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La semaine passée aura, sous la forme de la volatilité, trahi une nervosité intense dans les salles des marchés, les opérateurs se montrant ambivalents face à l'inflation américaine, et inquiets quant à la santé de l'économie allemande. Sur la semaine, le CAC 40 (-1,26% vendredi) est parvenu à sauver les meubles (+0,34%) grâce aux deux séances de mercredi (+0,72%) et jeudi (+1,52%).
Point d'orgue statistique jeudi, les prix à la consommation outre Atlantique ont grignoté 0,2% en juillet, conformément aux attentes, que ce soit pour l'assiette de produits la plus large ou les données corrigées des éléments volatils. Sur un an, les prix progressent de 3,2%. Pas de quoi alimenter davantage le moulin des membres les plus hawkish de la Fed.
Mais pour la présidente de la Réserve fédérale (Fed) de San Francisco, Mary Daly, il est encore prématuré de déclarer la "victoire" de la Réserve fédérale américaine sur l'inflation. "Il y a encore du travail à faire. Et la Fed s'est pleinement engagée à ramener résolument l'inflation à son objectif de 2%", a-t-elle déclaré à Yahoo! Finance.
L'outil CME FedWatch attribut désormais près de 90% de probabilités au scénario d'une pause à l'issue du FOMC de septembre.
"La dynamique de désinflation est en train de changer de nature : c'est essentiellement l'énergie qui a fait baisser l'inflation au premier semestre mais c'est l'inflation sous-jacente (le logement et dans une moindre mesure les transports) qui va baisser au deuxième semestre. L'inflation totale pourrait connaitre une période de relative stabilité autour des niveaux actuels, la baisse de l'inflation sous-jacente contrecarrant des effets de base 'prix à la pompe' nettement favorables", avance Bastien Drut, Responsable des Études et de la Stratégie de CPR AM.
L'inflation "core", c'est-à-dire hors prix de l'alimentaire et de l'énergie, est ressortie conforme au consensus de place à 4,7%, sur un an et en-deçà des 4,8% du mois de juin.
Un sentiment de prudence qui aura été renforcé sur la dernière partie de la semaine par les indices des prix à la production pour le mois de juillet, qui à +0,3% quelle que soit l'assiette de produits retenues, a dépassé le consensus en rythme mensuel. Par ailleurs, l'indice de confiance du consommateurs (données préliminaires, U-Mich), s'est contracté à 71,2, sous la cible sans pour autant s'en éloigner significativement.
De ce côté-ci de l'Atlantique, les yeux restent nerveusement rivés sur l'Allemagne, qui commence à concentrer un certain nombre d'inquiétudes. La première économie de la Zone Euro, bien que naturellement encore très puissante, montre des signes tangibles de fragilité plus marquée que pour la France.
Pour rappel en début de semaine, l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro a certes significativement rebondi, à -18,9. Pourtant, "l'Allemagne met de l'huile sur le feu : la première économie de la zone euro devient le maillon faible de la zone euro, pèse lourdement sur l'union monétaire dans son ensemble. La composante de l'indice pour pour l'Allemagne chute pour la quatrième fois consécutive à -30,7 points", pouvait-on lire dans une note de commentaire accompagnant l'enquête de Sentix. La déception était en outre sévère sur les chiffres de la production industrielle allemande au mois de juin (-1,5% en volume par rapport à mai).
Le colosse économique de la Zone Euro, entré en récession, affaibli par la chute de la consommation intérieure, est donc fragilisé. Nous suivrons avec attention les prochaines publications statistiques sur notre puissant voisin: ZEW, inflation, IPC, données de croissance, rapports industriels, seront scrutés encore davantage qu'à l'accoutumée.
Côté valeurs, très peu de choses à se mettre sous la dent vendredi. Coface a limité son repli à 0,8% après avoir dévoilé des résultats semestriels en légère baisse. L'assureur crédit présentera un nouveau plan stratégique le 5 mars 2024. Atos a lâché 4,3% alors que l'agence S&P envisage de dégrader d'un cran la note du groupe informatique.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de vendredi en ordre dispersé, le Dow Jones parvenant à grappiller 0,30% à 35 281 points et le Nasdaq Composite de contractant de 0,68% à 13 644 points. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 0,11% symboliques à 4 464 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0935$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 82,00$.
A l'agenda ce lundi, aucun indicateur statistique significatif, à même de faire décaler le marché parisien en tous cas, n'est à signaler. Nous précisons que demain, 15 août (Assomption, jour férié), ne sera pas chômé, et la Bourse de Paris ouvrira dans des conditions habituelles d'horaires et de cotation. On devra néanmoins s'attendre à une activité particulièrement réduite.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La sortie de figure de congestion le vendredi 21 juillet a été contrariée par deux fois, le 26 juillet, sur gap ample, et sur l'ensemble de la semaine passée, sur rupture de moyenne mobile courte. Le message haussier en a momentanément perdu son sens.
On surveillera toute formation (et confirmation en fin de séance) d'un gap baissier. Nous avons assisté mardi en clôture à la redite parfaite de la bougie du 02 août, soit un doji d'école à ombres allongées, marqueur d'indécision nerveuse en cœur de figure élargie de consolidation.
Jeudi 10 août, l'indice tricolore est venu se confronter à la borne haute d'un diamant plus large, dont la validité a été effectivement testée vendredi. Une forte volatilité est attendue jusqu'à la fin du mois.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7500.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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