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La séance américaine a été marquée hier par un net regain d’aversion au risque, illustré par le recul prononcé du Nasdaq, pénalisé par les valeurs technologiques et, plus particulièrement, par le compartiment des semi-conducteurs. Le marché a brutalement réévalué la soutenabilité financière de certains projets liés à l’intelligence artificielle, provoquant une correction significative des titres les plus exposés à cette thématique.
Au cœur de ce mouvement, Oracle a cristallisé les inquiétudes des investisseurs. Le retrait de Blue Owl Capital du financement en fonds propres d’un projet de centre de données de 10 milliards de dollars aux États-Unis a ravivé les doutes sur l’ampleur de l’endettement nécessaire au déploiement des infrastructures IA. Cette annonce a déclenché un repli marqué du titre, entraînant dans son sillage l’ensemble du secteur technologique et contribuant donc à la baisse du Nasdaq.
Après la clôture, le ton s’est toutefois partiellement amélioré avec la publication de Micron Technology. Le groupe a livré des perspectives nettement supérieures aux attentes, portées par une forte tension entre l’offre et la demande sur les mémoires. Les prévisions de chiffre d’affaires et de résultats traduisent une dynamique opérationnelle robuste, suggérant que toute la chaîne de valeur de l’IA n’est pas remise en cause de manière uniforme.
En Europe, les marchés ont fait preuve d’une meilleure résilience. À Paris, Schneider Electric a néanmoins subi la défiance envers les valeurs liées aux data centers, le groupe étant exposé à ces investissements via ses solutions d’équipements électriques. À l’inverse, Société Générale s’est distinguée par une progression marquée, soutenue par une recommandation favorable d’une grande banque américaine, qui met en avant un redressement attendu de la rentabilité et une amélioration du profil financier.
Ce jour, les opérateurs suivront de près Sopra Steria qui est entré en négociations exclusives pour acquérir Starion et Nexova afin de créer un acteur européen de référence dans les services numériques souverains et sécurisés pour le spatial et la cybersécurité, portant l’ensemble à environ 200 millions d’euros de chiffre d’affaires et 1 600 collaborateurs. L’opération, dont les modalités financières ne sont pas précisées, devrait être finalisée au premier semestre 2026, sous réserve des autorisations réglementaires.
De son côté, BNP Paribas est entré en discussions exclusives avec Mercedes-Benz pour l’acquisition d’Athlon, sa filiale de leasing automobile, dans le cadre d’une transaction d’environ 1 milliard d’euros, visant à renforcer Arval et à créer un co-leader européen de la location longue durée avec près de 2,3 millions de véhicules gérés. L’opération afficherait un retour sur capital investi attendu de 18 %, une contribution au résultat net d’environ 200 millions d’euros à horizon trois ans et un impact limité sur le ratio CET1, pour une finalisation envisagée au troisième trimestre 2026 sous réserve des autorisations réglementaires.
Dans ce contexte de prudence accrue, l’attention se déplace désormais vers les facteurs macroéconomiques. Les investisseurs s’apprêtent à scruter les décisions de politique monétaire en Europe ainsi que les principaux indicateurs d’inflation aux États-Unis, susceptibles d’influencer les anticipations de taux à court et moyen terme. Les publications de résultats de grandes entreprises américaines, dont Nike et FedEx, viendront également alimenter la séance.
Sur le front macroéconomique, la séance sera ainsi dominée par les décisions de politique monétaire en zone euro et par une série de statistiques clés aux États-Unis. La Banque centrale européenne rendra sa décision sur les taux directeurs à 14h15, avec un maintien attendu du taux de refinancement à 2,15 % et du taux de facilité de dépôt à 2 %, avant la publication de sa déclaration de politique monétaire. La conférence de presse de Christine Lagarde, programmée à 14h45, sera suivie de près pour détecter tout signal sur la trajectoire future des taux.
Outre-Atlantique, l’attention se portera à 14h30 sur les chiffres d’inflation du mois de novembre. Le marché attend une progression mensuelle de 0,3 % de l’indice des prix à la consommation, pour une inflation annuelle estimée à 3,1 %, tandis que l’inflation sous-jacente est également attendue en hausse de 0,3 % sur un mois et de 3,0 % sur un an. Ces données seront complétées par les inscriptions hebdomadaires au chômage et par l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie pour le mois de décembre.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Techniquement, l'indice parisien évolue dans un trading range de très court terme, compris entre 8 044 points en borne basse et 8 136 points en borne haute. La dynamique reste neutre à ce stade. Une cassure franche, validée en clôture, de l'une de ces deux bornes sera nécessaire pour initier un nouveau mouvement directionnel.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 8136.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 8044.00 points relancerait la pression vendeuse.
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