(BFM Bourse) - Au lendemain de l'accord sur le plan de relance, le marché parisien évolue en nette baisse mercredi, l'optimisme des investisseurs étant entamé par un regain de contaminations au Covid-19 aux États-Unis, mais aussi en Inde, en Amérique latine ou encore au Japon.
Marche arrière toute pour le CAC 40. Après avoir démarré la semaine sur deux légères hausses, notamment porté par l'accord arraché de haute lutte par les 27 mardi, le marché parisien manque d'élan pour poursuivre sur cette tendance haussière. Pire, le baromètre du marché parisien efface la totalité de ses gains enregistrés lors des deux dernières séances avec un repli de 1,26% à 5.039,89 points, dans un volume d'échanges resserré de 730 millions d'euros, signe que l'incertitude freine de nouveau la prise de risque après le soulagement de la veille.
L'Union européenne a donné son feu vert mardi à un plan de relance historique d'un montant de 750 milliards d'euros, à l'issue de quatre jours d'un sommet marathon sous haute tension à Bruxelles. Cet accord permet à la monnaie unique de toucher un sommet depuis 18 mois mercredi, à 1,1581 dollar (+0,41%) vers 12h20, mais profite peu aux actifs dits "risqués", marchés actions en tête.
"Les investisseurs ont préféré voir le verre à moitié plein et considérer que le dispositif de relance coordonnée en Europe est parachevé", même si celui-ci "comporte de nombreuses lacunes et qu'il a fallu faire de substantielles concessions pour le signer", observe Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Bank.
Le plan de relance doit être approuvé jeudi en séance plénière par le Parlement européen. "La question est de savoir maintenant comment l'UE remboursera cette dette", soulignent les experts d'Aurel BGC. "L'incertitude sur l'économie reste un frein important à la prise de risque des investisseurs", soulignent-ils.
Pandémie hors de contrôle aux États-Unis
Outre-Atlantique, le président Donald Trump a pour la première fois admis que la pandémie de coronavirus prenait des proportions "inquiétantes" dans une partie des Etats-Unis, où plus de 60.000 nouveaux cas de contamination au coronavirus ont été enregistrés en l'espace de 24 heures. "Cela va sûrement, malheureusement, empirer avant de s'améliorer. Je n'aime pas dire ça mais c'est comme ça", a-t-il déclaré à la Maison Blanche, avant d'appeler "tout le monde" à porter un masque quand la distanciation physique n'est pas possible.La flambée des infections est particulièrement importante dans le sud et l'ouest du pays ou encore en Floride où on compte moins de 20% de lits disponibles dans les services de soins intensifs.
Si les investisseurs misent toujours sur un redémarrage de l'économie mondiale, leur optimisme est entamé par le regain de contaminations dans plusieurs régions du monde, notamment en Inde, en Amérique latine, à Tokyo -où la gouverneure a appelé mercredi ses administrés à rester chez eux à la veille d'un long week-end au Japon- ou encore à Melbourne.
Les marchés ne sont pas non plus insensibles au regain de tensions diplomatiques entre Pékin et Washington, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo ayant appelé mardi le monde à "comprendre la menace que représente le Parti communiste chinois".
Les opérateurs font le tri parmi les publications
L'agenda macroéconomique est encore dégarni ce mercredi -on scrutera quand même la publication hebdomadaire des stocks de pétrole brut américains dans l'après-midi- mais les investisseurs ont de quoi faire, le rythme des publications trimestrielles restant soutenu.Valeo est lourdement affecté (-9,8%, plus forte chute du SBF 120) par l'annonce de la suppression de 12.000 postes dans le monde au premier semestre, dont près de 2.000 en France, assortie d'une perte nette de 1,2 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année. Il entraîne au passage les autres équipementiers dans sa chute. À 13h, Faurecia lâche ainsi 4,5%, Plastic Omnium cède 2,1% et Michelin recule de 3,3%.
En revanche, Orpea est recherché (+5,6%), la publication du groupe actif dans le domaine de la santé des personnes âgées étant saluée pour sa résilience au premier semestre, malgré le ralentissement de son activité dû à la pandémie de Covid-19, très marqué en France, en Allemagne et en Autriche.
Covivio reculait de 3,2%, le groupe immobilier ayant abaissé d'une centaine de millions d'euros ses objectifs annuels de bénéfices, après avoir subi au premier semestre les conséquences catastrophiques de la crise du virus dans l'hôtellerie. Dans l'autre sens, Somfy flambe (+11%) après avoir fait état d'un rebond de ses ventes en fin de deuxième trimestre.
Au sein du CAC, Airbus recule de 2,% alors que la compagnie Cathay Pacific Airways a annoncé mercredi avoir obtenu un accord avec l'avionneur sur des délais de livraison d'appareils A350 and A321neo. La meilleure performance est pour Veolia (+2,2%) après les propos de son PDG concernant l'amélioration de son activité.
Le pétrole rétrocède une partie de ses gains de mardi après avoir touché un sommet depuis 4 mois et demi, la progression de la pandémie incitant les investisseurs à la prudence. Le baril de Brent cède 1,1% à 43,83 dollars et celui de WTI 1,36% à 41,3