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Après un weekend très prolongé, de quatre jours pour les fêtes de Pâques, le CAC 40 reprend ses cotations ce mardi, au gré des nouveaux développements dans la guerre commerciale menée par Trump contre le reste du monde, et tout particulièrement contre la Chine.

Dernier épisode en date, Washington a imposé de nouvelles restrictions aux exportations de semi-conducteurs américains vers la Chine. Dont ceux d'AMD et de Nvidia qui en sont des victimes directes... Ces nouvelles mesures de rétorsion commerciales viennent logiquement alimenter les tensions entre les deux superpuissances mondiales. Donald Trump a aussi ouvert une enquête visant les importations de minerais dits "critiques", comme le cobalt, le lithium et le nickel, les terres rares ainsi que les produits dont une partie de la fabrication nécessite l'utilisation de ces ressources.

Une guerre commerciale qui est venue percuter le Conseil des Gouverneurs de la BCE qui s'est achevé jeudi, sans surprise, par une baisse de 25 points de base de son principal taux directeur.

"Les craintes qui pèsent sur la croissance au sein de la zone euro ont donc entraîné un nouvel assouplissement de la politique monétaire. Bien sûr, certaines voix s'élèvent déjà pour alerter sur le risque inflationniste que provoquerait une baisse des taux cumulée à une hausse des tarifs douaniers. Jusque-là, l'inflation a continué à ralentir dans la zone euro. Elle est retombée à 2,2% sur un an en mars. Le taux de chômage est quant à lui de 6.1%, soit son plus bas niveau depuis la création de la monnaie unique", a commenté Grégoire KOUNOWSKI, Investment Advisor chez Norman K, qui avance la comparaison suivante avec la Fed:

"Pendant ce temps-là, aux Etats-Unis, la Fed se montre beaucoup plus prudente. Le président de la Réserve Fédérale, Jerome Powell, estime que la politique commerciale de Trump met en péril les objectifs de l'institution monétaire, à savoir le plein emploi et le maintien de l'inflation autour de 2 %. Il souligne également que les droits de douane sont« considérablement plus élevés que prévu »et que cela aura un impact sur la croissance économique. M. Powell a laissé entendre que la Fed donnerait la priorité à la lutte contre l'inflation plutôt qu'à la lutte contre le chômage."

Au chapitre statistique, deux rendez-vous jeudi, avec d'abord les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, en baisse à 215 000 nouvelles unités, et l'indice manufacturier Philly Fed ensuite, en chute libre à -26,4 points.

Côté valeurs, Hermès a rendu 3,2% après avoir dévoilé une croissance trimestrielle de 7% en données comparables, et qui ressort légèrement inférieure aux attentes. Du côté du SBF 120, Pluxee a bondit de 18,1% après avoir relevé sa perspective de croissance de sa marge brute d'exploitation récurrente pour son exercice clos fin août. Exail Technologies s'est apprécié de 1,60%. Le groupe spécialisé dans les hautes technologies dans les systèmes de navigation et la robotique autonome confirme ses objectifs annuels après avoir dévoilé une dynamique commerciale favorable au premier trimestre.

De l'autre côté de l'Atlantique, les cotations reprenaient hier pour les actions. Le Dow Jones a perdu 2,48% et le Nasdaq Composite 2,55%, dans une contexte de guerre commerciale intense avec Pékin. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 2,36% à 5 158 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1540$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 62,80$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,40%. Quant au VIX, il valait 33,80 à la dernière clôture du S&P500.

A l'agenda macroéconomique ce mardi, à suivre en priorité l'indice manufacturier de la Fed de Richmond à 16h00. A suivre également cet après-midi, une interview de C Lagarde, Présidente de la Fed, sur CNBC.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Le cadre technique est bouleversé, avec une rupture du seuil pivot psychologique des 8 000 points en fin de semaine 13. Rupture qui a été suivie de dégagements intenses, dans des volumes puissants. Le gap du 16 janvier est désormais intégralement comblé, sans aucune réaction des cours. Pire, une partie traversante (7 552 - 7 585 points). En deux séances, jeudi 03 et vendredi 04 avril, l'indice phare a perdu près de 520 points, et basculé dans le rouge pour son bilan depuis le 01/01. Le lundi 07 avril a une nouvelle fois montré l'extrême tension psychologique d'un marché au cœur d'une vague de dégagements intenses. L'abdication est proche.

Dans l'immédiat une tentative de rééquilibrage, non sans nervosité, constitue le scénario privilégié. Un sortie pour le bas d'une figure en biseau viendrait provoquer un accroissement de volatilité, à l'aune de la nervosité connue en entrée de figure graphique.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7390.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes