(BFM Bourse) - L'instabilité du baromètre est notable sur le marché parisien dont l'indice phare, le CAC 40, s'est contracté de 0,38% à 7 267 points mardi, dans des volumes de nouveau nourris, empilant, à la manière des poupées russes, une nouvelle figure en harami, après l'ample marubozu du vendredi 24 février. Séance qui à elle seule a constitué une alerte avec la publication de prix PCE outre Atlantique, plus fort qu'anticipés par la communauté financière.
Les stratégistes de DNCA Finance synthétisent, à l'aune de cette inflation, leur vue de marché: "Les swaps sur taux FED s’ajustent à la hausse : jusqu’à 5,3% attendu en juillet, plus de 60 points de base au-dessus du taux effectif de la Banque. Loretta Mester (FED de Cleveland) soutient ouvertement une nouvelle hausse de 50 points de base. Les probabilités d’une première baisse des taux FED en fin d’année reculent. Schnabel (BCE) pense que les marchés sont trop complaisants avec l’inflation."
Au chapitre statistique hier, à noter la publication du très suivi indice de confiance des consommateurs américains (Conference Board), en contraction surprise à 102.9.
Les chiffres de l'inflation en France ne montrent pas d'apaisement sur le front de l'évolution des prix. L'indice des prix à la consommation harmonisé dans l'Hexagone a progressé de 7,2% sur un an en février contre 7% en janvier.
"Il faudra attendre l’été pour voir l’inflation refluer", pour Charlotte de Montpellier, économiste d'ING. "In fine, les données de février indiquent que l’inflation française n’a toujours pas atteint son pic. Aussi bien l’inflation globale que l’inflation sous-jacente vont probablement continuer à augmenter dans les prochains mois, donnant des arguments supplémentaires à la BCE pour continuer à relever ses taux au-delà du premier trimestre."
Côté valeurs, Worldline a terminé en hausse de 2,38% à 39,52 euros grâce à une "reco" de Morgan Stanley. Lanterne rouge du CAC 40, Eurofins Scientific a cédé 3,8% à la veille de la publication de ses résultats annuels. Hors indice vedette, Casino a perdu 3,6% après avoir fait état de ventes délétères en France au quatrième trimestre, notamment sur ses supermarchés.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions se sont légèrement contractés mardi, à l'image du Dow Jones (-0,71% à 32 656 points) ou du Nasdaq Composite (-0,10% à 11 455 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a reculé de 0,30% à 3 970 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0610$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 77.60$.
A suivre en priorité à l'agenda macroéconomique ce mercredi, une batterie d'indicateurs d'activité PMI (enquêtes auprès des directeurs d'achats) tout au long de la matinée, en données finales pour février, ainsi que l'ISM services américain à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'enchaînement englobante baissière dans de puissants volumes et harami dans des volumes beaucoup plus discrets, en partie haute de mouvement de momentum haussier, libère un potentiel baissier de court terme, potentiel qui gagnerait en ampleur uniquement en cas de rupture de la moyenne mobile à 50 jours (en orange) par sa consoeur à 20 jours (en bleu foncé).
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7422.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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