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Le regain de prudence sur confirme sur le marché parisien à mesure qu'approche, les 14 et 15 juin, les verdicts monétaires de la BCE et de la Fed. La crainte d'un ton ferme est palpable, en particulier depuis les propos jugés offensifs de Christine Lagarde, et les créations de postes dans le secteur privé aux Etats-Unis.
Selon des propos rapportés par l'agence Reuters la banquière centrale a estimé ne pas voir actuellement "de preuve tangible" que l'inflation sous-jacente (hors prix de l'énergie et alimentaires) avait atteint "un pic". Les pressions sur les prix restent par ailleurs "élevées", a-t-elle ajouté, s’exprimant lors d’une audition devant des députés européens. Des propos clairement fermes, qui donnent le ton avant le Conseil des Gouverneurs de la mi-juin.
Selon les chiffres du dernier rapport fédéral mensuel, l'économie américaine aurait créé près de 340 000 postes dans le secteur privé (hors agriculture), explosant la cible. De quoi donner de nouveaux nœuds au cerveau de la Fed, dont la hantise est l'emballement en spirale prix salaires, jusqu'ici évitée.
Par ailleurs, les décisions surprise de la Banque d'Australie, puis de la Banque du Canada, de relever de 25 pdb leurs taux directeurs respectifs, ne peuvent que résonner difficilement aux oreilles du marché. Le CAC 40 s'est symboliquement contracté hier, de 0,09% à 7 202 points.
"Concernant la Fed, aucun membre du FOMC ne s’exprimera cette semaine en raison de la « quiet period » traditionnelle, avant la décision de politique monétaire attendue mercredi prochain", rappelle Vincent Boy (IG France). "Les marchés anticipent une pause de la réserve fédérale, après avoir augmenté les taux sans relâche depuis plus d’un an maintenant, mais les derniers discours des membres de la Fed, ont fait ressortir un message mitigé et les investisseurs attendrons une clarification sur ses perspectives."
Au chapitre statistique, la production industrielle allemande, pour le mois d'avril, a très nettement déçu, manquant complètement les attentes. Après les commandes à l'industrie décevantes publiées plus tôt dans la semaine, c'est le secteur manufacturier de la première économie de la Zone Euro dans son ensemble qui suscite l'inquiétude.
Côté valeurs à Paris, Teleperformance a gagné un peu de terrain (+2,3%), alors que Royal Bank of Canada a certes sabré son objectif de cours sur le titre, mais a également confirmé son opinion à surperformance. La banque canadienne considère en résumé que les craintes du marché sur l'émergence de l'IA générationnelle qui briserait l'activité du groupe sont exagérées. Atos a cédé 4,6% après avoir pris environ 3% en début de séance. L'entreprise de services numériques a révisé à la hausse ses ambitions de moyen terme pour ses métiers historiques.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé en ordre dispersé, le Dow Jones grappillant 0,27% à, 33 665 points, et le Nasdaq Composite refluant de 1,29% à 13 104 points. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 0,38% à 4 267 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0710$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 72,40$.
A l'agenda macroéconomique ce jeudi, à suivre en priorité, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage aux Etats-Unis à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Voici les éléments techniques que nous présentions vendredi avant l'ouverture:
"La cible baissière intermédiaire que nous identifions, les 7 088 points, a été atteinte. Une réaction de contestation est à prévoir, avec l'appui de dossiers à fort Bêta, sur l'automobile, l'énergie ou la tech. Nous mettons sous surveillance étroite les volumes sur cette réaction, pour en mesurer l'aspect purement technique."
Ces volumes, sans être épais, ont été significativement supérieurs à ceux observés la veille. Par ailleurs, les gains en cours de séance ont été copieux. Enfin la séance de la veille s'est traduite graphiquement par une bougie au corps rouge sans ombre.
Dans ces conditions, la bande de travail actuel est comprise entre les 7 088 points et le gap baissier du 24 mai, dont la borne haute vaut 7 378 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7378.00 points.
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