(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.
L'indice CAC40 aura plafonné sous les 8 000 points symboliques vendredi, pénalisé par l'Oréal (-3,54%) et le luxe en général, et alors que Wall Street rebasculait dans le rouge après la publication d'un rapport sur l'emploi d'une grande fermeté.
Le groupe de cosmétiques a dégagé une croissance de 2,5% sur le dernier trimestre de 2024 en données comparables, nettement en dessous des prévisions des analystes, pénalisé par des performances décevantes dans la catégorie "luxe" mais aussi en Amérique du Nord. La rentabilité de L'Oréal a toutefois répondu aux attentes.
La pire performance de l'indice phare vendredi est toutefois signé Pernod Ricard (-4,69%), qui avait pourtant fait preuve de résistance immédiatement après la publication de ses trimestriels. Le groupe de spiritueux a révisé à la baisse ses objectifs de chiffre d'affaires pour son exercice clos à fin juin et à moyen terme, citant un environnement économique et géopolitique plus complexe.
Quant au rapport NFP (Non Farm Payrolls) sur la santé de l'emploi américain dans le secteur privé, il a structuré la seconde partie de séance à lui tout seul. Cette santé, elle est bonne, nul n'en doutait. L'enjeu était ailleurs, il s'agissait de jauger de l'aggravation, ou non, de l'état de tension sur le marché de l'emploi, tensions génératrices d'inflation.
Ce rapport est plutôt contrasté, car si les créations de postes (hors agriculture) ressortent à 143 000, un peu en deçà des attentes, la progression du salaire horaire moyen (+0,5%) interpelle, d'autant que la cible définie par le consensus était de +0,3%. Enfin, le taux de chômage, attendu stable à 4,1% de la population active, baisse à 4,0%.
"Globalement, les chiffres sous-jacents sont plus solides que ne le laisse penser la déception sur l’embauche, et le marché du travail semble avoir gagné en dynamisme vers la fin de 2024 et au début de 2025. Les fortes révisions à la hausse des estimations de population sont probablement dues à l'immigration en 2024, ce qui, combiné à des pressions salariales accrues, pourrait constituer un signal restrictif pour la Fed. Les tendances récentes indiquent probablement une offre de travail étrangère plus faible, ce qui pourrait entraîner de nouvelles hausses de salaires", éclaire Christian Scherrmann, Économiste en chef des États-Unis pour DWS.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,99%) et du Nasdaq Composite (-1,36%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est déprécié de 0,95% à 6 025 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0320$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 71,40$.
A l'agenda macroéconomique ce lundi, à suivre en priorité l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro à 10h30, ainsi qu'une intervention de C. Lagarde, Présidente de la BCE, devant le Parlement européen à Strasbourg.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nous avons assisté à un fait technique et graphique majeur jeudi 16 janvier avec le franchissement sur gap puis extension en séance, du seuil pivot des 7 500 points, qui retrouve ses attributs de support. La base de travail actuelle devient donc une bande entre 7 500 et 7 690 points, au sein de laquelle une certaine forme de volatilité est loin d'être exclue.
Ce franchissement a immédiatement été suivi d'un nouveau gap (moins ample) et d'une extension haussière en séance, avec la participation de nombreux secteurs, marquant l'affirmation du camp acheteur.
Une première manifestation d'un besoin de respiration des cours a été illustré mercredi avec une ombre haute sur la bougie, sur un niveau proche des 7 800 points, premier obstacle palpable depuis le franchissement en trombe des 7 465 / 7 500 points. Entre 7 900 et 8 000 points, l'indice phare entre en zone de surachat à très court terme, prémisse à une entrée en consolidation.
L'indice a justement flirté avec les 8 000 points symboliques les vendredi 24 et 31/01 et reflué les lundi 27/01 et 03/02. Les deux doji d'indécision tracée au cœur de la semaine sont marqueur d'un attentisme, et donc d'une équilibre précaire, en début de consolidation. Cette équilibre a été rompu dès ce début de mois de février, par un gap baissier d'ampleur. Le vrai test en cours est bien celui des 8 000 points.
La construction d'un harami baissier vendredi 07/02 obère les chances de franchissement rapide et durable des 8 000 points. Il faudra pour cela une reprise de souffle suffisante.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8000.00 points.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
