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Hier mardi 11/11, le jour était férié (Armistice 1918), mais non chômé à la Bourse de Paris. Dans des volumes mécaniquement en baisse en raison de l'absence de nombreux opérateurs, le CAC 40 a fait preuve de volatilité, en gagnant 1,25% avec l'appui de son secteur le plus pondéré, le luxe. Hermès a repris 3,7% et LVMH s'est adjugé 2,4%. Selon Bloomberg, le numéro un du luxe s'apprêterait à ouvrir prochainement de nouvelles boutiques en Chine.

Autre source de soulagement pour les marchés: le "shutdown" devrait officiellement prendre fin après 43 jours de paralysie budgétaire. Les marchés avaient hâte de ce retour à la normale, non seulement parce qu'il pèse mécaniquement sur l'activité économique de la première puissance de la planète, mais aussi parce qu'il prive dans cet intervalle de repères essentielles sur l'emploi, la consommation ou la croissance.

Les sénateurs américains ont approuvé lundi une proposition de loi qui mettrait fin à l'actuelle paralysie budgétaire de l'État fédéral. Le texte doit maintenant être débattu et adopté par la Chambre des représentants à partir de mercredi, avant d'être promulgué par le président américain Donald Trump.

"Côté marchés, c'est avant tout le retour des statistiques économiques officielles qui est salué", abonde Romane Ballin, gérante obligataire d'Auris Gestion. "Jusqu'ici, elles n'arrivaient qu'au compte-gouttes. À tel point que des données privées, habituellement reléguées au second plan, ont suffi à faire réagir les investisseurs jeudi dernier, notamment l'enquête du cabinet Challenger, Gray & Christmas."

Les enquêtes du cabinet ADP (Automatic Data Processing) ont également été scrutées, mais elles n'offrent qu'une vue imparfaite de la santé de l'emploi. Dans ces conditions, les marchés sont soulagés de pouvoir prendre connaissance des deux rapports mensuels fédéraux (NFP de septembre et d'octobre). Ces rapports constituent une "matière première" de choix nourrissant la réflexion de la Fed, pouvant donc influer sur la trajectoire des taux fédéraux. Pour le dernier FOMC (Comité de politique monétaire) de la Fed le mois prochain, une nouvelle baisse est attendue, mais loin d'être acquise.

"J. Powell souligne lui-même que le marché du travail ne montre, pour l'heure, qu'un « refroidissement très progressif ». Les données d'ADP vont dans le même sens avec un rebond des créations d'emplois en octobre (+42k), après une contraction en septembre (–32k). Ce n'est d'ailleurs pas le seul indicateur à s'être redressé."

Au chapitre statistique, peu de choses à se mettre sous la dent mardi. Les opérateurs ont tout de même pu prendre connaissance de l'indice ZEW de confiance dans l'économie allemande, la première de la Zone Euro. L'indice baromètre est ressorti sous les attentes, en contraction à 38,5 points. "Le climat général est marqué par une baisse de confiance dans la capacité de la politique économique allemande à résoudre les problèmes urgents. Bien que le programme d'investissement soit susceptible de stimuler l'économie, les problèmes structurels persistent", commente le professeur Achim Wambach, PhD, président du ZEW.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mardi en ordre dispersé, à l'image du Dow Jones (+1,18%) et du Nasdaq Composite (-0,25%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,21% à 6 846 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin

> Sur le marché des changes la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1580$.

> Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 60,80$.

> Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,08%.

> Quant au VIX, il valait 17,30 à la dernière clôture du S&P500.

A l'agenda macroéconomique ce mercredi, à suivre en priorité la production industrielle italienne à 10h00.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Les 8 260 points constituent formellement une résistance, qui ne deviendrait support qu'en cas de franchissement ample, rapide et dans de puissants volumes, le tout dans une fédération sectorielle importante. Or ce niveau a été testé sans succès par quatre fois depuis le printemps 2024. Le caractère de résistance des 8 260 points est renforcé. Le risque, à très court terme, n'est ni plus ni moins que la réintégration d'un vaste range (canal latéral) entre 7 500 et 7 940 points. Un retour à la case départ, en somme...

Avis neutre à l'échelle de la séance à venir.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.

On prendra soin de noter qu'un franchissement des 8260.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7940.00 points relancerait la pression vendeuse.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes