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Le marché est en manque cruel de visibilité. Sur les droits de douane tout d'abord, après qu'une Cour d'appel américaine ait jugé illégale une bonne partie d'entre eux. Sur le front monétaire américain et l'indépendance en danger de la Fed, ensuite. Et naturellement, sur la politique française, à 5 jours d'un vote de confiance à l'Assemblée Nationale, déterminant pour la survie du gouvernement Bayrou.
"Le Premier ministre a pris de court l’opposition qui appelait à un blocage du pays le 10 septembre, et les marchés financiers, en soumettant son gouvernement à un vote de confiance le 8 septembre", détaille Valentin Urrutiaguer, responsable de la gestion cross-asset chez Auris Gestion.
"Il invite ainsi les députés à faire preuve d’esprit politique en prenant conscience de la situation actuelle du pays (« voir ce qui est ») et à passer outre les clivages partisans, les partis d’opposition ayant tendance à atténuer le risque d’une hausse du déficit (« voir ce qu’on désire »). La probabilité d’une issue favorable pour le gouvernement Bayrou est néanmoins faible, comme l’attestent la correction des banques françaises et la hausse des taux à 10 ans."
L'OAT10 ans s'échauffe à 3,58%, dépassant subrepticement les 3,60% hier, provoquant un nouveau reflux du CAC 40 (-0,70% à 7 654 points). A titre de comparaison, son homologue allemand vaut 2,78%, et grec 3,52%.
Alexandre Baradez (IG France) pose les jalons des prochaines échéances obligataires et budgétaires sur les marchés, après avoir fait le lien entre obligataire, politique et marchés actions. "Avant le vote de confiance de lundi, il conviendra de suivre ce jeudi l’émission de dette à long terme de l’Agence France Trésor. Le volume annoncé par l’agence est compris entre 9.5 et 11 milliards d’euros sur des échéances 2035, 2042 et 2056. Un moyen de mesurer l’appétit des investisseurs pour la dette française dans ce contexte politique et budgétaire sensible", explique l'analyste de marché.
"Après le vote de confiance lundi, il faudra ensuite de surveiller la décision de l’agence de notation Fitch, attendue le 12 septembre. La note actuelle de Fitch est AA- assortie d’une « perspective négative ». Suivront ensuite les décisions de Moody’s fin octobre puis Standard & Poor’s fin novembre."
Côté valeurs, les bureaux d'études ont été inspirés mardi et ont affiné leurs recommandations sur plusieurs poids lourds de la cote parisienne. Ce qui a soutenu le compartiment du luxe, en tête de l'indice vedette parisien, Kering terminant en hausse de 3,8% et LVMH de 1,85% après que HSBC a relevé son opinion de "conserver" à "acheter" sur les deux titres. Technip Energies a gagné 3,3% alors que JP Morgan a repris la couverture du titre à surpondérer avec un objectif de cours de 47 euros.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé en territoire rouge la première séance de la semaine, dans un contexte obligataire également tendu sur fond de risque quant à l'indépendance de la Fed. Rappelons que lundi était férié et chômé à Wall Street en raison de la fête du Travail. Le Dow Jones a perdu mardi 0,55% et le Nasdaq Composite 0,82%. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,69% à 6 415 points.
Sur le front statistique, cette seconde partie de semaine se présente sous le signe de l'emploi américain, avec de nombreux indicateurs en seconde partie de semaine, et en point d'orgue le rapport NFP (Non Farm Payrolls), traditionnel et toujours très suivi rapport fédéral sur la santé de l'emploi privé (hors agriculture) aux Etats-Unis. Les économistes interrogés s'attendent en moyenne à une légère progression du chômage à 4,3% de la population active, et à 74 000 créations nettes de postes. Hier, les chiffres préliminaires de l'inflation en zone euro pour août figuraient au programme statistique de la matinée. En ce qui concerne les prix à la consommation, les chiffres montrent une légère accélération en août, avec une inflation à 2,1% sur un an contre 2% le mois précédent.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1700$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 65,00$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,25%. Quant au VIX, il valait 16,15 à la dernière clôture du S&P500.
A l'agenda macroéconomique ce mercredi, à suivre en priorité les données finales des PMI services en Zone Euro à 10h00, les prix à la production en Zone Euro à 11h00 et les nouvelles offres d'emploi (JOLTS) aux Etats-Unis à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le vaste range (canal latéral), dont l'amplitude a une nouvelle fois été redéfinie les 31 juillet et 1er août, conserve du sens, et le refoulement des cours lundi 25 août, au contact de la borne haute vient le confirmer. Les 7 500 points sont renforcés dans leur rôle de support autant que les 7 940 points le sont dans leur rôle de résistance. Ce sont donc des zones d'intervention à privilégier, dans ce marché clairement bipolarisé. Un marché très technique, qui offre des opportunités lisibles à condition de rester soi-même, en tant qu'investisseur, étanche à la nervosité ambiante.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario haussier est valable tant que l'indice CAC 40 cote au dessus du support à 7512.00 points.
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