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Préoccupés légitimement par la montée des tensions géopolitiques au Proche-Orient, les opérateurs ont limités leurs initiatives mercredi, le CAC stagnant sur les 7 577 points, significativement sous le seuil graphique remarquable des 7 700 points.

Les investisseurs restent donc prudents, à l'affût du moindre développement sur les tensions entre l'Iran et Israël. Les deux pays ont échangé des menaces à la suite de l'attaque Téhéran contre l'état hébreu. Ce qui est venu alimenter les spéculations d'un embrasement de la situation au Proche-Orient, et par ricochet les craintes de perturbations sur l'offre de pétrole.

"Les événements au Moyen-Orient sont très inquiétants et évoluent rapidement. Suite aux attaques massives de l'Iran contre Israël cette nuit, le risque d'une confrontation directe et croissante entre les deux pays a fortement augmenté et pourrait avoir des conséquences considérables pour la région", alerte Thomas HEMPELL, responsable Macro and Market research de GENERALI AM.

"Du point de vue des marchés mondiaux, l'indicateur le plus important à surveiller à court terme est le risque de perturbation de l'approvisionnement en pétrole. Les frappes de représailles israéliennes pourraient toucher les sites de production pétrolière iraniens. Les Houthis pro-iraniens au Yémen pourraient intensifier les attaques en mer Rouge, perturbant davantage le commerce mondial et en particulier le transport de pétrole. Et dans un scénario extrême (risque de queue), l'Iran pourrait tenter de fermer virtuellement le détroit d'Ormuz, par lequel transite environ 20 millions de barils de pétrole et de produits pétroliers (~20 % de l'approvisionnement mondial)."

Les opérateurs de marché sont également attentifs aux différentes publications statistiques américaines sur l'emploi qui émaillent cette semaine. Ils devront composer notamment avec le rapport NFP (Non Farm Payrolls), traditionnel bulletin mensuel de santé de l'emploi privé vendredi. Ce jeudi seront publiés les nouvelles inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage. Les investisseurs ont eu un repère de choix hier, avec la publication de l'enquête du cabinet privé ADP, qui a montré que le secteur privé américain a créé plus d'emplois que prévu le mois dernier, à 143.000 créations contre 125.000 qui étaient attendus par le consensus, et après 103.000 en août.

Du côté des valeurs, en dehors du secteur pétrolier, Air France-KLM a poursuivi sa baisse entamée mardi, pour encore reculer de 5,5% ce mercredi soir. La société est pénalisée par la hausse des cours du pétrole, la facture carburant constituant l'un des principaux postes de dépenses des compagnies aériennes. Mercialys a cédé 3,3%, pénalisée par Jefferies qui a abaissé son conseil d'"acheter" à "conserver". A contrario, Sopra Steria a repris 3,1% après avoir annoncé un programme de rachats d'actions de 150 millions d'euros. Maurel et Prom (+4,98%), Vallourec (+2,27%) TotalEnergies (+2,24%) ont en revanche tiré leur épingle du jeu dans ce contexte de reprise des cours de brut.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mercredi à l'équilibre quasi parfait, les opérateurs manquant volontairement d’initiatives à l'approche de chiffres importants sur l'emploi, et dans le contexte géopolitique incertain. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a clôturé à proximité immédiate des 5 700 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1030$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 71,10$.

A l'agenda macroéconomique ce jeudi, à suivre en priorité les nouvelles inscriptions aux allocations chômage à 14h30. Les données finales du PMI services en Zone Euro seront connues à 10h00 et l'ISM services américain sera dévoilé à 16h00.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Le jeudi 26 septembre, l'indice CAC a franchi les 7 700 points, seuil graphique majeur. Non seulement il l'a franchi, mais il l'a fait dans des conditions techniques apportant du crédit: volumes en hausse, gap, clôture sur les sommets de séance, participation d'au moins 3 secteurs, actualité économique majeure.

Le message haussier a été renforcé par la capacité à terminer sur les plus hauts hebdomadaires grâce à la séance de vendredi. La participation, mesurée par les volumes, sur l'ensemble de la semaine, aura donné également du sens, tout comme la participation de plusieurs secteurs à la hausse, pas seulement le luxe. Nous avons en particulier assisté à de belles reprises sur des cycliques de type minières, ou des acteurs de premier plan de l'équipement automobile.

Lundi 30 septembre, avec confirmation le lendemain l'indice est repassé sous ce niveau, obérant les chances de le voir basculer en support durable. Les prochaines séances seront décisives. Tout comme le niveau de clôture hebdomadaire de cette semaine 40.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.

On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7700.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7465.00 points relancerait la pression vendeuse.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes