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C'est sur fond de tensions obligataires accrues, tout particulièrement outre Atlantique, que les opérateurs vont aborder la dernière séance de la semaine, alors que seront publiés à 14h30 les prix PCE (personal consumption expenditures), le baromètre préféré de la Fed en matière de mesure d'inflation. Le rythme mensuel de hausse des prix, hors alimentation et énergie, est attendu en hausse de 0,3%. Tout dépassement de ce consensus viendrait mécaniquement peser sur les rendements des obligations souveraines américaines, déjà sous pression depuis une salve de chiffres statistiques américains d'une grande fermeté.

"Très récemment quelques chiffres à nouveau forts sur l’activité ont relancé l’incertitude", relève Emmanuel Auboyneau, Gérant associé AMPLEGEST. "La confiance du consommateur s’est affichée en hausse et le marché de l’emploi a redonné des gages de solidité. Les discours contradictoires des différents membres de la Réserve Fédérale contribuent à brouiller le message."

Hier encore, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, toujours aussi proche du plancher des 200 000 nouvelles unités, et le PIB mensuel au-delà des attentes, ont contribué à ces tensions. Le CAC 40 est toutefois parvenu, sur des bases de réaction contestataire, à récupérer 0,55% à 7 978 points, dans des volumes timides.

Le sujet brûlant de l'inflation revient donc au centre de la table. Au point que Neel Kashkari, le président de la Fed de Minneapolis, a grippé les investisseurs mardi. "Le dernier commentaire de Kashkari (...) déclarant que des hausses de taux supplémentaires n'ont pas été complètement exclues, a considérablement diminué l'appétit des investisseurs pour le risque", analyse Pierre Veyret.

Les investisseurs, dans leur grande majorité ne voit plus qu'une seule baisse des taux en 2024, en septembre voire au-delà. L'outil FedWatch du CME Group chiffre à 48,7% les probabilités de voir la Fed enfin desserrer le robinet monétaire à l'issue du FOMC des 17 et 18 septembre.

Côté valeurs, la tech a souffert quelque peu, pénalisée par la publication décevante de l'américain Salesforce qui s'effondre de 20% à Wall Street. Capgemini, qui met en œuvre des solutions Salesforce (entre autres) chez ses clients, a pâti des faiblesses du groupe américain (-4,38%) quand Dassault Systèmes a limité son repli à 1,31%.

De l'autre côté de l'Atlantique, le rouge a dominé sur les indices actions en clôture jeudi, à l'image deu Dow Jones (-0,86%) et du Nasdaq Composite (-1,08%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est déprécié de 0,60% à 5 235 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0810$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 77,60$.

A l'agenda ce vendredi, les prix à la consommation en Zone Euro à 11h00, et les prix core PCE à 14h30. Tous les consensus sont à retrouver ici.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Fait technique majeur mercredi 29 mai: la rupture de la borne basse d'un canal haussier, dans des conditions de volatilité et de volumes significatives. Le mouvement de reflux prend du sens, et la prochain étape baissière est matérialisée par le gap du 22 février, amené à être comblé, et dont la borne basse vaut 7 821 points. A noter que la bougie, en marubozu mercredi, a illustré la mobilisation continue du camp vendeur tout au long de la séance. La clôture sur les points bas de cette séance invite à la plus grande prudence à court terme.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8000.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes