(BFM Bourse) - L'indice phare de la Bourse de Paris abandonne du terrain, en l'absence d'avancées sur le volet budgétaire aux États-Unis, et avec le retour du risque géopolitique.
La Bourse de Paris reprend son souffle après avoir bien progressé la veille. Le CAC cède 0,8%, en début d'après-midi ce mercredi 21 mai, à 7.877,09 points.
Le marché fait preuve de prudence, guettant la moindre évolution sur le projet de loi budgétaire aux Etats-Unis.
Mardi, Donald Trump s'est rendu au Congrès, pressant les élus républicains à soutenir sa "grande et belle loi", alors que d'importantes dissensions au sein du parti présidentiel ralentissent l'examen de ce projet fiscal.
Des inquiétudes sur la dette américaine
Or, cette vaste réforme fiscale pourrait entraîner une hausse de la dette américaine, qui est déjà au niveau insoutenable de 37.000 milliards de dollars. "Le projet de loi fiscale du président Trump a intensifié les inquiétudes concernant la viabilité budgétaire à long terme, en particulier après la décision de Moody's d'abaisser la note de crédit souveraine des États-Unis vendredi", estime Konstantinos Chrysikos chez Kudotrade.
Ce qui est de nature à inquiéter les investisseurs, et ces craintes se répercutent sur le marché obligataire. Le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans se tend à 4,53% et celui de l'échéance à 30 ans évolue au-dessus du seuil symbolique des 5%, à 5,021%.
Le pétrole en hausse
L'actualité géopolitique au Moyen-Orient inquiète aussi les opérateurs, après des informations de CNN sur de potentielles frappes d’Israël sur des installations nucléaires iraniennes. Les prix de l'or noir progressent en réaction à ces informations.
Le contrat de juillet sur le Brent de mer du Nord, grande référence internationale, gagne encore 1,2% à 66,16 dollars le baril tandis que celui de juin sur le WTI coté à New York s'adjuge 1,4% à 62,88 dollars le baril.
"La perspective de telles opérations a renforcé les craintes d'une interruption de l'approvisionnement dans une région centrale pour la production mondiale de pétrole, ce qui a fortement soutenu les prix du brut. Toutefois, la production supplémentaire du Kazakhstan et de la Norvège et l'augmentation des stocks de brut aux États-Unis pourraient peser sur le marché dans une certaine mesure si les craintes concernant l'Iran s'apaisent", remarque Osama Al Saifi de Traze.
Du côté des valeurs à Paris, Exosens progresse de 4,1% soutenu par Bernstein qui reste positif sur le spécialiste de l'optronique pour les applications militaires.
Kering redonne 1%. Le groupe de luxe a annoncé mardi soir une émission obligataire en une tranche pour un montant total de 750 millions d'euros à 10 ans, en vue "d’accroître sa flexibilité financière".
Sur le marché des changes, l'euro reprend 0,4% à 1,1328 dollar, face à un billet vert affaibli par le flou autour du budget américain.