(BFM Bourse) - Luca de Meo a expliqué au Financial Times que la future division électrique du groupe pourra peser 8 à 10 milliards d'euros. Reste que certains analystes sont bien moins optimistes.
Combien vaudra Ampere en Bourse? Pour rappel, cette division rassemble les activités de Renault dans les véhicules électriques et les logiciels embarqués et doit être introduite en Bourse au printemps de l'année prochaine. Le but est de cristalliser de la valeur, le marché préférant les "pure-player" aux sociétés disposant de plusieurs activités.
Le constructeur automobile ne s'était jamais risqué (officiellement) à mettre un prix ou un montant sur la potentielle valorisation d'Ampere. Lors du salon automobile de Munich, le directeur général du groupe, Luca de Meo, a désormais franchi le pas, via un entretien au Financial Times.
Le pilote du groupe a déclaré que cette activité pourrait valoir "huit, neuf, dix milliards d'euros", selon les propos retranscrits par le quotidien britannique des affaires.
Entre 3 et 30 milliards d'euros
Ces chiffres peuvent paraître relativement ambitieux, certaines estimations de la part des analystes s'avérant bien inférieures. Si Bernstein arrivait à une évaluation comprise entre 20 et 30 milliards d'euros, Barclays retenait de son côté 5 milliards d'euros. Vendredi, UBS est allée encore plus bas, parvenant à une estimation située entre 3 et 4 milliards.
En raison notamment de la concurrence accrue des acteurs chinois dans l'électrique en Europe (MG, BYD), la banque suisse émettait des doutes tant sur les objectifs financiers d'Ampere (1 million de véhicules vendus en 2031 et une marge opérationnelle autour de 10% en 2030) que sur la cristallisation de valeur permise par l'opération. Elle citait d'ailleurs l'exemple de l'introduction en Bourse de Porsche qui n'avait pas vraiment eu d'impact (si ce n'est négatif) sur celle de sa maison-mère Volkswagen.
"Si les investisseurs européens se soucient de l'avenir de l'Europe, ils feraient mieux d'investir dans ce domaine, au lieu de mettre des points d'interrogation partout", a de son côté fait valoir auprès du Financial Times Luca de Meo.
"Je ne sais pas ce que font les investisseurs européens, mais s'ils veulent protéger l'Europe, ils devraient soutenir des projets comme celui-ci, où quelqu'un a le courage d'apporter une réponse solide et globale au défi que les Chinois et les Américains nous lancent", a-t-il insisté.
"Soyons sérieux" sur la valorisation de VinFast
Au passage, Luca de Meo adresse un tacle glissé à VinFast, le constructeur automobile vietnamien qui s'est introduit sur le Nasdaq à la mi-août. Avec un flottant ridicule (moins de 1% du capital) l'action de ce constructeur a connu des variations vertigineuses au point d'atteindre jusqu'à 190 milliards de dollars de valeur totale en Bourse (soit la troisième capitalisation boursière pour un groupe automobile et près de 19 fois celle de Renault). Ce alors que VinFast n'a vendu que... 11.300 véhicules au premier semestre.
"Regardez la valorisation des entreprises européennes", pointe Luca de Meo. Faisant référence à la capitalisation boursière de BMW, qui s'élève à 62 milliards d'euros, il pose la question suivante: "Pensez-vous que VinFast puisse valoir plus que BMW? Soyons sérieux".
Recevez toutes les infos sur RENAULT en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email