(BFM Bourse) - Douche écossaise pour le marché parisien qui au lendemain de la dixième plus forte hausse journalière de son histoire a reflué de 2,83% à 6 207 points, sous le poids, entre autres secteurs ultra volatils actuellement, de la banque. BNP-Paribas a perdu 4,04% à 49,345 euros, Société Générale 5,68% à 22,165 euros et Crédit Agricole, lanterne rouge, -7,45% à 9,918 euros. Le contexte de la poursuite de l'invasion russe en territoire ukrainien, et le caractère plus restrictif que prévu de la politique monétaire européenne, auront pesé. La Banque Centrale Européenne (BCE) achevait hier une nouvelle réunion de son Conseil des Gouverneurs. En décidant, créant la surprise, d'accélérer son programme de rachats d'actifs, Mme Lagarde a rouvert la voie à une possible hausse des taux d'ici la fin de l'année en cours, ce qui était auparavant sorti de l'univers des possible.
"Face à un choc inflationniste externe aussi puissant, la réponse monétaire ne semble en effet pas la mieux adaptée" analyse Ronan Blanc (Gérant Analyste chez Financière Arbevel). "Après son virage à 180° du mois dernier on s’attendait à un peu plus de lisibilité dans un contexte particulièrement anxiogène. Mal à l’aise, la BCE n’est plus maître du temps. Elle a estimé que la situation sur le marché obligataire n’était pas comparable à celle des premiers jours de la pandémie et ne nécessitait donc pas de soutien de sa part. Espérons que les investisseurs ne la prennent pas au mot en testant ses velléités d’intervention."
"Si la sortie à terme des taux négatifs en Europe peut sembler inéluctable, le timing de ces annonces interroge. La voie de la normalisation est donc désormais ouverte mais l’institution ne se prononce sur aucun calendrier. Elle prend donc le chemin de la Fed sans en avoir trop les moyens (ni la nécessité ?). Espérons qu’elle ne regrettera pas."
Au chapitre statistique, le principal rendez-vous jeudi concernait la dynamique des prix aux États-Unis. L'indice des prix à la consommation, hors alimentation et énergie, est ressorti en hausse de 0,5% en rythme mensuel en février (+0,8% pour le panier le plus large). Même si ce chiffre ressort conforme aux attentes des économistes, ces derniers tablent désormais sur une nouvelle accélération de l'inflation au deuxième trimestre au regard de la flambée des prix des matières premières dans le contexte de la guerre en Ukraine. De quoi alimenter la réflexion de la Fed qui achève le 16 mars une nouvelle réunion de son Comité de politique monétaire.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,34% à 33 174 points) ou du Nasdaq Composite (-0,95% à 13 129 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,43% à 4 259 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1000$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 106,00$.
A suivre en priorité, à l'agenda ce vendredi, l'indice de confiance des consommateurs (U-Mich) en données préliminaires à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les 6 760 points, que nous identifiions jusqu'ici comme un plancher progressivement fragilisé, ont cédé, sur gap ample jeudi 24/02, ouvrant la voie à une nouvelle phase de marché. Rappelons que l'indice a tracé du 16 au 18 février une combinaison de bougies en trois corbeaux. Cette combinaison a dans la foulée été suivie d'une structure d'englobante baissière très significative, accompagnée de volumes loin d'être timides pour une séance rappelons-le, sans repères américains en raison d'un jour férié. La dernière phase de fragilisation du support précité aura donc été agressive. Le pullback de vendredi 25/02 aura été d'une précision chirurgicale.
Une phase de haute volatilité s'est ainsi ouvert. Le marubozu d'école tracé mardi 01er/03 en est une première étape. Deuxième étape vendredi 04/03 avec une bougie de même type (ouverture sur les points hauts, clôture sur les points bas) dans des volumes encore plus nourris. Une nouvelle jambe baissière s'ouvrirait sous les 6 000 points, déjà rompus lundi 07/03, avant la formation d'un rebond de contestation. Nous avons assisté mercredi 09 mars à une première phase de rebond de contestation explosive, qui a rejeté l'indice sur sa moyenne mobile à 100 heures (en orange en vue horaire), courbe qui conserve un biais baissier marqué. Le harami baissier tracé jeudi n'est guère engageant.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 6385.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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