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L'indice CAC 40, stable en clôture hier, n'en a pas moins tracé pour autant une bien vilaine bougie, sans ombre, au corps rouge allongé, les investisseurs étant circonspects quant à l'attitude des grandes banques centrales de part et d'autre de l'Atlantique. Comme un symbole, l'indice phare tricolore a échoué en clôture juste sous le seuil psychologique des 8 000 points.

Si la Banque Centrale Européenne a une marge de manœuvre légèrement plus élevée que celle de son homologue américaine, la Fed, elle devra transformer l'essai jeudi à l'issue d'un Conseil des Gouverneurs.

Ce Conseil des Gouverneurs devrait se solder, sauf surprise majeure, par une première baisse des taux directeurs, avec un coup d'avance, donc, sur les Etats-Unis. Une baisse d'une ampleur minimum (25 pdb), qui contenterait les attentes d'un marché impatient. Les économistes européens de Nomura prévoient par ailleurs que "Mme Lagarde devrait souligner la dépendance aux données et adopter une approche réunion par réunion"; que "la BCE relèvera légèrement ses projections de croissance du PIB et d'inflation cette année et l'année prochaine, tout en laissant 2026 inchangé"; et qu' " avec des réductions d'environ 60 points de base d'ici fin 2024, [...] la réunion de juin de la BCE et la conférence de presse se révéleront pessimistes par rapport aux attentes du marché."

Côté Fed, la fenêtre de tir n'en finit plus de se refermer, et ce même si les prix PCE, mesure préférée de la Fed dans son appréciation de l'inflation, ont apporté leur lot de soulagement vendredi. "La Fed peine à trouver la fenêtre de tir", selon l'expression d'Alexandre Baradez (IG France).

C'est dans ce contexte que les opérateurs prendront connaissance cette semaine de nombreuses statistiques sur l'emploi privé, dont les tensions persistantes sont source d'inflation. Ces statistiques (JOLTS, ADP, inscriptions aux allocations chômage) seront publiées tout au long de la semaine, avec en point d'orgue le rapport fédéral NFP (Non Farm Payrolls) du mois de mai, vendredi. Retrouvez ici notre calendrier statistique complet.

"L’incertitude affichée par Jerome Powell renforce l’attente autour des données économiques. Tout chiffre de l’emploi (JOLTS, NFP, chômage, etc…) ou indice d’activité (PMI, ISM, indice de Fed régionale), est susceptible de faire sensiblement réagir les marchés en quête de visibilité sur la trajectoire de l’emploi et de l’inflation, les deux mandats de la Fed."

Au chapitre statistique lundi, peu de choses à se mettre sous la dent, hormis l'indice ISM manufacturier sous les attentes à 57,0 points tout de même. RAS à signaler concernant les données finales du PMI manufacturier en Zone Euro pour le mois de mai, sans écart significatif par rapport aux premières estimations.

Côté valeurs, Eiffage a gagné 1,7%, soutenu par Goldman Sachs qui a relevé son conseil à l'achat. Atos a en revanche lâché 18,3%. La société a indiqué avoir reçu deux offres de restructuration financière-reprise. La première émane de Daniel Kretinsky associé au fonds Attestor, la seconde de l'entreprise de services numériques Onepoint alliée au fonds d'investissement Butler Capital, à la société Econocom et à certains créanciers du groupe. Mais dans tous les cas, une dilution gargantuesque attend les actionnaires d'Atos. La dilution des deux offres s'élève à environ 99,9% chacune, selon la documentation mise en ligne par la société. TotalEnergie a lâché 1,63%, pénalisé par le reflux des cours du brut.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la première séance de la semaine en ordre dispersé, proche de l'équilibre toutefois, à l'image du Dow Jones (-0,30%) et du Nasdaq Composite (+0,56%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,11% à 5 283 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0850$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 77,00$.

A l'agenda ce mardi, à suivre en priorité les nouvelles offres d'emploi (JOLTS) aux Etats-Unis à 16h00.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Fait technique majeur mercredi 29 mai: la rupture de la borne basse d'un canal haussier, dans des conditions de volatilité et de volumes significatives. Le mouvement de reflux prend du sens, et la prochain étape baissière est matérialisée par le gap du 22 février, amené à être comblé, et dont la borne basse vaut 7 821 points. A noter que la bougie, en marubozu mercredi 29/05, a illustré la mobilisation continue du camp vendeur tout au long de la séance. La clôture sur les points bas de cette séance invite à la plus grande prudence à court terme. Cette bougie a succédé à une combinaison en englobante baissière.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8000.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes