéance n'est pas encore connue et dépendra du délai de décision des autorités de concurrence, prévient-il.
"N’étant pas présent en Italie, les synergies seront limitées aux achats dans un premier temps", rappelle aussi l'analyste. Le spécialiste des biens culturels avait en effet indiqué lors de l'annonce de ses marques d’intérêt sur Unieuro s'attendre à réaliser 20 millions d'euros de synergies en année pleine dès 2025 principalement grâce à des économies d’échelle sur les achats.
"Unieuro évolue dans un environnement compétitif et la tâche pour redresser la rentabilité ne sera pas simple. Pour autant, la prise de risque est limitée puisque le groupe ne dépensera que 56 millions d'euros en cash et la dilution limitée", conclut Florent Thy-tine.
Effectivement, le fait d'être soutenu par son premier actionnaire va limiter la hausse de l'endettement net de Fnac Darty à 56 millions d'euros. "Daniel Kretinsky est donc dans le coup puisque Ruby Equity est affilié à Vesa Equity (la société d'investissement contrôlée par Daniel Kretinsky, NDLR). Ce montage permet au groupe d’avoir les moyens de faire d’autres opérations", rappelait l'analyste en juillet dernier.
Fnac Darty envisage aussi un impact relutif supérieur à 10% sur son bénéfice net par action pour 2025, synergies comprises, et un impact positif sur son résultat opérationnel courant et son cash-flow opérationnel.
A la Bourse de Paris, le titre Fnac Darty progresse de 2,9% à 26,55 euros vers 14h00, deuxième plus forte hausse du SBF 120 derrière Nexans (+4,8%) dont le plan stratégique 2028 a convaincu les investisseurs.
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