(BFM Bourse) - L'indice CAC 40 a terminé la semaine sur une baisse de 0,77% vendredi à 6 951 points, dans des volumes équivalents à la veille, avec cette fois-ci des dégagements prononcés sur le rayon "Value" de la cote. Citons parmi les plus forte baisse vendredi sur le compartiment A: Elior (-4,46% à 4,758 euros), Icade (-4,74% à 58,30 euros), Faurecia (-4,94% à 38,65 euros), Alstom (-4,95% à 27,09 euros), ou encore Stellantis (-5,32% à 16,456 euros). Outre Atlantique même dichotomie dans les styles de valeurs, dans le sillage du rapport sur l'emploi (NFP), qui n'a pas appuyé plus que ça la thèse d'un durcissement plus fort qu'anticipé, pour l'instant, de la politique monétaire.
Le taux de chômage américain a - c'est une surprise - légèrement progressé à 4% de la population active, mais les créations de postes ont explosé les attentes, alors que plus tôt dans la semaine, l'enquête du cabinet ADP faisait ressortir un solde négatif. Un tel écart entre ADP et NFP est rare, et ce même si les méthodologies sont différentes. Le Bureau of Labor Statistics vient donc de publier 467 000 créations de postes, explosant littéralement le consensus (110 000). "La croissance de l'emploi s'est poursuivie dans les loisirs, l'événementiel, dans les services aux entreprises, dans le commerce de détail ainsi que dans le transport et l'entreposage", peut on lire dans le dernier rapport.
Pour rappel jeudi, marquait la fin d'un nouveau Conseil des Gouverneurs de la puissante institution monétaire de Francfort.
Sous pression après la publication, mercredi, d'une poussée inédite de l'inflation en zone euro (+5,1% sur un an au mois de décembre,+ 2,3% corrigée des prix corrigés de l'énergie, de l'alimentation de l'alcool et du tabac), Christine Lagarde a reconnu que la hausse des prix à la consommation était plus forte qu'anticipé, admettant également que les risques étaient orientés à la hausse, tout en répétant tabler sur un ralentissement d'ici la fin de l'année. La présidente de la BCE a par ailleurs assuré que le Conseil des gouverneurs de l'institution ne prendrait pas de décision précipitée en matière de politique monétaire mais n'a pas réaffirmé qu'une hausse des taux dès cette année était "très improbable", comme elle l'avait dit lors de la dernière réunion.
"La BCE a fait un pas de plus en estimant que l'inflation était plus élevée que prévu et qu'elle pourrait le rester plus longtemps que prévu, au moins pendant plusieurs mois", pour Vincent Manuel, Directeur des investissements chez Indosuez Wealth Management. "Ce qui a également changé", poursuit-il, "c'est la perception du marché de l'emploi, qui devrait à un moment donné générer des pressions à la hausse sur le niveau d’inflation, mais dans une mesure moindre qu’aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Avec un taux de chômage record de 7 % et un taux de participation revenu au niveau pré-pandémique, le marché du travail est perçu comme très fort et pourrait conduire à une pression à la hausse sur les salaires, que la BCE ne voit pas encore. Cela peut être interprété comme un point critique qui aura un impact sur la politique de la BCE à l'avenir."
Pour être complet sur le chapitre des valeurs, Orpea (-12,44% à 33,71 euros), et Korian (-16,81% à 17,57 euros) dans son sillage, en vue des prochaines révélations dans le cadre de l'émission d'enquêtes journalistiques du service public Cash Investigation.
Outre Atlantique, si les poids lourds technologiques ont réussi à réagir (+1,58% à 14 098 points pour le Nasdaq Composite), le Dow Jones est resté stable en clôture à 35 089 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,52% à 4 500 points tout rond.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1450$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 90,90$.
A suivre à l'agenda ce lundi, en priorité l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro à 10h30 et une intervention de C. Lagarde à 16h45.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Une droite oblique de soutien a cédé lundi sous les assauts fédérés sectoriellement du camp vendeur, dans un niveau de participation très nourri. Cette libération d'énergie vendeuse à ce stade, sur une seule séance (24/01), constitue un fait technique majeur qui caractérise l'hypersensibilité d'un marché qui s'interroge davantage et de façon continue sur les niveaux de valorisation des actions. L'entrée en bear market n'est pas formellement caractérisée, mais la situation appelle à la plus grande vigilance sous cette oblique. Elle a été réintégrée en toute fin de semaine. Nous la mettons sous surveillance rapprochée.
Dans l'immédiat, le tracé d'un biseau (wedge) en données horaires est peu engageant. L'indice phare tricolore en est sorti jeudi, par le bas, dans des volumes en accélération.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7115.00 points.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
