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Les marchés ont finalement témoigné massivement de leur enthousiasme au lendemain de la décision de la Fed de commencer son processus d'assouplissement monétaire par une baisse non pas de 25, mais de 50 points de base (0,50 point de pourcentage) de son principal taux directeur, le "loyer" du dollar.
A Paris le CAC a terminé en forte hausse de 2,29% à 7 615 points, tracté par l'industrie et le luxe.
Cette décision était accompagnée des nouvelles projections économiques: la puissante institution monétaire dirigée par J Powell a revu à la hausse des prévisions de chômage à 4,4% pour l'année en cours et la suivante, et à la baisse ses prévisions d'inflation pour 2025 à 2,1%.
Les "dots plots", c'est-à-dire les projections économiques et monétaires des membres de la Fed ont montré que les banquiers centraux anticipaient, au niveau de la médiane, encore 50 points de base de baisses de taux cette année, quand le marché, lui, table plutôt sur 75 points de base.
"Cette décision reflète notre confiance croissante dans le fait qu'avec un recalibrage approprié de notre politique, la vigueur du marché du travail peut être maintenue dans un contexte de croissance modérée et d'inflation descendant durablement à 2%", a-t-il aussi déclaré lors d'une conférence de presse suivant l'annonce de la décision sur les taux.
Le banquier central a prévenu qu'aucune trajectoire n'est à ce stade gravée dans le marbre. "Nous pouvons accélérer si c'est justifié, ralentir, faire une pause" dans le cycle d'assouplissement monétaire, en fonction des données économiques.
"La Fed s'inquiète de la détérioration continue du marché du travail et a réagi en conséquence", lit entre les lignes Rob Dishner, Gérant Senior chez Neuberger Berman.
Le prochain rendez-vous majeur sur l'emploi sera la publication du rapport NFP (Non Farm Payrolls), le 04 octobre. En attendant, les opérateurs ont pu prendre connaissance hier des inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, en légère baisse à 219 000 nouvelles unités, à comparer à une cible à 230 000.
"La Fed ne montre aucun signe de crainte de récession et ne tombe pas non plus dans l'alarmisme. Toutefois, les attentes du Federal Open Market Committee sont bien en deçà des attentes élevées des marchés. Alors que les marchés s'attendent à ce que les taux directeurs tombent autour du niveau neutre - en dessous de 3 % - d'ici la fin de 2025, l'estimation des banquiers centraux est supérieure d'environ 0,5 point de pourcentage", a réagi Jan Viebig, Chief Investment Officer chez ODDO BHF SE.
En sus des inscriptions aux allocations chômage, les marchés ont pris connaissance hier de l'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (Philly Fed Index), qui est repassé en territoire positif à 1,7.
"Les réponses à l’enquête sur les perspectives des entreprises manufacturières de septembre suggèrent une activité manufacturière régionale mitigée ce mois-ci.", résume l'antenne régionale de la Fed. "L'indicateur de l'activité courante est passé en territoire positif, tandis que les indices des nouvelles commandes et des livraisons ont diminué et sont devenus négatifs. Dans l’ensemble, les entreprises ont indiqué une augmentation de l’emploi et ont continué à signaler des hausses de prix. Les principaux indicateurs d’activité future de l’enquête suggèrent des attentes de croissance plus généralisées au cours des six prochains mois."
Côté valeurs, les baisses de taux de la Fed ont propulsé le luxe, Hermès gagnant 4,4% et LVMH 3%. Dans la même veine, le fabricant de camping-cars Trigano et le spécialiste de la plaisance Beneteau, actions liées aux biens discrétionnaires et donc sensibles aux taux, ont pris respectivement 6,1% et 12,6%.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont pris beaucoup de hauteur, à l'image du Dow Jones (+1,26%) et surtout du Nasdaq Composite (+2,51%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 1,70% à 5 713 points, inscrivant tout simplement un nouveau record historique.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1170$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 70,90$.
A l'agenda ce vendredi, à suivre en priorité l'indice de confiance des consommateurs en Zone Euro à 16h00 et un discours de Mme Christine Lagarde, Présidente de la BCE, à la conférence "Michel Camdessus" sur les banques centrales, à Washington DC.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les niveaux graphiques clefs à court terme ont été précisément touchés: vendredi 30 août à 7 645 points, suivi d'un échec; et mercredi 04 septembre à 7 482 points, à une poignée de points des 7 465 points en deçà desquels une nouvelle jambe baissière se formerait. Ce dernier niveau a connu une première alerte jeudi 05 septembre.
Le fait que l'indice phare tricolore ait terminé au plus bas de la semaine 36, juste après rupture de seuil, est décisif. Il envoie un message de faiblesse court terme.
Le seuil clef à surveiller est celui des 7 465 points, en-deçà duquel l'avis restera négatif.
Au-dessus, la respiration est assuré jusque sur les 7 690 points. En-deçà, la reprise des tensions baissière est à craindre. Entre les deux (scénario de prédilection) des oscillations erratiques sont envisagées.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario haussier est valable tant que l'indice CAC 40 cote au dessus du support à 7465.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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