(BFM Bourse) - Douche écossaise, yoyo, montagnes russes, les images ne manquent pas pour illustrer les variations à la hausse et à la baisse, de grande amplitude, du marché depuis le 24 février et la rupture d'une zone technique majeur, suivi du début de l’agression militaire russe en Ukraine, qui prendra la forme d'une invasion militaire, toujours en cours. Si le CAC souffre d'un biais baissier de court terme incontestable, il est pris de soubresauts à chaque espoir, même mince, de l'emprunt d'une voie diplomatique. Les 27, à l'issue de leur sommet à Versailles, ont pris un quatrième train de sanctions contre Moscou.
A l'issue d'une séance une nouvelle fois très volatile, le CAC 40 a grignoté 0,85% à 6 260 points, avec l'appui de dossiers Value comme Saint Gobain (+1,54% à 54,70 euros), Axa (+1,97% à 24,10 euros), Alstom (+2,06% à 19,80 euros), Publicis (+2,79% à 55,34 euros), Safran (+2,84% à 104,14 euros), ArcelorMittal (+3,48% à 27,69 euros), ou Airbus (+3,78% à 103,56 euros).
Au chapitre statistique, la confiance du consommateur (U-Mich) a pesé sur les débats, surtout outre Atlantique, à l'approche de l'issue, cette semaine le 16 mars, d'une réunion de politique monétaire. L'indicateur produit par l'Université du Michigan est attendu en contraction à 61,4.
C'est dans ce contexte complexe que la Fed aborde cette semaine une réunion de son Comité de politique monétaire. Alors que la Federal Reserve est face à la quadrature cercle ("combattre l'inflation galopante sans pour autant que l'économie ne connaisse un atterrissage en catastrophe"), elle "n'a pas d'autre choix, elle doit intervenir", pour William Gerlach, Directeur France d'iBanFirst. "En revanche, elle va certainement tenter d'intervenir avec prudence, d'où une hausse de seulement 25 points de base."
J. Powell a clairement balayé l'option d'un double relèvement (soit 50 pdb d'un coup) le 16 mars, lorsqu'il évoquait la question la semaine passée, en audition semestrielle devant les Parlementaires.
"Trop d'incertitudes persistent concernant la guerre en Ukraine. En outre, la confiance des consommateurs américains a fortement chuté. Les deux dernières fois qu'elle était si bas et que la banque centrale avait entamé un cycle de durcissement monétaire, cela avait conduit systématiquement à une récession. C'était dans les années 70 et au début des années 80."
Verdict mercredi pour cette décision de politique monétaire et pour l'analyse des éléments de langage employés en conférence de presse.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la semaine dans le rouge, à l'image du Dow Jones (-0,69% à 32 944 points) et du Nasdaq Composite (-2,18% à 12 843 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 1,30% à 4 204 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0910$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 106,00$.
A suivre en priorité, à l'agenda ce lundi, la balance commerciale française à 08h45. L'agenda se densifiera très nettement dès demain avec en particulier le ZEW allemand, l'indice des prix à la production et l'indice Empire State aux États-Unis.
A noter que la Côte Est des Etats-Unis est passée ce weekend en heure d'été, ce qui signifie que, dans l'intervalle de deux semaines avant que nous n'y passions également, Wall Street ouvrira à 14h30 (Heure de Paris) et les rendez-vous statistiques, pour certains habituels à 14h30, seront publiés à 13h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les 6 760 points, que nous identifiions jusqu'ici comme un plancher progressivement fragilisé, ont cédé, sur gap ample jeudi 24/02, ouvrant la voie à une nouvelle phase de marché. Rappelons que l'indice a tracé du 16 au 18 février une combinaison de bougies en trois corbeaux. Cette combinaison a dans la foulée été suivie d'une structure d'englobante baissière très significative, accompagnée de volumes loin d'être timides pour une séance rappelons-le, sans repères américains en raison d'un jour férié. La dernière phase de fragilisation du support précité aura donc été agressive. Le pullback de vendredi 25/02 aura été d'une précision chirurgicale.
Une phase de haute volatilité s'est ainsi ouvert. Le marubozu d'école tracé mardi 01er/03 en est une première étape. Deuxième étape vendredi 04/03 avec une bougie de même type (ouverture sur les points hauts, clôture sur les points bas) dans des volumes encore plus nourris. Une nouvelle jambe baissière s'ouvrirait sous les 6 000 points, déjà rompus lundi 07/03, avant la formation d'un rebond de contestation. Nous avons assisté mercredi 09 mars à une première phase de rebond de contestation explosive, qui a rejeté l'indice sur sa moyenne mobile à 100 heures (en orange en vue horaire), courbe qui conserve un biais baissier marqué. Le harami baissier tracé jeudi n'est guère engageant.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 6385.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5826.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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