Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

CAC 40

PXI - FR0003500008
7 853.59 -0.01 % Temps réel Euronext Paris

Cac 40 : Les 8.000 points, un cap inatteignable ou à la portée du CAC 40 en 2023?

samedi 4 mars 2023 à 07h00
Le CAC 40 bientôt vers les 8.000 points?

(BFM Bourse) - L'indice parisien a déjoué les attentes en ce début 2023, progressant à une vitesse impressionnante malgré un peu de répit ces derniers jours. Au point de franchir dès cette année le seuil inédit des 8.000 points?

Le CAC 40 avait dès l'an 2000 franchi la barre des 6.000 points, un peu moins de 13 ans après sa création. Il lui a ensuite fallu 21 ans et une série de crises (éclatement de la bulle internet, subprimes, dettes souveraines dans la zone euro, Brexit, crise sanitaire) pour dépasser les 7.000 points. Qu'en sera-t-il pour les 8.000 points?

L'excellent début d'année 2023 du CAC 40, laisse penser que ce cap pourrait être franchi dans un horizon relativement court. Depuis le 1er janvier, l'indice parisien s'adjuge près de 13%, avec au passage sa meilleure performance sur un mois de janvier. Il a même atteint un plus haut historique en séance, à plus de 7.387 points, il y a deux semaines.

Plusieurs facteurs sont à l'origine du rallye, notamment une meilleure conjoncture, des anticipations de resserrements monétaires de la part des grandes banques centrales moins importants que fin 2022, ou encore des résultats d'entreprises globalement satisfaisants.

Baisse des prix du gaz en Europe

"La baisse des prix de l'énergie en Europe a alimenté la hausse des marchés. Les ménages ont pris conscience du problème et ont réduit leur consommation, les industriels les plus énergivores ont également fait des efforts et les approvisionnements en GNL [gaz naturel liquéfié, NDLR] ont nettement augmenté", souligne aussi Nicolas Descoqs, gérant chez Clartan associés. "Cela a permis de ramener les prix du gaz à près de 50 euros du mégawattheure contre des pics à plus de 300 euros en septembre dernier. Ce recul a éloigné le spectre de la récession en Europe et pourrait continuer à soutenir le marché", poursuit-il.

Le CAC 40 peut-il poursuivre sur un rythme suffisamment soutenu pour franchir, dès cette année, le palier des 8.000 points?

"Je pense qu'ils sont imaginables" cette année, a estimé jeudi sur BFM Business, Olivier Flornoy, directeur de la gestion collective de Flornoy. Le gérant note que la probabilité d'une récession lourde "s'estompe" et que la saison des résultats en Europe a été bonne, avec 60% de surprises positives, et des prévisions de croissance des bénéfices par action qui ont été révisées à la hausse. "Je suis réaliste et optimiste (…) je pense qu'il y a de la place", considère-t-il.

"Atteindre les 8.000 points cette année pour le CAC 40 est envisageable même si cela ne se fera évidemment pas en deux semaines", répond, de son côté, Nicolas Descoqs. "En théorie, le CAC 40, comme les autres marchés actions, toutes choses égales par ailleurs, doit progresser d’environ 10% sur une année. En suivant cette logique, le CAC 40 devrait être très proche de 8.000 points à la fin de 2022, et ce sans compter de potentielles bonnes surprises, comme par exemple la fin ou une accalmie du conflit en Ukraine", développe le gérant.

Outre une accalmie prolongée sur les prix du gaz, "le marché a déjà intégré une bonne partie de la réouverture de la Chine, mais, là aussi, il y a encore un peu de potentiel sur ce facteur", note-t-il.

D'abord une respiration?

Pour John Plassard, conseiller en investissement chez Mirabaud, atteindre les 8.000 points cette année est "tout à fait de l'ordre du possible". "Avec toutefois un problème: il faut absolument que le consensus s'adapte au discours 'hawkish' [restrictif, NDLR] de la Banque centrale européenne, ce qui n'est pas encore le cas, les anticipations étant trop complaisantes", développe-t-il.

Pour l'expert "une consolidation" pourrait ainsi s'observer avant que, passée cette respiration, le marché reparte nettement de l'avant. Il cite comme "moteurs" de cette hausse la baisse progressive de l'inflation, la pause des relèvements de taux des banques centrales et la réouverture de la Chine. De plus, la conjoncture pourrait encore s'améliorer et soutenir les résultats d'entreprises. "Lorsqu'on regarde les indices PMI et les nouvelles commandes on constate qu'elles ne s'effondrent pas et donc que la récession, s'il y en a une, pourrait être très courte".

A contrario, Vincent Boy, analyste de marché chez IG France, se veut bien plus prudent. "Atteindre les 8.000 points n'est pas impossible mais cela paraît un peu excessif, le CAC 40 bute sur ses plus hauts historiques, et le mouvement de hausse est porté par le luxe qui évolue sur des valorisations élevées", juge-t-il.

"On parle de rebond de la Chine mais la réouverture de l'économie chinoise ne se fera pas d'une traite, à court terme", développe l'analyste.

La guerre en Ukraine comme point d'attention?

D'autant que certains risques pourraient de nouveau poindre à l'horizon. Vincent Boy en cite plusieurs. "On se rend compte que l'inflation mettra du temps à baisser, et en conséquence les resserrements de politique monétaire, sans être forcément plus agressifs, pourraient prendre plus de temps avec nécessairement un impact sur l'économie. Les menaces de récession risquent ainsi de revenir à la surface plus rapidement que ne l'anticipe le marché, alors que les valorisations restent tendues", explique-t-il.

De plus, même si les prix du gaz sont retombés "il va falloir reconstituer les stocks pour les pays européens", ajoute Vincent Boy. "Même si cela s'est fait l'année dernière sans souci à des prix élevés, cette année il faudra prendre en compte un approvisionnement auprès de la Russie qui sera à 0", ce qui risque de créer des tensions, poursuit-il. "Toutes ces problématiques vont revenir sur le tapis", prévient-il.

Tous les interlocuteurs interrogés s'accordent sur un point: l'évolution de la guerre en Ukraine, parfois oubliée à tort par le marché, doit être scrutée. "Il faudra également surveiller l'Ukraine qui reste un facteur de risque potentiel positif comme négatif selon l'évolution du conflit", souligne ainsi Nicolas Descoqs.

Autre grand élément à regarder de prix, selon lui: l'emploi. "Le grand risque à surveiller pour que la hausse puisse se poursuivre reste l'inflation et notamment le marché du travail. Il faut qu'il cesse de se tendre pour éviter que survienne une boucle salaires-prix qui alimenterait la hausse des prix et risquerait de décaler la fin des resserrements monétaires des grandes banques centrales", avertit le gérant.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
Forum suspendu temporairement
Portefeuille Trading
+336.50 % vs +57.98 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour