(BFM Bourse) - Nouvelle séance très "sportive" vendredi sur le marché parisien, avec des écarts importants entre les points hauts et les points bas, et au final une perte de 1,12% à 6 926 points, dégradant la bougie hebdomadaire à l'issue des dernières réunions de politique monétaire de l'année. Ce lundi, la préouverture inquiète, après le repli de Tokyo, sur fond d'inquiétude sur la propagation du variant Omicron du coronavirus à Covid-19. Au Pays-Bas, un nouveau confinement a été décrété, et au Danemark, de nouvelles restrictions, sous forme de jauge dans les restaurants et magasins, ont été restaurées.
Au chapitre monétaire la semaine passée, c'était donc au tour de la BCE, après la Fed mercredi, de passer sur le grill, en achevant un Conseil des Gouverneurs. L'institution monétaire dirigée par Christine Lagarde a indiqué qu'elle maintenait ses taux directeurs inchangés tout en annonçant une réduction graduelle du rythme de rachat d'actifs : les achats nets de dette dans le cadre de son programme d'achat d'urgence contre la pandémie (PEPP), forts de 1.850 milliards d'euros, seront encore réduits au premier trimestre 2022 et expireront comme prévu fin mars.
John Plassard (Mirabaud) a senti "un «léger mieux» en termes de «hawkishness» avec une réduction (cependant attendue) du PEPP. Cependant si la banque centrale européenne continue de tabler sur une inflation transitoire (surtout tirée par l'énergie), se pose la question de savoir si elle n'est pas trop «timide» en termes de prévisions d'inflation en tablant toujours sur une faible progression (en-dessous de son objectif) lors de ces 3 prochaines années."
Pour rappel, la Fed a ouvert la voie vers la normalisation monétaire, en balisant un peu plus clairement le chemin. Elle envisage un arrêt du programme de rachats obligataires dès le mois de mars, et une progression de trois quarts de point de ses taux, en trois fois, sur l'année à venir. Et ce dans un but de lutte contre une inflation qui n'a plus rien de temporaire. Associée aux nouvelles projections économiques, cet engagement stratégique de la Fed n'a pas été jugé plus "faucon" que prévu. Il faut dire que ce virage (pas trop serré) était anticipé.
Alors que que le biais moins accommodant adopté par les principales banques centrales de la planète (on peut même dire carrément plus restrictif s'agissant de la Réserve fédérale américaine, qui a annoncé trois hausses de taux à venir l'an prochain et autant en 2023) a finalement été pris du bon côté par les investisseurs, considérant que renoncer à combattre l'accélération de l'inflation constituerait la pire erreur de politique monétaire, des données économiques décevantes en provenance d'Allemagne ont refroidi l'atmosphère en matinée sur les marchés européens. En particulier l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne. L'indice est passé de 96,6 points en octobre à 94,7 points. "Les entreprises étaient moins satisfaites de leur situation actuelle et les attentes sont devenues plus pessimistes. Les goulots d'étranglement d''approvisionnement et la quatrième vague du coronavirus mettent les entreprises allemandes au défi", pouvait-on lire dans la la publication de l'IFO.
Côté valeurs, des dossiers Value (Valeo, Société Générale), comme des dossiers de croissance (Soitec, Hermes), étaient sous pression. Le plus fort repli est à mettre au débit d'Ipsen (-8,05% à 85,86 euros), qui a annoncé la conclusion d'un partenariat avec Genfit (+40,79% à 4,218 euros). La biotech lilloise accorde au groupe pharmaceutique les droits de sa molécule phare élafibranor, un traitement expérimental de la cholangite biliaire primitive. Retrouvez tous les détails ici.
De l'autre côté de l'Atlantique, l'ensemble des indices phare de la cote ont clôturé dans le rouge, un peu plus vif toutefois sur les dossiers Value, la rotation des styles de valeurs se poursuivant nerveusement. Le Dow Jones a perdu 1,48% à 35 365 points, tandis que le Nasdaq Composite, à forte "coloration" technologique, s'est symboliquement contracté (-0,07% à 15 169 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 1,03% à 4 620 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1250$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 68,20$.
A suivre à l'agenda ce lundi, à suivre en priorité l'indice des indicateurs avancés (Conference Board) aux États-Unis à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nous ne sommes pas sorti d'une phase volatile en large bande. La reprise d'un rally acheteur inconditionnel n'est plus à l'ordre du jour depuis le 19 novembre. Une poursuite d'oscillations nerveuses en bande large est à envisager. Bande dont l'amplitude est désormais définie, entre 6 650 et 7 185 points. Entre ces deux bandes, des oscillations nerveuses et hachées sont donc encore à anticiper. La forme que prendra la consolidation sera riche d'enseignements. Dans l'immédiat, une ouverture en gap baissier très ample est à anticiper.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7185.00 points.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
