(BFM Bourse) - Les réactions sur le marché parisien auront été très mesurées, finalement, à l'issue du Conseil des Gouverneurs de la Banque Centrale Européenne, qui a acté la programmation d'un début de réduction de son programme de rachat d'actifs. Le CAC 40 est parvenu à grignoter 0,24% à 6 684 points, après avoir passé pourtant une bonne partie de la séance en territoire rouge.
Si l'institution va un peu diminuer les montants affectés au PEPP, le volet mis en place en urgence l'an dernier face à la pandémie ("Pandemic Emergency Purchase Programme"), elle continuera à apporter davantage de liquidités en achetant plus de titres qu'elle ne récupère de fonds lorsque les obligations préalablement acquises arrivent à échéance. L’enveloppe totale du PEPP, de 1 850 milliards d’euros "au moins jusqu’à fin mars 2022" laisse encore une vaste marge de soutien. Par ailleurs le volet du programme d’achats d’actifs "classique" (si l'on peut dire s'agissant d'un outil qu'il était impensable d'imaginer la BCE s'emparer avant le mandat de Mario Draghi) demeure inchangé.
"A ce stade, la position de la BCE est logique et mesurée : un recalibrage pour faire face à une demande qui n’a plus besoin d’être autant stimulée et un message constructif sur l’économie", analyse Thibault Prebay, Responsable Gestion Obligataire chez Financière Arbevel.
Côté statistiques, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage ont agréablement surpris, à 310 000 nouvelles inscriptions, à plus de 30 000 unités du consensus. Cible manquée en revanche pour les stocks de brut, qui se sont contractés beaucoup moins qu'anticipé.
Côté valeurs, le palmarès du CAC 40 a révélé un gros rebond technique de Safran (+3,1%) après cinq séances consécutives dans le rouge, tandis qu'à l'inverse Atos, qui risque de se voir indiquer la sortie de l'indice, a flanché de 3%.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont clôturé en revanche dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,43% à 34 879 points) ou du Nasdaq Composite (-0,25% à 15 248 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 0,46% à 4 493 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1830$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 68.60$.
A suivre à l'agenda statistique ce vendredi, à suivre en priorité la production industrielle française à 08h45, le discours de Mme Lagarde (Eurogroupe en Slovénie) à 11h30, ainsi que l'indice des prix à la production aux États-Unis à 14h30 pour achever une semaine dense sur le front statistique.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Depuis la formation de deux gaps baissiers rapprochés (16/08, 19/08), l'entrée dans une phase volatile, beaucoup moins linéaire et moins inconditionnellement acheteuse est actée. A ce stade la divergence nette entre cours et volumes depuis le rebond du 20 août appelle à une certaine prudence pour les séances à venir. Dans l'immédiat, des oscillations nerveuses entre deux bornes (6 590 - 6 950), soit une bande relativement large, sont attendues. Dans l'immédiat, premier signe peu engageant avec l'effacement sans ménagement du reliquat de gap traversant du 1er septembre. Second signe avec le rôle récent de résistance de la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé) qui valide une inflexion baissière. Aucune fédération sectorielle à la vente n'est toutefois à relever à ce stade. Avis neutre à l'échelle de la seule séance à venir.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6764.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 6590.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
