(BFM Bourse) - Après un repli de 7% la semaine dernière, la Bourse de Paris continue à reculer lundi matin alors que la crainte d'une nouvelle vague du Covid-19 inquiète les intervenants.
De nouvelles flambées du coronavirus en certains points du monde -Chine et Etats-Unis en particulier, vu leur importance dans l'économie globale- pourraient-elles faire dérailler la reprise de l'économie? La question taraude les opérateurs lundi matin en Bourse de Paris et l'indice phare, après avoir déjà abandonné 6,9% la semaine dernière, flanche encore de 1,68% vers 10h45 à 4.758,03 points. Les performances des autres indices européens sont à l'avenant avec -1,9% à Francfort, -1,25% à Milan ou encore -1,6% à Londres. Les contrats à terme sur les indices américains augurent d'un scénario semblable cet après-midi à New York.
Ces dernières semaines pourtant, les données macro-économiques reflétaient des signaux de reprise, en particulier en provenance du marché du travail américain ou même de la résilience des exportations chinoises (avec un déclin limité à 3,5% en mai, près de deux fois moins prononcé qu'attendu), tandis que les banques centrales ne font qu'accroître leurs engagements en faveur du crédit et donc de l'économie.
Mais si des éclaircies se font ainsi jour entre les nuages, le ciel n'en reste pas moins très largement couvert de menaces, à commencer par celle de voir certaines régions à nouveau confinées face à un regain du nombre d'infections.
Résurgence préoccupante en Chine
Pour l'instant, c'est toutefois aux Etats-Unis qu'on observe une poursuite du nombre d'infections (désormais à plus de 2 millions de cas), parallèlement à une résurgence préoccupante en Chine, plus précisément l'apparition de quelques dizaines de cas liés au marché de gros de Xinfadi, au sud de Pékin.
A contrario, la situation sanitaire en Europe continue de s'améliorer, permettant un allègement supplémentaire des mesures de confinement en France ainsi qu'au Royaume-Uni.
Par ailleurs, concernant les États-Unis, le nombre d'hospitalisation et de décès est très nettement orienté à la baisse, pointe Stéphane Déo de La Banque Postale Asset Management. "Les nouveaux cas sont donc en moyenne moins graves qu'en début de pandémie". En outre, les Etats américains où une accélération s'observe actuellement sont ceux qui avaient connu peu de cas précédemment. "Cela ressemble donc plus à une première vague retardée qu'à une deuxième vague de coronavirus", remarque le stratégiste. "Il faut bien sûr rester extrêmement prudent sur les évolutions futures et les derniers événements rappellent que la situation est changeante. Il n'en demeure pas moins que le détail des chiffres, pour l'instant, est moins inquiétant qu'il n'y paraît", estime Stéphane Déo.
Reste qu'à l'heure actuelle les investisseurs restent en mode repli, alors que se profile la période estivale, saisonnièrement moins favorable au parcours des marchés d'actions - comme le rappelle l'adage "Sell in May", historiquement souvent vérifié.
Valeo au rebond
En témoigne le palmarès du CAC 40 ce matin où seul Atos avec +0,3% s'affiche dans le vert. À l'inverse, les valeurs cycliques sont une nouvelle fois les plus sanctionnées (-4% pour Sodexo, -2,6% pour ArcelorMittal, -2,5% pour Renault...).
Mis en avant par Merrill Lynch, passé à l'achat, Valeo prend 1,7%.
Le compartiment des small et midcaps affiche quelques belles progressions à commencer par Avenir Telecom, qui accélère encore de 11% après +32% vendredi dans le sillage de résultats annuels (exercice clos fin mars) salués, le groupe ayant dégagé une croissance de 5% et surtout doublé le montant de sa trésorerie nette à 5,7 millions d'euros.
L'équipementier des campings Osmozis bondit de 15% alors que l'allocution dominicale d'Emmanuel Macron confirme que la saison estivale sera bien au rendez-vous.
Le savoyard MND Group s'adjuge 23% après avoir remporté le marché pour la deuxième ligne du réseau de téléphérique urbain de Saint-Denis à La Réunion.
Vers une performance exceptionnelle du pétrole sur un trimestre
Enfin la micro-cap Europlasma poursuit son ascension (+66%) alors que l'usine de Morcenx devrait redémarrer dans moins d'un mois.
À quinze jours du terme du deuxième trimestre 2020, le cours du pétrole est encore en bonne voie pour signer l'une des meilleures performances trimestrielles de l'histoire (à ce stade plus de 30% en deux mois et demi) mais là aussi le spectre d'une recrudescence de la pandémie de coronavirus pèse ce lundi. Le cours du Brent européen cède 2,61% à 37,72 dollars, tandis que le brut texan WTI chute de 3,94% à 34,83 dollars. À noter que BP a révisé en baisse ses hypothèses sur les cours d'ici à 2050 sur fond de contraintes accrues sur les émissions de CO2, visant désormais une moyenne de 55 dollars le baril (Brent). En conséquence le géant britannique va comptabiliser des dépréciations allant jusqu'à... 17,5 milliards de dollars.
Du côté des devises, l'euro grappille 0,06% à 1,1263 dollar. Le bitcoin de son côté ne tire aucunement profit de l'inquiétude des investisseurs, cédant 3,25% à 9079,72 dollars.