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Les marchés européens s’apprêtent à ouvrir dans le rouge ce mercredi, rattrapés par la nervosité qui a dominé Wall Street hier soir. La séance précédente avait pourtant montré un contraste saisissant : alors que les places européennes s’offraient un solide rebond porté par les valeurs cycliques et la vigueur retrouvée du luxe, la Bourse américaine s’est enfoncée sous le poids de ses géants technologiques.
En Europe, les investisseurs avaient retrouvé de l’appétit pour les secteurs délaissés ces dernières semaines. LVMH, Kering, Hermès et L’Oréal ont mené la danse, rejoints par Pernod Ricard et Rémy Cointreau, bien orientés dans les vins et spiritueux. Ce réveil a permis à Paris et à d’autres places du continent de s’afficher en hausse marquée. Mais ce regain d’optimisme a aussi mis en lumière un brutal ajustement : les valeurs de la défense ont décroché, sanctionnées par les anticipations d’un apaisement possible sur le front russo-ukrainien. Thales, Rheinmetall et leurs homologues européens ont vu les investisseurs réduire leur exposition à un secteur qui avait largement profité du climat géopolitique des derniers mois.
De l’autre côté de l’Atlantique, l’ambiance fut bien différente. Les valeurs technologiques ont mené la baisse, victimes d’un double malaise. D’un côté, un rapport universitaire (MIT) rappelait que la majorité des entreprises n’ont encore tiré aucun retour tangible de leurs investissements en intelligence artificielle. De l’autre, des voix influentes du secteur, dont Sam Altman, ont mis en garde contre une possible bulle spéculative. Nvidia, Palantir, AMD ou encore Microsoft ont cédé du terrain, entraînant l’ensemble du Nasdaq et, par ricochet, le S&P 500. Cette correction survient alors même que les valorisations atteignent des niveaux historiquement tendus, ravivant les doutes sur la capacité du marché à prolonger son cycle haussier.
Cette fragilité des indices américains s’inscrit dans un contexte déjà chargé. Tous les regards convergent vers Jackson Hole, où Jerome Powell doit s’exprimer en fin de semaine. La probabilité d’une baisse de taux en septembre reste élevée dans l’esprit des marchés, mais l’incertitude demeure totale quant à la trajectoire des prochains mois. Le climat politique complique encore la donne : Donald Trump multiplie les attaques contre la Fed, réclamant des baisses plus marquées, tout en martelant ses positions sur le commerce international. Si les relations sino-américaines semblent momentanément stabilisées, la fermeté vis-à-vis de l’Inde et les tensions persistantes avec la Russie maintiennent une toile de fond instable.
À l’échelle microéconomique, Home Depot a surpris positivement avec une hausse de 1 % des ventes comparables au deuxième trimestre, après un recul marqué l’an dernier. La dynamique s’est accélérée en juillet (+3 % aux États-Unis), portée par les petits projets de rénovation et la progression des ventes en ligne. L’enseigne gagne ainsi des parts de marché et confirme ses objectifs annuels. Le titre a bondi de plus de 3 %, contrastant avec la faiblesse du secteur technologique.
La journée sera rythmée par plusieurs jalons importants. En Europe, l’attention se portera sur l’inflation mensuelle et le discours de Christine Lagarde, susceptibles d’influencer les anticipations de politique monétaire. Aux États-Unis, les opérateurs attendent la publication des minutes de la Fed, qui devraient préciser l’état d’esprit du comité avant Jackson Hole. Enfin, le calendrier des résultats reste animé avec Target, Estée Lauder, Lowe’s, TJX Companies, Analog Devices, Baidu et Raymond James.
L’ouverture s’annonce donc prudente en Europe, coincée entre l’euphorie récente des cycliques, la fragilité persistante de la tech américaine et l’attente fébrile d’un discours de la Fed qui pourrait donner le ton pour la rentrée boursière.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Techniquement, l’indice vient de franchir la borne haute de son range de consolidation, porté par une bougie impulsive. Les opérateurs pourront désormais attendre un retour sur ce niveau des 7950 points afin d’en valider le rôle de support, avant d’envisager une reprise de la tendance haussière en direction des 8 200 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario haussier est valable tant que l’indice CAC 40 cote au dessus du support à 7941.00 points.
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