(BFM Bourse) - Le spécialiste des logiciels de relations clients a délivré à la fois des revenus et des perspectives inférieures aux attentes.
Les publications de grandes entreprises à Wall Street se font plus rares ces derniers jours, l'essentiel de la saison des résultats étant passé. Parmi les quelques poids lourds de la cote américaine à communiquer cette semaine figurait Salesforce (260 milliards de dollars de capitalisation boursière), qui a dévoilé ses comptes mercredi soir.
Le spécialiste des logiciels de gestion de la relation client (CRM) a manqué son rendez-vous avec le marché, s'effondrant en début de séance à Wall Street de plus de 20%, ce qui efface des dizaines de milliards de dollars de capitalisation boursière. Selon Bloomberg, il s'agit de la plus forte baisse du titre depuis l'été 2008.
Au premier trimestre de son exercice 2024-2025, soit du 1er février au 30 avril, le groupe a enregistré une croissance de 11% de ses revenus à 9,13 milliards de dollars tandis que son bénéfice par action a atteint 2,44 dollars. Or le consensus Bloomberg s'établissait à 9,15 milliards de dollars pour ses revenus et 2,38 dollars pour le bénéfice par action.
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Perspectives décevantes
Les "current remaining performance obligations" ("CRPO" ou "performance d'obligations restantes actuelles"), une mesure des ventes contractées par la société et en cours d'exécution, a progressé de 10%.
Ce chiffre constitue une déception, selon Bank of America, car la société avait indiqué tabler sur une progression de 12% sur cet indicateur. "Comme d'autres sociétés de services applicatifs ce trimestre, l'affaiblissement de l'environnement d'achat observé tout au long du premier trimestre est à l'origine de cette situation", juge l'établissement américain.
La société a aussi livré des perspectives décevantes pour le deuxième trimestre, anticipant une croissance de 7% à 8%, soit des revenus allant de 9,2 milliards à 9,25 milliards de dollars, et une progression de 9% pour les CRPO. Bloomberg souligne que la croissance du groupe serait alors inférieure à 10% pour la première fois en près de 20 années. Les analystes, eux tablaient sur 9,35 milliards de dollars pour ce trimestre, selon l'agence.
"Salesforce est rattrapé par une macroéconomie difficile", résume Bank of America qui a toutefois confirmé son conseil à l'achat, diminuant son objectif à 288 dollars contre 360 dollars précédemment.
"Nous reconnaissons que la visibilité sur l'amélioration de l'environnement des dépenses en logiciels est limitée à ce stade. Cependant, quelques éléments suggèrent que la croissance du deuxième trimestre pourrait être le creux de la vague", explique la banque américaine.
Les mauvais résultats de Salesforce peuvent aussi expliquer la petite tension sur les valeurs "tech" du CAC 40 ce jeudi. Peu avant la clôture parisienne, Capgemini, qui met en œuvre des solutions Salesforce (entre autres) chez ses clients, perd 4,1% et Dassault Systèmes abandonne 1,5%.