(BFM Bourse) - L'indice parisien enregistre une nette hausse à la mi-séance de ce vendredi alors que les rendements obligataires français continuent de reculer. Les investisseurs attendent la publication du rapport américain sur l'emploi cet après-midi.
La Bourse de Paris, pour une fois, distance ses consœurs. Le CAC 40 prend 1,33% à 7.427,89 points à la mi-séance de ce vendredi, surperformant nettement les autres indices européens. Le DAX 40 de Francfort prend seulement 0,2% au même moment tandis que le FTSE 100 gagne 0,1%. Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 s'adjuge pour l'heure 2,7%.
La progression de l'indice parisien survient alors que les tensions sur la dette française sont descendues de plusieurs crans depuis jeudi, à la suite de la chute du gouvernement.
Ce vendredi, le rendement sur l'obligation à 10 ans de l'Hexagone recule de 2 points de base (0,02 point de pourcentage) pour s'établir à 2,878%. L'écart ("spread)" avec le titre de même échéance de l'Allemagne, thermomètre du stress de marché sur la signature française, s'inscrit à 75,1 points de base, très loin de son niveau de 88 points de base de lundi.
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Détente obligataire
Comment expliquer un tel repli? Bloomberg évoque le fait que Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, a indiqué à l'agence qu'un budget pourrait passer rapidement si le prochain Premier ministre acceptait d'aller moins vite dans la réduction du déficit public.
"Pour certains, les déclarations de Madame Le Pen concernant la possibilité de passer un budget auraient aussi contribué" à réduire le spread, note Sebastian Paris Horvitz, de LBPAM. "Mais ceci ne semble pas évident", ajoute-t-il.
"Le marché a pu craindre qu'il y ait une phase de flottement politique après la motion de censure. Or (jeudi soir) Emmanuel Macron a indiqué qu'il resterait président et qu'il comptait nommer un Premier ministre rapidement. Cela montre qu'il y a encore un mouvement politique, ce qui peut rassurer un peu", juge Alexandre Baradez, chef de l'analyste de marché chez IG France.
L'expert note par ailleurs que l'impact du resserrement du spread sur les actions françaises est "mécanique". "Tous les investisseurs le regardaient comme le grand baromètre du risque donc mécaniquement cela crée un courant acheteur sur le CAC 40 avec peut-être également des achats opportunistes, car le CAC 40 sous-performe les autres indices européens en 2024", développe Alexandre Baradez.
Le luxe à la fête
Les investisseurs attendent par ailleurs, ce vendredi, la publication du rapport sur l'emploi américain à 14h30. Les économistes tablent sur 214.000 créations de postes sur le mois de novembre et un taux de chômage à 4,2%.
Du côté des valeurs, le luxe progresse nettement. Kering prend 5%, LVMH gagne 3% et Hermès s'adjuge 2,7%. La hausse de leurs cours est liée à des anticipations de nouvelles mesures de relance en Chine alors que doit avoir lieu, la semaine prochaine, une importante réunion avec les leaders économiques du pays.
"L'idée que la Chine peut en faire plus sur les mesures de relance a porté les actions chinoises ce vendredi avec un effet d'entraînement sur les actions du luxe", note Alexandre Baradez.
Airbus prend 1,4% après avoir annoncé 84 livraisons d'avions au cours du mois de novembre, ce qui obligera la société à cravacher, en ce mois de décembre, pour tenir ses objectifs annuels.
Derichebourg gagne 8,3% après avoir publié ses comptes de son exercice 2023-2024 clos fin septembre.
Sur les autres marchés, l'euro est stable face au dollar à 1,0587 dollar. Le pétrole recule un peu. Le contrat de février sur le Brent de mer du Nord cède 0,87% à 71,46 dollars le baril tandis que celui de janvier sur le WTI coté à New York perd 0,9% à 67,71 dollars le baril.