(BFM Bourse) - Le CAC 40 a entamé la semaine sur une hausse journalière de 0,43% mardi, à 6 543 points, digérant facilement les chiffres fédéraux sur l'emploi américain de mai, publiés vendredi. Rapport au contenu, rappelons-le, idéal pour les gérants, en particulier de style croissance (Growth). En effet, le contenu du rapport NFP a été de facture suffisamment bonne pour accréditer davantage le scénario d'une reprise économique soutenue post-Covid, mais sans marquer d'échauffement trop vif de l'économie, ni un déséquilibre offre / demande trop marqué, ce qui aurait eu pour effet d'accélérer les projets de normalisation de la politique monétaire côté Fed. Fed qui réunira d'ailleurs son Comité de politique monétaire (FOMC) les 15 et 16 juin prochains.

"Le prochain FOMC de la Fed aux États-Unis sera les 15 et 16 juin prochains et cela pourrait être de plus en plus difficile pour Jerome Powell de convaincre les marchés que l'inflation restera passagère et d'éviter de parler d'un ajustement des rachats d'actifs. Surtout si les données de jeudi ressortent au-delà du consensus", prévient Vincent Boy (IG France), en faisant référence à la publication après-demain des indices des prix à la consommation aux États-Unis.

Côté européen, le Conseil des Gouverneurs se tiendra un peu plus tôt dans le mois (10 juin), et l'enjeu est clairement de ne pas refroidir le moral des investisseurs. Les analystes de CM/CIC Merket Solutions voient "une BCE toujours prudente et accommodante tant dans sa communication que dans ses outils. Elle devrait ne plus s'engager à acheter davantage d'actifs qu'en janvier et février (promesse qui a été faite pour un trimestre mi-mars) du fait de la plus grande confiance dans les perspectives, conduisant à une révision haussière de son scénario économique. Elle insistera en revanche sur le fait qu'elle achètera ce qu'il faut pour maintenir des conditions financières très accommodantes, quitte à ce que les montants soient élevés si nécessaire."

Au chapitre statistique, peu de choses à se mettre sous la dent lundi, avec une légère déception sur le front des commandes à l'industrie allemande en avril (-0.2%), mais un indice Sentix de confiance des consommateurs en Zone Euro en vive hausse à 28.1 au plus haut depuis février 2018.

Côté valeurs, la Value trouvait un peu d'allant, à l'image, sur le compartiment A de la cote, de Publicis (+1,51% à 56,58 euros), JCDecaux (+1,64% à 24,76 euros), Stellantis (+1,86% à 17,442 euros), Klepierre (+2,36% à 24,73 euros), ADP (+2,77% à 115 euros), ou encore Edenred (+3,56% à 46,60 euros).

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance en ordre "dispersé", la Value s'en tirant mieux que la croissance, le Dow Jones se contractant de 0,36% à 34 630 points et le Nasdaq Composite gagnant 0,49% à 13 881 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds a terminé sur une note de quasi stabilité à 4 226 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,2170$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 68,60$.

A l'agenda statistique ce mardi, à suivre en priorité l'indice ZEW de confiance dans l'économie allemande à 11h00, et les nouvelles offres d'emploi (JOLTS) aux États-Unis à 16h00. Déjà publiée, la production industrielle allemande en avril (-1.0%) en rythme mensuel a déçu.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Depuis la formation brutale d'un gap baissier ample le 11 mai, le marché parisien est entré dans une phase hautement technique, dont l'expression graphique reflète le degré d'émotivité des opérateurs. Sous une zone de résistance qui s'installe progressivement autour des 6 500 points, une figure d'accumulation encore en cours de tracé, se poursuit entre les points bas du 13 mai, sur mèche basse (6 150 points) et la résistance évoquée. Une sortie ponctuelle au-delà de la marge haute est possible, avec le cas échéant, le début d'un profil graphique en diamant. Nous reviendrons en détail sur les implications psychologiques d'une telle figure si son tracé se confirme.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.

On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6710.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 6445.00 points relancerait la pression vendeuse.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes