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Plombé par les valeurs du luxe, dont la pondération au sein de l'indice est très importante, le CAC 40 a perdu 1,33% à 7 378 points mardi. Ce secteur hautement stratégique à la Bourse de Paris, et plus largement pour l'économie française, a été malmené après une note d'analyse de la Deutsche Bank, qui souligne que le secteur s'échange avec une prime exigeante au vu de ses cours historiques. Elle recommande à l'achat Richemont, Swatch et Moncler, mais ni LVMH ni Hermès. Retrouvez tous les détails ici.
On notera à ce stade, aucune fédération sectorielle ou factorielle dans le repli du marché, qui a été le fait du seul luxe, à l'image de représentants emblématiques, comme Kering (-2,97% à 525,90 euros), LVMH (-5,01% à 834,20 euros), et Hermès (-6,54% à 1 890 euros). De quoi plomber, à elles trois l'indice phare tricolore qui a terminé exactement sur ses points bas de séance.
Le marché reste par ailleurs sur la défensive en l'absence d'avancées concrètes sur le relèvement du plafond de la dette publique américaine.
"La limite pour que républicains et démocrates se mettent d’accord est fixée au 1er juin, soit dans 10 jours, avant un défaut technique des États-Unis. Si les discussions se poursuivent, elles restent tendues de l’aveu même des protagonistes avec même une pause pendant le week-end", précise Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion, qui met en perspective ces chiffres:
"Le principal point d’achoppement reste toujours autour de la réduction des dépenses. Les républicains poussent toujours pour les ramener à leur niveau de 2022, soit une baisse de 130 milliards de dollars, tout en augmentant le budget de la défense. De leur côté, les démocrates veulent prolonger le plafond d’emprunt jusqu’en 2025 en augmentant les recettes fiscales avec une taxation plus importante des ménages et des entreprises les plus riches, une ligne rouge pour les républicains. S’il ne fait peu de doute qu’un accord sera trouvé, Joe Biden étant plutôt un homme de consensus, ces tergiversations apportent de l’incertitude et de la volatilité sur les marchés qui n’en ont pas besoin."
Enfin, le marché a dû composer avec des indicateurs avancés peu engageants, mardi, au travers des PMI (Purchasing Managers Index). Si le score synthétique pour l'ensemble de la Zone Euro s'éloigne de 1.3 point de la cible pour l'industrie, la déception est nette pour le seul score allemand, le PMI fondant à 42,9, manquant complètement la cible.
Dr Cyrus de la Rubia, Chef Economiste à Hamburg Commercial Bank, a commenté les chiffres: "L'optimisme des industriels en Zone Euro quant à leur perspective d'activité à 12 mois s'est replié par rapport à avril, tandis que le volume de leurs vente a fortement reculé et leur activité achat, tout comme le niveau de leur stocks, a diminué au cours du mois."
"L'évolution des commandes n'a toutefois rien d'alarmant, les données d'EuroStat pour le deuxième trimestre mettant en évidence des carnets de commandes nettement supérieurs à leurs moyennes de long terme dans les principales économies de l'union monétaire."
De l'autre côté de l'Atlantique, le rouge a également dominé mardi sur les principaux indices sur actions, à l'image du Dow Jones (-0,69% à 33 065 points) ou du Nasdaq Composite (-1,26% à 12 560 points). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 1,12% à 4 145 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0810$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 72,30$.
A suivre en priorité à l'agenda macroéconomique ce mercredi, l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne à 10h00 et les Minutes de la Fed, traditionnel compte-rendu du dernier FOMC, à 20h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nous avons assisté mardi à une franche baisse du CAC, sans fédération sectorielle. Néanmoins la clôture exactement sur les points bas de séance interpelle, et met la pression sur un certain nombre de dossiers de croissance.
La rupture des 7 316 / 7 320 points accélérerait les dégagements en direction des 7 235 points. Seul un dépassement franc, avec fédération sectorielle, des 7 585 points viendrait engendrer une jambe de hausse supplémentaire.
La dynamique relative des moyennes mobiles remarquables reste préoccupante.
Dans l'immédiat, une visite, des 7 316 points, à fort enjeu, est à envisager.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7585.00 points.
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