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L'indice CAC (-0,51%) est repassé symboliquement sous les 8 000 points jeudi, les investisseurs restant particulièrement anxieux, alors que la Maison Blanche continue de souffler le chaud et le froid sur les droits de douane qui seront appliqués aux produits entrant sur le territoire américain, en provenance de ses voisins immédiats canadiens et mexicains, de l'Europe et des principales puissances asiatiques. De quoi remodeler en profondeur le commerce international dont les règles du jeu n'ont globalement pas bougé depuis un quart de siècle et l'entrée de la Chine dans l'OMC.
Les États-Unis instaureront des droits de douane supplémentaires de 25% sur l'ensemble des importations automobiles à compter du 3 avril. La taxation globale passera à 27,5%. Ce taux s'appliquera également aux camions et aux pièces clefs des voitures, comme les moteurs, ou les composants électriques. Les pièces détachées seront taxées dans un délai plus long à savoir d'ici le 3 mai.
Donald Trump a également menacé l'Union européenne et le Canada de droits de douane supplémentaires s'ils venaient à se coordonner pour riposter à ces surtaxes douanières. "La volatilité du marché a été réenflammée [sic] par les taxes douanières sur l'automobile", observe UBS.
Le président Trump "a affirmé que cette mesure favoriserait la croissance de l'industrie automobile en encourageant les entreprises à implanter davantage d'usines aux États-Unis", rappelle la banque suisse.
"Cependant, les droits de douane pourraient également perturber les chaînes d'approvisionnement, décourager les investissements et augmenter considérablement les prix à la consommation, tout en risquant de déclencher des conflits commerciaux avec l'Europe, le Japon et la Corée du Sud", ajoute-t-elle.
Stellantis a souffert sans surprise de l'annonce des droits de douane, et a cédé 4,25% alors que Renault a gagné 0,55%. Le groupe au losange est absent du marché américain ou, plus exactement, n'y est qu'indirectement exposé via sa participation dans Nissan. Du côté des pneumaticiens, Michelin a gagné 2,2%, alors que la société clermontoise fait partie des groupes les moins à risques, car moins de 15% de ses ventes réalisées aux États-Unis sont importées du Mexique ou du Canada, avec également des importations provenant d'Europe très limitées.
Pour être complet côté valeurs, Air France-KLM a cédé 4,3% lesté par un changement de recommandation de Deutsche Bank qui est passé à "vendre" sur la valeur. La banque allemande redoute que les pressions économiques viennent entraver les progrès de la compagnie franco-néerlandaise. Trigano a lâché 11% sanctionné pour avoir dévoilé une activité semestrielle décevante et des perspectives dégradées.
Au chapitre statistique jeudi, relative bonne nouvelle à signaler concernant la croissance américaine au quatrième trimestre, à +0,4% en données finales contre 0,3% en première estimation. Quant aux inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, elles "pointent" à 224 000, parfaitement dans la cible définie par le consensus.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de jeudi dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,37%) et du Nasdaq Composite (-0,53%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a lâché 0,33% à 5 693 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0780$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 69,60$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,33%. Quant au VIX, il valait 18,70 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce jeudi, à suivre en priorité le baromètre préféré de la Fed dans son appréciation de l'inflation, à savoir l'indice PCE (personal consumption index).
On notera que la Côte Est des Etats-Unis est passée en heure d'été. Par conséquent, et en attendant que la France métropolitaine n'y passe à son tour, Wall Street ouvrira à 14h30, au lieu de 15h30 habituellement.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice phare tricolore est typiquement en phase de consolidation, entre les 8 000 points symboliques et les sommets historiques qu'il vient de frôler. Ces derniers vont jour pour les mois à venir un niveau intermédiaire de résistance, auquel l'indice s'attaquera lorsqu'il aura accumulé assez d'énergie. Seule une rupture brutale des 7 810 points viendrait sonner l'alarme.
Par conséquent, un travail entre 7 810 et 8 000 points dans les prochaines semaines est le scénario graphique de prédilection. Scénario pleinement confirmé par la rupture, dans une volatilité croissante, du seuil des 8 000 points le 11 mars. Le RSI, oscillateur de mesure d'essoufflement de mouvement, est encore loin de sa zone de survente.
Sous les 7 810 points, la situation technique se dégraderait quelque peu, avec notamment l'effet d'attraction de gaps formés en janvier, tout particulièrement celui du 16, très ample.
Encore une fois, les 8 000 points constituent l'enjeu technique de la semaine.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8260.00 points.
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