(BFM Bourse) - Le CAC 40, baromètre de référence de la Bourse de Paris, a gagné 1,75% hier à 6 369 points, dans des volumes en baisse, avec l'appui du reflux des cours du brut, atténuant (pour combien de temps ?) quelque peu la menace inflationniste, à l'approche de l'issue, demain, d'une nouvelle réunion du Conseil de politique monétaire de la Fed (FOMC). Le baril de WTI, qui flirtait au plus haut de l'année avec les 140$ est retombé sous la barre symbolique des 100$, à 97$ environ ce matin ! Le confinement de Shenzen, surnommée la "Silicon Valley of China" pour son rôle essentiel dans les nouvelles technologies, a contribué paradoxalement à l'apaisement des tarifs pétroliers dans la mesure où ces nouvelles restrictions pourrait freiner la demande énergétique chinoise.
C'est dans ce contexte complexe que la Fed aborde cette semaine une réunion de son Comité de politique monétaire. Alors que la Federal Reserve est face à la quadrature cercle ("combattre l'inflation galopante sans pour autant que l'économie ne connaisse un atterrissage en catastrophe"), elle "n'a pas d'autre choix, elle doit intervenir", pour William Gerlach, Directeur France d'iBanFirst. "En revanche, elle va certainement tenter d'intervenir avec prudence, d'où une hausse de seulement 25 points de base."
J. Powell a clairement balayé l'option d'un double relèvement (soit 50 pdb d'un coup) le 16 mars, lorsqu'il évoquait la question la semaine passée, en audition semestrielle devant les Parlementaires.
"Trop d'incertitudes persistent concernant la guerre en Ukraine. En outre, la confiance des consommateurs américains a fortement chuté. Les deux dernières fois qu'elle était si bas et que la banque centrale avait entamé un cycle de durcissement monétaire, cela avait conduit systématiquement à une récession. C'était dans les années 70 et au début des années 80."
Rappelons que vendredi, les données préliminaires de l'indice de confiance du consommateur (U-Mich pour Université du Michigan) se sont contractées davantage que ne le laissait augurer le consensus.
"Les investisseurs resteront attentifs quant au sentiment de la banque centrale vis-à-vis de l'inflation et de l'économie, ainsi que ses projections pour les futures hausses de taux" complète Eric Lafrenière (Richelieu Gestion). "Powell a qualifié l'invasion russe de l'Ukraine de "game changer" qui pourrait avoir des conséquences imprévisibles. La déclaration de la banque centrale et les commentaires du président de la Fed mercredi seront écoutés très attentivement et donneront aux marchés des indications sur la façon dont les responsables de la banque centrale perçoivent la crise ukrainienne et dans quelle mesure cela pourrait affecter leurs perspectives et la trajectoire des taux d'intérêt."
Côté valeurs, le secteur bancaire retrouvait de l'allant avec le renchérissement des rendements obligataires. Crédit Agricole a progressé de 0,96% à 10,06 euros, Société Générale de 3,92% à 23,075 euros, et BNP-Paribas de 4,04% à 51,01 euros. L'automobile d'une façon générale retrouvait aussi de l'attrait, mais c'est Stellantis (+3,90% à 14,016 euros) qui en profitait le plus vivement, alors que Carlos Tavares n'exclut pas de voir le groupe rattraper Tesla dans les prochaines années sur le marché des véhicules électriques.
De l'autre côté de l'Atlantique, la désaffection était marquée pour les technologiques, le Nasdaq Composite perdant 2,04% à 12 581 points sur fond de craintes d'une diminution d'activité de fournisseurs clefs dans le contexte d'une recrudescence des cas de Covid en Chine. Le Dow Jones a pour sa part fini la séance sur une note neutre à 32 945 points et le S&P 500 n'aura reculé que de 0,74% à 4 173 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0980$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 97,00$.
A suivre en priorité, à l'agenda ce mardi, l'indice ZEW allemand de confiance dans l'économie, et outre Atlantique, l'indice des prix à la production et l'indice manufacturier de la Fed de New York (Empire State Index) à 13h30.
A noter que la Côte Est des États-Unis est passée ce weekend en heure d'été, ce qui signifie que, dans l'intervalle de deux semaines avant que nous n'y passions également, Wall Street ouvrira à 14h30 (Heure de Paris) et les rendez-vous statistiques, pour certains habituels à 14h30, seront publiés à 13h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les 6 760 points, que nous identifiions jusqu'ici comme un plancher progressivement fragilisé, ont cédé, sur gap ample jeudi 24/02, ouvrant la voie à une nouvelle phase de marché. Rappelons que l'indice a tracé du 16 au 18 février une combinaison de bougies en trois corbeaux. Cette combinaison a dans la foulée été suivie d'une structure d'englobante baissière très significative, accompagnée de volumes loin d'être timides pour une séance rappelons-le, sans repères américains en raison d'un jour férié. La dernière phase de fragilisation du support précité aura donc été agressive. Le pullback de vendredi 25/02 aura été d'une précision chirurgicale.
Une phase de haute volatilité s'est ainsi ouvert. Le marubozu d'école tracé mardi 01er/03 en est une première étape. Deuxième étape vendredi 04/03 avec une bougie de même type (ouverture sur les points hauts, clôture sur les points bas) dans des volumes encore plus nourris. Une nouvelle jambe baissière s'ouvrirait sous les 6 000 points, déjà rompus lundi 07/03, avant la formation d'un rebond de contestation. Nous avons assisté mercredi 09 mars à une première phase de rebond de contestation explosive, qui a rejeté l'indice sur sa moyenne mobile à 100 heures (en orange en vue horaire), courbe qui conserve un biais baissier marqué. Le harami baissier tracé jeudi n'est guère engageant.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 6385.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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