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La nervosité est montée d'un cran mardi à la Bourse de Paris, qui a encaissé la publication de ventes de détail outre Atlantique très décevantes. Et en toile de fond bien sûr, l'embrasement de la situation au Moyen Orient crispe les marchés. L'indice phare tricolore, le CAC 40, a perdu 0,76% à 7 683 points.
Sur un mois, ces ventes au détail, mesure on ne peut plus directe de l'appétit du consommateur américain, ont fléchi de 0,9%, contre -0,1% le mois précédent et -0,5% de consensus.
"Le rapport de ventes au détail de mai confirme que la morosité s’installe chez les consommateurs. Au-delà des fortes variations des derniers mois, qui s’expliquent elles-mêmes par la volatilité des ventes de voitures causée par les annonces tarifaires, la consommation des ménages est sans réelle tendance. Comme pour le marché du travail, les développements ne sont pas suffisamment négatifs pour faire bouger la Fed mais ils le sont suffisamment pour qu’elle reste en alerte", commente Bastien Drut, Responsable de la stratégie et des études économiques.
Un chiffre qui viendra télescoper le Conseil de politique monétaire qui s'achève ce mercredi. La Fed devrait annoncer à 20h00 un statu quo sur ces taux.
Le marché reste naturellement anxieux au regard de l'embrasement de la situation géopolitique au Moyen Orient. Donald Trump, qui a quitté précipitamment le sommet du G7 au Canada, un jour avant son terme, ne précise toujours pas ses intentions militaires quant à une éventuelle intervention en Iran, tout en exigeant une capitulation immédiate et sans condition de Téhéran.
Sur cette rive-ci de l'Atlantique, la principale statistique macroéconomique était bien plus positive, avec une flambée du ZEW allemand.
"La confiance se redresse. En juin 2025, l'indicateur ZEW enregistre une nouvelle amélioration tangible. La croissance récente de l'investissement et de la demande des consommateurs y a contribué. Cette évolution semble également conforter l'idée que les mesures de politique budgétaire annoncées par le nouveau gouvernement allemand peuvent stimuler l'économie. Conjuguées aux récentes baisses de taux d'intérêt de la BCE, ces mesures pourraient mettre un terme à la stagnation économique en Allemagne, qui dure depuis près de trois ans", commentait le Président du ZEW, Achim Wambach.
Côté valeurs, FDJ United a progressé de 2,9%, profitant de l’intérêt de JPMorgan qui a entamé ce mardi matin la couverture du dossier à "surpondérer" avec un objectif de cours de 42 euros. Sur le front des petites moyennes capitalisations, Vente-unique a repris 3,6% après la publication de comptes semestriels conformes aux attentes de la direction, avec l'appui de la reprise en 2024 de la marque Habitat. En haut du palmarès du compartiment B de la cote, on trouvait le spécialiste des légumes en conserve Bonduelle (+8,33% mardi, +38% depuis le début de l'année).
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mardi dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,70%) et du Nasdaq Composite (-0,91%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,84% à 5 982 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1500$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 73,10$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,40%. Quant au VIX, il valait 21,60 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce mercredi, à suivre en priorité les prix à la consommation en Zone Euro à 11h00, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage outre Atlantique à 14h30 et la conférence de presse de la Fed, clôturant le FOMC, à 20h30 (Heure de Paris).
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le plafonnement progressif sous les 7 900 points s'est brutalement mué en volatilité intense. En une séance vendredi 23 mai, l'indice phare parisien a cassé la dynamique du rally printanier en rompant la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé), dont l'écart par rapport à la moyenne mobile à 50 jours (en orange) s'est vivement contracté.
Les 7 900 points sont renforcés dans leur statut de résistance graphique, alors même que la dynamique de l'indice de force relative invite à la prudence. En effet le RSI (Relative Strenght Index) adopte un biais baissier persistant depuis le 13 mai. L'indice phare tricolore est désormais dans une situation criante d'incapacité de créations de nouveaux sommets.
Première alerte jeudi 12 juin avec un gap baissier comblé en séance. Seconde dès le lendemain avec un nouveau gap, comblé en séance lui aussi. La configuration de court terme est progressivement fragilisée.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7810.00 points.
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