(BFM Bourse) - "C'est le début d'une invasion russe en Ukraine", affirme désormais très clairement Joe Biden, qui dans la foulée a annoncé une première vague de sanction contre Moscou. Pour rappel, alors que la possibilité d'un sommet entre Biden et Poutine ait été rapidement douchée par ce dernier, qui a jugé l'option "prématurée", le Kremlin est proche désormais du Rubicon: il reconnait, en soutenant ouvertement les indépendantistes dans le Dombass, l'indépendance de deux régions de cette partie Est de l'Ukraine, ce qui constitue une étape supplémentaire dans l'escalade, et matérialise encore davantage l'entrée dans une nouvelle Guerre Froide avec l'Occident. Le CAC 40, à l'issue d'une séance une nouvelle fois très volatile, a clôturé mardi très légèrement dans le rouge, proche de l'équilibre à 6 787 points, à proximité immédiate d'une zone graphique de support d'une grande fragilité. Wall Street, qui rouvrait mardi après un jour férié, a vu le rouge dominer les débats.
L'ONU et une majorité de membres du Conseil de sécurité, États-Unis en tête, ont vigoureusement dénoncé la décision de Moscou de reconnaître l'indépendance des républiques sécessionnistes de l'Est de l'Ukraine et d'y "déployer des troupes russes". Même la Chine prend position en appelant les acteurs de la crise à "faire preuve de retenue".
Au chapitre statistique, à signaler la la publication de l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne, ressorti au-delà des attentes à 98.9. Ainsi que des PMI flash (IHS Markit) significativement au-dessus des attentes aux États-Unis s'agissant des toutes premières estimations pour le mois en cours. Indicateur rassurant, l'indice de confiance des consommateurs (Conference Board) est ressorti à un niveau ferme, de bonne augure après des mesures inquiétantes du moral des consommateurs selon les travaux de l'Université du Michigan (U-Mich).
Côté valeurs, la cote a été également animée par une dernière salve de résultats trimestriels, plus ou moins bien accueilli selon les dossiers, à l'image de Wordline (+10,52% à 47,415 euros), Eurofins Sc. (-0,31% à 86,19 euros), ou encore Plastic Omnium (-2,27% à 19,76 euros).
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mardi, la première de la semaine, dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-1,42% à 33 596 points) ou du Nasdaq Composite (-1,23% à 13 381 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 1,01% à 4 304 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1320$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 91,60$.
A suivre en priorité, à l'agenda ce mercredi, l'indice des prix à la consommation en Zone Euro à 11h00.
A noter, pour les détenteurs de positions au RD: la liquidation mensuelle interviendra à la clôture de la séance du jour. Ce mercredi 23 février marque donc le dernier jour de négociation des ordres SRD pour le mois en cours.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Une droite oblique de soutien a cédé lundi 14/02 sous les assauts fédérés sectoriellement du camp vendeur, dans un niveau de participation très nourri. Cette libération d'énergie vendeuse à ce stade, sur une seule séance (24/01), constitue un fait technique majeur qui caractérise l'hypersensibilité d'un marché qui s'interroge davantage et de façon continue sur les niveaux de valorisation des actions.
L'entrée en bear market n'est pas formellement caractérisée, mais la situation appelle à la plus grande vigilance sous cette oblique. Elle a été réintégrée en toute fin de semaine. Nous la mettons sous surveillance rapprochée. Dans l'immédiat, le tracé d'un biseau (wedge) en données horaires est peu engageant. L'indice phare tricolore en est sorti jeudi, par le bas, dans des volumes en accélération, avant de repartir à la hausse. Une sortie définitive par le bas de ce biseau est l'option privilégiée. La rupture, sur gap très ample lundi 14/02, en est une première étape déterminante. Ce gap a été quasiment intégralement comblé mardi, sous la forme d'un pullback d'école, dans des volumes décroissants.
L'indice a tracé du 16 au 18 février une combinaison de bougies en trois corbeaux*. Cette combinaison a dans la foulée été suivie d'une structure d'englobante baissière très significative, accompagnée de volumes loin d'être timide pour une séance rappelons-le, sans repères américains. Le scénario qui se profile est désormais celui d'un nouveau test des 6 760 points, plancher technique de plus en plus fragilisé.
* Les 3 chandeliers clôturent sur ou près de leurs plus bas ET chaque ouverture doit être à l'intérieur du corps de la bougie précédente.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7036.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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