(BFM Bourse) - L'indice parisien est stable à la mi-séance, freiné par la nouvelle riposte de la Chine à l'offensive commerciale des États-Unis mais aussi par la remontée de l'euro face au dollar.
La Bourse de Paris peine à confirmer. Après avoir rebondi de 3,8% jeudi, soutenu par la volte-face de Donald Trump sur les droits de douane réciproques, l'indice hésite énormément ce vendredi.
Après avoir ouvert en hausse de 0,9%, le CAC 40 a rapidement basculé dans le rouge et a perdu jusqu'à 1,6% au cours de la matinée. À la mi-séance, le grand baromètre de la place de Paris abandonne 0,01%.
La volatilité s'avère donc grande, alors que le bras de fer douanier entre la Chine et les États-Unis ne s'apaise guère. Rappelons que contrairement à la quasi-totalité des autres partenaires commerciaux du pays américain, la Chine n’est pas concernée par la "pause" de 90 jours sur les surtaxes douanières.
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"Regain de pression"
Ce vendredi Pékin a porté à 125% les surtaxes douanières sur les produits américains contre 84% précédemment. Jeudi, Washington avait de son côté rehaussé à 145% le taux de taxation global des importations chinoises.
Les autres pays négocieront. La Commission européenne a annoncé que l'Union européenne se réunirait lundi avec l'administration Trump dans cette optique.
"Le principal moteur du regain de pression sur le marché a été l'attention accrue portée à l'escalade entre les États-Unis et la Chine (…) la réaction du marché a montré une sensibilité accrue aux risques d'un découplage économique désordonné entre les deux plus grandes économies du monde, que nous avons soulignés hier", explique Deutsche Bank.
"Ni les États-Unis ni la Chine ne montrent de signes de recul, le président Trump ayant exprimé hier sa confiance dans ses projets de droits de douane, même s'il a reconnu l'existence de 'problèmes de transition' potentiels", ajoute la banque allemande.
"L'incertitude auto-infligée par les droits de douane sur la Chine a bouleversé le monde des dépenses d'investissement des entreprises, créé une incertitude de masse sans précédent depuis la pandémie de Covid, provoqué un choc des prix qui aura un impact sur la vie quotidienne des consommateurs américains sans qu'aucune fin ne soit en vue", déplore de son côté Dan Ives, analyste spécialiste de la tech chez Wedbush.
Malheureusement, cela a aussi "arraché le cœur et les poumons de la chaîne d'approvisionnement des grandes entreprises technologiques américaines au cours du processus, sans qu'il n'y ait de solutions de rechange minimales, voire inexistantes", ajoute-t-il.
Stellantis et le dollar dans le dur
Du côté des valeurs, Stellantis accuse la plus forte baisse du CAC 40, reculant de 4%. Le constructeur automobile est très exposé à l'incertitude sur les droits de douane. Le groupe a aussi publié des volumes en très forte baisse et décevants sur les trois premiers mois de l'année.
Sur les autres marchés, l'euro prend 1,3% face au dollar, à 1,1345 dollar. La devise de la zone euro flambe ces derniers face au billet vert.
"Si l'euro a probablement progressé pour de bonnes raisons (rapatriement de capitaux des États-Unis, croissance plus forte et optimisme quant aux mesures de relance allemandes), il a un impact négatif sur les révisions des bénéfices par action et menace donc la performance relative de l'Europe par rapport aux États-Unis", prévient Barclays.
Le pétrole est atone. Le contrat de juin sur le Brent de mer du Nord gagne 0,2% à 63,44 dollars le baril tandis que celui de mai sur le WTI coté à New York prend 0,2% à 60,18 dollars le baril.