(BFM Bourse) - À l'aube d'une semaine qui sera marquée par des réunions des grandes Banques centrales de part et d'autre de l'Atlantique (FOMC mercredi et Conseil des Gouverneurs jeudi), le marché parisien a fait montre d'une grande prudence, en se contractant de 0,59% à 5 837 points lundi, dans des volumes maigres. La consolidation, dont le cadre a été défini dans nos précédentes analyses, est amenée à se poursuivre.
Les opérateurs auront naturellement les yeux tournés vers les épineuses problématiques commerciales cette semaine, alors que la date butoir du 15 décembre approche. De nouvelles taxes douanières doivent entrer théoriquement en vigueur à cette date sur les importations chinoises. Les experts de Mirabaud estiment à 60% la probabilité d'un report de trois mois de la mise en place de ces taxes.
En guise de motif d'espoir pour les marchés, le geste de bonne volonté affiché par Pékin en fin de semaine dernière, la Chine ayant indiqué qu'elle exempterait de taxes le porc et le soja venant des Etats-Unis. De son côté le conseiller économique de Trump, Larry Kudlow, a (encore) indiqué qu'un accord était "toujours proche".
Au chapitre statistique, peu de choses à se mettre sous la dent hier. L'excédent commercial allemand pour le mois d'octobre, en données définitives, bat le consensus, en passant la barre des 20 Milliards d'euros (20,6 Mds€). Par ailleurs, l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro, a sorti la tête hors de l'eau, en repassant in extremis en territoire positif ce mois-ci, pour la première fois depuis mai, à 0.7 point, contre -4.5 en novembre, et un consensus à -5.4.De quoi trancher avec la déception suscitée vendredi par la production industrielle allemande, en baisse mensuelle de 1,7%, là où en moyenne les économistes et analystes interrogés tablaient sur une très légère progression...
Les opérateurs ont continué de digérer sereinement les bons chiffres du rapport fédéral NFP sur l'emploi américain, publié vendredi.
Le rapport, qui une fois n'est pas coutume marque un contre-pied spectaculaire à l'enquête du cabinet en RH ADP, publiée mercredi, est très solide. Le taux de chômage, attendu à un niveau stable, à 3,6% de la population active, est ressorti en baisse à 3.5%. Dans une économie proche du plein emploi, le secteur privé a créé (hors agriculture) 266 000 postes en novembre, soit plus de deux fois plus qu'en octobre, dépassant allègrement une cible à 181 000 postes... Seule la dynamique des salaires, sans pour autant constituer une source d'inquiétude, est restée stable à +0.2% de rythme mensuel, là où le consensus pouvait laisser augurer une dynamique un peu plus franche.
La Fed, qui achève mercredi une réunion de politique monétaire, devrait en particulier s'appuyer sur cette santé du marché de l'emploi pour étayer sa décision de statu quo sur les taux fédéraux, à un niveau inférieur à 1.75% (bande comprise entre 1.50% et 1.75%)
Côté valeurs, Ipsen a perdu lundi 5,12% à 79,75 euros, après avoir plongé de 13,62% vendredi, après la suspension d'essais pédiatriques sur la molécule palovarotène, obtenue via le rachat de Clementia pour... plus d'un milliard de dollars cette année.
Gensight Biologics a bondi de 16,39% à 1,378 euro. La biotech a obtenu pour sa thérapie génique GS010 une autorisation temporaire d'utilisation au centre hospitalier national d'ophtalmologie des Quinze-Vingts à Paris.
Sanofi a perdu 2,03% à 81,86 euros, sous-performant largement le marché, les investisseurs accueillant fraîchement le lancement d'une OPA à 2,5 milliards de dollars pour acquérir la biotech californienne Synthorx. Le prix proposé (68$ l'action) représente une prime de plus de 170% sur la base du cours de clôture de vendredi, à proximité immédiate des 25$.
Les parapétrolières tiraient leur épingle du jeu, à l'image de Vallourec (+1,18% à 2,40 euros), Schlumberger (+1,86% à 32,90 euros), et surtout CGG (+4,60% à 2,547 euros) qui n'a pas fait démentir sa réputation de valeur à fort Bêta. Les prix du brut sont restés fermes tandis que les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires, dont la Russie, ont annoncé en, fin de semaine dernière s'être entendus pour accroître leurs baisses de production de pétrole d'au moins 500 000 barils par jour afin de soutenir les cours du brut.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont consolidé lundi. Le Dow Jones a lâché 0,38% à 27.909,60 points et le Nasdaq Composite, à forte "coloration" technologique, a cédé 0,40% à 8.621,83 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a reculé de 0,32% à 3.135,96 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1,1074$. Le baril de pétrole (référence WTI), s'échangeait autour de 58,96$, en très léger retrait.
A l'agenda statistique ce mardi, à suivre en priorité la production industrielle française à 08h45, le PIB du Royaume-Uni à 10h30, l'indice ZEW allemand à 11h00, ainsi que la productivité américaine à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Dans un marché dicté par la peur de manquer une occasion d'achat, la réaction positive de mercredi 04/12 a été particulièrement précoce. Ce comportement de marché observé est prédictif.
Le corps de la bougie de mercredi a englobé intégralement celui de la bougie de la veille (ouverture sous la clôture de la veille, et clôture sur l'ouverture de la veille), à savoir que la mobilisation du camp acheteur a été puissante et continue; les volumes ne se sont d'ailleurs pas effondrés.
En revanche, bien que l'accès baissier volatil des 02 et 03 décembre ait été contesté très rapidement, l'absence d'extension haussière jeudi est venue mettre un léger bémol, en retardant la possibilité d'un redémarrage franc et immédiat.
Pour autant, la séance de vendredi, par son déroulé, est venu réaffirmer davantage le sens du message acheteur. La réaction au sein même de la figure de consolidation ainsi clairement définie, milite pour une sortie par le haut, à terme.
Cette définition du cadre de consolidation est à notre sens validée: il s'agit de l'amplitude cumulée des corps des bougies de correction des 2 et 3 décembre (5 725 - 5 910 points). Elle peut servir de cadre large à une formation en drapeau ou en triangle.
Avis neutre à l'échelle de la présente séance.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6000.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5725.00 points relancerait la pression vendeuse.

Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
