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L'heure est à la consolidation sur le marché parisien dont l'indice phare, le CAC 40, a perdu 0,40% mercredi à proximité immédiate des 7 900 points, zone qui fait office de résistance court terme. L'ouverture devrait se faire dans le rouge ce jeudi, dans la foulée de questionnements intenses sur la situation budgétaire américaine.

La note maximale, "Standard & Poor's l'avait retirée dès 2011, « suivie » par Fitch en 2023. Par ailleurs, les arguments avancés par Moody's pour justifier cette dégradation sont déjà relativement bien ancrés dans la tête des investisseurs : envolée de la dette, creusement des déficits budgétaires et alourdissement du coût de la dette", pour Thomas Giudici, responsable de la gestion d'Auris Gestion.

Alors certes les salles des marchés n'ont pas attendu la décision de l'agence Moody's de dégrader la note souveraine américaine pour avoir un regard critique sur les finances publiques de la première économie du monde. Et ils sont même habituer à relativiser ce type de décision de la part d'agence de notation. N'empêche, la psychologie de marché s'en trouve impactée. Hier Wall Street frôlait les 2% de perte sur le Dow Jones, riche en bancaires, quand le S&P500 perdait 1,61%.

L'agence de notation a privé la dette américaine de sa précieuse note Aaa pour la rétrograder à Aa1 avec une perspective stable.

"Surtout, les indicateurs de crédit américains s'écartent désormais significativement de ceux des pays encore notés Aaa par l'agence. À titre d'exemple, la charge d'intérêts — incluant la dette fédérale, celle des États et des collectivités locales — a représenté 12 % des recettes publiques américaines en 2024, contre seulement 1,6 % pour la moyenne des autres pays bénéficiant de la note suprême". . Finalement, le mouvement général de la paire de devises, favorable à l'Euro depuis la déclaration de guerre commerciale par Donald Trump, reste haussier au-dessus de la moyenne mobile à 50 jours (en orange), sans accélération notable.

"Toute proportion gardée, le cas des États-Unis rappelle celui de la France en fin d'année dernière : peu, voire pas, d'impact sur les marchés à court terme mais une alerte supplémentaire sur la dégradation structurelle des finances publiques, qu'il faudra bien finir par traiter. Ce constat est d'autant plus préoccupant que la conjoncture actuelle ne joue pas en faveur d'un redressement rapide : la croissance ralentit, ce qui pèsera sur les recettes fiscales, et les incertitudes sur les droits de douane viennent renforcer les pressions sur l'économie", a poursuivi le décideur en gestion d'actifs.

Autre baromètre de l'appétit pour le risque, les cours du pétrole, qui étaient soutenus par des craintes sur de potentielles frappes d’Israël sur des installations nucléaires iraniennes, ont opéré un retournement de tendance ce mercredi après-midi, lestés par l'annonce d'une hausse surprise des stocks hebdomadaires de pétrole américain (+1,3 Million de barils).

Du côté des valeurs à Paris, le secteur de la défense était bien orienté avec les dernières favorables à ce compartiment. Donald Trump a dévoilé son projet d'un bouclier antimissiles "Dôme d'or" pour protéger les Etats-Unis, tandis que le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a déclaré mercredi s'attendre à ce que l'Otan fixe le nouvel objectif de dépenses de défense pour les pays membres entre 3,5% et 5% de leur produit intérieur brut, selon Reuters. Exosens a progressé de 4,10% et Lumibird a bondi de 12,6%.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1340$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 62,80$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,52%. Quant au VIX, il valait 18,09 à la dernière clôture du S&P500.

A l'agenda macroéconomique ce jeudi, à suivre une batterie d'indicateurs d'activité PMI, en toutes premières estimations pour le mois en cours, de part et d'autre de l'Atlantique.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Le gap d'ouverture, ample, vendredi 02 mai, a montré un premier essoufflement du mouvement de rattrapage amorcé le 08 avril. Désormais, l'indice est sous des forces de résistance, matérialisées entre autres par un autre gap, baissier celui-ci: celui du jeudi 03 avril, soit le début de la vive correction liée à l'entrée en vigueur de droits de douane prohibitifs. Ce niveau se double de la moyenne mobile à 50 jours (en orange), qui constitue un test graphique. Ce test graphique est pour l'heure en passe d'être réussi, mais le comblement d'un autre gap, celui du 31 mars, invite à la retenue.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8260.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes