(BFM Bourse) - Malgré les signaux contradictoires adressés mercredi soir par la banque centrale américaine, confrontée à un contexte inédit, le CAC 40 s'affiche en progression jeudi à la mi-séance, soutenu par les valeurs bancaires.
Il n'est vraiment pas content et le fait savoir: "Jay Powell et la Réserve fédérale échouent encore. Pas de "tripes", pas de sens, pas de vision ! Un piètre communicant!" Chacun aura évidemment reconnu le style du président des Etats-Unis derrière cette analyse de la décision de la Fed de ne baisser ses taux directeurs "que" de 0,25 point avec une fourchette de taux allant maintenant de 1,75% à 2%. Largement anticipée par les opérateurs, l'annonce n'a pas enthousiasmé Wall Street, sans véritablement décevoir non plus: l'indice de référence S&P 500 a clôturé presque inchangé à +0,03%.
Il faut dire que cette baisse des taux directeurs de l'institution s'est accompagnée -sans doute une première historique- d'une révision en hausse des projections de croissance du PIB américain pour 2019, à +2,2%, au lieu de +2,1%, d'une allusion à la hausse des dépenses de ménages (facteur plutôt inflationniste) mais aussi d'un rappel du degré inédit d'incertitudes qui pèsent sur la conjoncture... Un cocktail plutôt confus, reflétant aussi les conséquences de l'imprévisibilité des choix de Donald Trump et sa tendance à multiplier les déclarations fracassantes, fussent-elles contradictoires. Difficile pour Powell de définir la trajectoire d'une politique monétaire, alors que celui qui l'a nommé et ne cesse de le critiquer peut à tout instant remettre en questions les perspectives du commerce mondial.
La Fed garde toutes les options ouvertes
La conclusion immédiate semble être que la Fed garde toutes les options ouvertes, et le CAC 40 avec les autres indices européens en prend son parti, d'autant que l'actualité micro-économique reprend ses droits avec une nouvelle salve de résultats parmi les midcaps. Vers 12h15, l'indice tricolore gagne 0,43% à 5.644.80 points, dans un volume de 675 millions d'euros.
Société Générale (+2,5%), Crédit Agricole (+2,1%) et BNP Paribas (1,5%) profitent d'un mouvement de hausse de l'ensemble des valeurs bancaires européennes, alors que le président du conseil de surveillance prudentielle de la Banque centrale européenne Andrea Enria s'est alarmé de la faiblesse des profits des banques de la région et du niveau déprimé de leur valorisation boursière, suggérant que la BCE va continuer à mettre en place des mesures pour préserver ces rouages du système autant que faire se peut des dégâts collatéraux du contexte de taux ultra-bas.
La biotech Onxeo décolle
De bons chiffres semestriels soutiennent des valeurs aussi diverses qu'Aubay (+5,3%), Tikehau Capital (+1%). La biotech Onxeo décolle de 6,45% après des résultats intermédiaires positifs pour son composé AsiDNA, un traitement expérimental du cancer fondé sur le principe d'inhiber la capacité de la tumeur à réparer son propre ADN, ce qui pourrait l'empêcher de croître. C'est ce qui a été constaté en tous cas chez deux des trois premiers patients traités, tous atteint d'une forme agressive de cancer du poumon.
Inversement, Jacquet Metal Services perd plus de 10% après avoir fait état d'une forte baisse de ses résultats au premier semestre. Infotel (-4%) a aussi déçu avec ses chiffres des six premiers mois.
Sur le marché de l'or noir, le contrat sur le brut texan WTI rebondit 1,62% à 59,05 dollars, tandis que le Brent grimpe de 2,30% à 65,06 dollars, poursuivant décidément une tendance en dents-de-scie depuis le début de la semaine, marquée par une envolée historique. Le rebond du moment permet notamment une envolée de 13,3% de Bourbon, un bond de 2% de CGG et une solide avance de 1% pour le géant Total.
Du côté des changes, l'euro est recherché ce jeudi à 1,1058 dollars (+0,24%).