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Dans un contexte de craintes persistantes sur l'économie mondiale, craintes focalisées tout particulièrement sur l'Allemagne et la Chine, le CAC 40 a aligné une cinquième clôture dans le rouge, mardi, en se contractant de 0,34% à 7 254 points, après avoir fait une incursion en séance sous les 7 200 points. L'indice se dirige vers un test graphique et technique majeur: celui de la borne basse d'une vaste figure de congestion en losange aplati, autrement appelé diamant.
Les signes de ralentissement de l'économie mondiale, notamment en Chine, provoquent des remous. En Chine, la situation économique du pays fait l'objet d'inquiétudes après un ralentissement de l'activité des services le mois dernier. L'indice PMI-Caixin des services a en effet reculé à 51,8 points en août, après 54,1 en juillet.
Pékin a eu beau annoncer des mesures de soutien, notamment sur le très stratégique secteur immobilier, ainsi qu'une diminution des taxes sur les transactions de Bourse, "ces mesures s'apparentent pour l'heure davantage à des mesurettes", analyse Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion.
"Xi Jinping, qui prône la discipline financière, se retrouve en effet bloqué par sa volonté de ne pas retomber dans les excès de l'endettement passé. A cette problématique s'ajoute celle de la devise, le renminbi ayant fortement corrigé contre le dollar alors que la Chine cherche à pousser davantage son usage à l'international. Si la Chine a naturellement les moyens de soutenir son économie par des mesures d'ampleur, elle semble pour le moment y aller à petits pas."
Dans ce contexte, ce sont naturellement les valeurs du luxe, très exposées à la demande chinoise, qui ont subi des prises de profits parmi les plus importantes, à l'image d'Hermès (-0,75%), LVMH (-1,75%) et Kering (-2,19%). Pour être complet au chapitre valeurs, Crédit Agricole a dévissé de 2,02% après une dégradation d'opinion de Goldman Sachs. A l'inverse, Renault a gagné 1,55% après l'annonce d'une valorisation de 8 à 10 milliards d'euros pour Ampere, sa filiale 100% électrique dont l'IPO est prévu en 2024. Les (para)pétrolières profitaient de la fermeté des cours du brut, à l'image de TotalEnergies (+2,01%), leader du CAC40, ou de Schlumberger (+2,24%) et Vallourec, dans une moindre mesure (+1,03%).
Rayon statistiques, à noter la déception importante sur les données finales du PMI services français, à 46,0 points, significativement sous les toutes premières estimations pour le mois d'août.
Rappelons qu'après avoir digéré le rapport sur l'emploi américain, publié vendredi, les investisseurs ont pris mardi connaissance de l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro, en baisse prononcée à -21,5, manquant des attentes pourtant pessimistes.
"La situation en Allemagne reste particulièrement précaire", pouvait-on lire dans un commentaire pour le moins tranché accompagnant la publication. Le Sentix a mesuré pour cette publication "les valeurs les plus faibles depuis juillet 2020, lorsque l'économie a été ralentie par le premier confinement dû au coronavirus. L'Allemagne pèse également lourdement sur l'économie de la zone euro dans son ensemble. La récession progresse. Mais même aux États-Unis, qui ont jusqu'ici bien résisté et défié la politique restrictive de la Fed, les données économiques sont en nette baisse. Le point de basculement d'une récession mondiale est moins lointain qu'on pourrait le penser."
Le rouge a dominé outre Atlantique sur les marchés actions qui débutaient leur semaine après un lundi férié (Fête du Travail). Le Dow Jones a perdu 0,56% à 34 641 points tandis que le Nasdaq Composite est resté quasiment stable à -0,08% à 14 020 points. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 0,42% à 4 496 points, passant sous le seuil symbolique des 4 500 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0730$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 86,20$.
A l'agenda ce mercredi, à suivre en priorité l'indicateur d'activité PMI services ISM à 16h00 et le livre Beige de la Fed à 20h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Du 10 au 18 août, d'un trait, l'indice phare tricolore a fondu d'une borne à l'autre du vaste losange aplati (diamant) qui concentre ses oscillations nerveuses depuis le 24 mai, en rompant au passage la ligne d'encolure d'une figure chartiste baissière à 7 250 points.
Une poursuite des oscillations au sein du diamant est envisagée. Toute sortie de ce dernier donnera un directionnel à condition que les volumes, et une fédération sectorielle, soient au rendez-vous...
Des signes de fatigue au sein même de ce diamant sont déjà perceptibles. L'englobante baissière du 24 août, avec une réplique le 04 septembre, au niveau de la ligne médiane du losange, en constituent un. La structure de la bougie hebdomadaire de la semaine achevée le 1er septembre en constitue un autre. L'échec contre la borne haute du large diamant est validée. Pour résumer, c'est le sens de sortie de cette figure de congestion qui va être fondamentale, et donner un directionnel enfin durable.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7398.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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