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Après une semaine phare pour l'indice phare, sous l'effet d'une confirmation d'un ralentissement de l'inflation outre Atlantique, le renversement de vapeur opéré hier aura été brutal, sous l'effet d'une batterie de statistiques macroéconomiques chinoises décevantes, qui auront pénalisé le secteur du luxe. Or la représentation de ce secteur dans le CAC 40, par le nombre de dossiers (3, voire 4 si l'on y inclut L'Oréal), mais surtout par sa capitalisation cumulée, pèse très, très lourd. Au final, l'indice phare parisien aura débuté la semaine par une perte de 1,12% à 7 291 points.
L'Oréal a perdu 1,81% à 413,9 euros, Kering 1,95% à 490,2 euros, LVMH 3,73% à 859 euros et Hermès 4,21% à 1 912 points. Le luxe est clairement le secteur dominant du CAC 40, avec 38% au total en intégrant LVMH, Hermès, Kering mais aussi le groupe de cosmétiques L'Oréal. Ce chiffre passe à 41,16% en ajoutant EssilorLuxottica, parfois intégré dans ce secteur par les analystes financiers couvrant le luxe. La Chine est le premier débouché pour les créations de luxe françaises (maroquinerie, mode, accessoires, parfums, ...), derrière les Etats-Unis.
Ce tout début de semaine a été contrarié par des indicateurs chinois bien peu avenants, pesant sur l'appétence au risque. Les ventes au détail, en particulier, pour le mois de juin, ont manqué les attentes, tout comme la croissance au T2, à +6,3% comparé au T2 de l'année dernière, à comparer à un consensus à +7,1%. "Bien que cela pourrait donner lieu à de nouveaux soutiens de la part du pouvoir, l'évolution du Yuan et la situation sur le niveau d'endettement pourraient réduire la marge de manœuvre du parti", commente Vincent Boy, analyste de marché IG France.
Pour rappel, les IPC américains de juin ont montré la semaine passée, pour le plus grand soulagement des opérateurs, un refroidissement modéré mais sensible de la dynamique des prix, qu'ils peuvent croiser avec les conclusions du dernier rapport sur l'emploi, montrant également une baisse, certes lente, de la température. Dans le détail, les prix, alimentation et énergie incluses, ont augmenté en juin en rythme annualisé de 3.0% là où le consensus, déjà optimiste, laissait augurer une progression de 3.1%. Hors alimentation et énergie, éléments jugés volatils, la hausse mensuelle des prix est de 0,2%, également sous le consensus. Les IPP publiés dans la foulée (indices des prix à la production) ont corroboré cette tendance à un refroidissement de la machine économique.
"Si ces éléments ne devraient pas remettre en cause le scénario central d’une nouvelle hausse des taux de la Fed à la fin du mois, il y a de fortes chances que cela soit la dernière du cycle de resserrement monétaire initié en mars 2022. En effet, en plus du mouvement de désinflation à l’œuvre, l’impact de la hausse des taux devrait commencer à peser davantage sur la croissance et sur le marché de l’emploi comme l’indique le Beige Book", analyse Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire chez Auris Gestion.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la première séance de la semaine dans le vert, à l'image du Dow Jones (+0,22% à 34 585 points) ou du Nasdaq Composite (+0,93% à 14 244 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grappillé 0,39% à 4 522 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1220$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 74,50$.
A l'agenda ce mardi, à suivre prioritairement les ventes au détail aux Etats-Unis à 14h30 ainsi que le rapport mensuel fédéral sur l'industrie à 15h15.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nous sommes au cœur - c'est-à-dire dans sa phase la plus large - , d'une figure en diamant. Pour rappel, il s'agit d'une figure proche d'un losange. Graphiquement, le diamant ressemble à un losange plus ou moins aplati : au début de la formation de la configuration, les cours évoluent à l'intérieur d'un coin qui va en s'agrandissant, puis, à mi-parcours, ils oscillent à l'intérieur d'un triangle qui va en s'amenuisant.
La volatilité intense jeudi 06/07 accrédite cette thèse, tout comme le rebond sur l'ensemble de la semaine passée, à ce stade. Nous arrivons à un niveau proche de la partie haute de ce losange, avec formation d'une mèche haute significative sur la bougie de jeudi 13/07. Plus que jamais, une attitude contrariante pour tout travail sur l'indice est la clef.
Le sens de sortie du diamant sera déterminant. Nous penchons pour une sortie par le bas. Les volumes, la volatilité et surtout une fédération sectorielle le confirmeront pleinement.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7410.00 points.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

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