(BFM Bourse) - Première phase de rebond de contestation intense hier à la Bourse de Paris, où son indice phare le CAC 40 a bondi de plus de... 7% ! (+7,13% précisément à 6 387 points), dans des volumes très puissants. Les banques, le luxe, et l'automobile, secteurs qui avaient initialement le plus souffert dès le début de l'invasion russe en Ukraine, ont mené la danse: au rayon des surperformances hier citions Hermès (+8,33% à 1 170,50 euros), Kering (+8,52% à 580,80 euros), Crédit Agricole (+9,07% à 10,716 euros), LVMH (+9,54% à 602,60 euros), Michelin (+9,80% à 114,85 euros), BNP (+9,95% à 51,42 euros), Renault (+11,12% à 23,68 euros), Société Générale (+11,53% à 23,50 euros), ou encore Stellantis (+11,90% à 14,498 euros).
Pour autant la situation en Ukraine reste dramatique et les espoirs de cessez-le-feu à court terme restent minces. Simplement, le rebond, aussi spectaculaire et intense en valeur absolu soit il, ne retrace que très partiellement la baisse initiale depuis le 21 février; il est la résultante d'une restitution d'énergie après un mouvement vendeur puissant, l'élastique ayant été tiré trop fort, pour employer une image triviale mais pleine de sens. Ce jeudi marque l'issue d'un nouveau Conseil des Gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (BCE). Et cela va constituer l'occasion de se replonger dans le dilemme auquel doivent faire actuellement face les grandes banques centrales.
Si du côté de la Fed l'équation est probablement moins complexe, c'est la question de l'angle du virage monétaire à venir qui se pose. Alors qu'une hausse de 50 pdb des Fed Funds faisait quasiment consensus il y a peu, un relèvement de 25 pdb seulement est le scénario désormais clairement envisagé, par J. Powell lui-même en audition semestrielle devant les Parlementaires. Premiers éléments de réponse le 16 mars à l'issue du FOMC (Comité de politique monétaire).
"Pour la BCE, qui tient sa réunion de politique monétaire cette semaine, la situation est plus complexe", selon T. GIUDICI, "car la zone est plus directement impactée par la situation russo-ukrainienne. Si les insinuations (et les non-dits) de Christine Lagarde en février militaient pour une BCE plus hawkish, elle pourrait finalement se rattraper aux branches des décisions de décembre qui prévoyaient une augmentation de l'APP (pour compenser le PEPP) jusqu'à la fin de l'année avant un possible premier relèvement de taux en 2023." Premiers éléments de réponse ce jour à l'issue du Conseil des Gouverneurs.
Au chapitre statistique, une nouvelle fois relégué au second plan hier, les nouvelles offres d'emplois (JOLTS) ont une nouvelle fois mis en évidence des indices de tension sur le front de l'emploi, signe auxquels la Fed prête très attention, en tant qu'indicateur avancé de l'inflation.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont vivement rebondi, moins que leurs homologues européens certes, à l'image du Dow Jones (+2,00% à 33 286 points) ou du Nasdaq Composite (+3,59% à 13 255 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 2,57% à 4 277 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0920$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 126,00$.
A suivre en priorité, à l'agenda ce jeudi, la conférence de presse de la BCE à 14h30 à l'issue du Conseil des Gouverneurs (décision de politique monétaire à 13h45) et pour les États-Unis, les différents indices des prix à la consommation et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les 6 760 points, que nous identifiions jusqu'ici comme un plancher progressivement fragilisé, ont cédé, sur gap ample jeudi 24/02, ouvrant la voie à une nouvelle phase de marché. Rappelons que l'indice a tracé du 16 au 18 février une combinaison de bougies en trois corbeaux. Cette combinaison a dans la foulée été suivie d'une structure d'englobante baissière très significative, accompagnée de volumes loin d'être timides pour une séance rappelons-le, sans repères américains en raison d'un jour férié. La dernière phase de fragilisation du support précité aura donc été agressive. Le pullback de vendredi 25/02 aura été d'une précision chirurgicale.
Une phase de haute volatilité s'est ainsi ouvert. Le marubozu d'école tracé mardi 01er/03 en est une première étape. Deuxième étape vendredi 04/03 avec une bougie de même type (ouverture sur les points hauts, clôture sur les points bas) dans des volumes encore plus nourris.
Une nouvelle jambe baissière s'ouvre sous les 6 000 points, rompus lundi 07/03, avant la formation d'un rebond de contestation. D'ici là, un court moment de capitulation tous secteurs et styles de valeurs confondus n'est pas exclu. Nous avons assisté mercredi 09 mars à une première phase de rebond de contestation explosive, qui a rejeté l'indice sur sa moyenne mobile à 100 heures (en orange en vue horaire), courbe qui conserve un biais baissier marqué.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 6385.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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