(BFM Bourse) - Tourmenté par la situation tendue dans le golfe d'Ormuz, au large de l'Iran, et par les craintes chroniques des conséquences encore difficilement estimables de la guerre commerciale, douanière et technologique menée par Trump tous azimuts, le marché parisien a terminé la semaine dans le rouge (-0,15% à 5 367 points), à bonne distance toutefois de ses points bas de séance (5 342 points). Les oscillations de la semaine seront probablement influencées par le ton qu'adoptera la Fed à l'issue de la réunion FOMC mercredi. Les investisseurs affineront alors leurs anticipations d'une baisse des taux fédéraux d'ici la rentrée...
L'actualité internationale a été dominée en fin de semaine par la situation dans le golfe d'Ormuz, au large de l'Iran, où deux pétroliers ont été attaqués jeudi, faisant craindre un nouvel embrasement dans la région. Le marché reste donc attentif à l'intensité des tensions qui règnent entre Washington et Téhéran, le premier accusant le second d'être "responsable" des attaques. En retour, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a accusé sur Twitter les Etats-Unis "de sabotage diplomatique et de maquillage de son terrorisme économique contre l'Iran", son ministère jugeant "sans fondement" les accusations d'une implication iranienne dans les attaques.
Sur le front statistique vendredi,les investisseurs ont encore été refroidis par la publication de mauvais indicateurs en provenance de Chine, où la production industrielle a notamment touché un creux de plus de 17 ans (depuis février 2002) au mois de mai, avec une croissance de +5% (contre +5,4% en avril), quand les économistes interrogés par Bloomberg anticipaient une croissance de 5,5%.
Déception à signaler du côté de la dynamique des prix à la consommation mesure phare de l'inflation, en France pour le mois de mai, à +0,1% en données finales contre +0,2% attendu.
De l'autre côté de l'Atlantique, bonne surprise concernant le rapport mensuel fédéral sur l'industrie avec un maintien à un niveau élevé, conforme aux attentes, du taux d'utilisation des capacités de production, et surtout une augmentation inattendue en valeur de la production industrielle (+0,4% en rythme mensuel pour mai). Déception en revanche pour les ventes au détail, pour le panier de produits le plus large (+0,5%) contre 0.7% attendu. En en excluant les automobiles, la cible est en revanche atteinte.
Côté valeurs, le secteur des équipementiers automobiles, particulièrement sensible aux tensions commerciales, a une nouvelle fois perdu du terrain vendredi, à l'image de Valeo (-2,37% à 24,30 euros), Faurecia (-2,00% à 35,34 euros), ou Plastic Omnium (-2,29% à 20,92 euros).
STMicroelectronics (-3,22% à 14,14 euros, 3 584 000 pièces échangées) a été plombé par l'avertissement de Broadcomm. Le fabricant américain de semi-conducteurs Broadcom a abaissé jeudi sa prévision de chiffre d'affaires annuel en raison de la persistance d'incertitudes géopolitiques et de l'impact des restrictions à l'export imposées par Huawei, qui pèsent sur la demande mondiale.
De l'autre côté de l'Atlantique, cet avertissement a naturellement pesé sur le Nasdaq Composite (-0,52% à 7 796 points), à forte "coloration" technologique. Le Dow Jones pour sa part a symboliquement terminé la séance dans le rouge à un niveau proche de l'équilibre (-0,07% à 26 089 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 0,16% à 2 886 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1,1210$. Le baril de WTI, un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 52,50$.
Au chapitre macroéconomique ce lundi, à suivre pour les Etats-Unis, l'indice manufacturier de la Fed de New York (indice Empire State) à 14h30 ainsi que l'indice NAHB de l'immobilier résidentiel à 16h00. Retour en force des indicateurs européens majeurs dès demain avec entre autre l'indice ZEW allemand, la balance commerciale et l'indice des prix à la consommation en Zone Euro.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les 5 450 points ont effectivement fait pression sur les cours, et l'indice phare français a commencé à refluer dès le mercredi 12 juin, dans des proportions et des volumes toutefois très modestes. La bougie de mardi est désormais flanquée de deux doji d'indécision, et seule une bougie remarquable baissière engagerait la possibilité d'une reflux en direction des 5 150 points, soit les points bas du 03 juin. Nouvelle bougie sans corps dans des volumes timides vendredi, mettant un peu plus l'indice en situation d'équilibre précaire.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 5445.00 points.

Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
