(BFM Bourse) - En plein cœur du traditionnel creux estival, le marché parisien clôture la première séance hésitante de la semaine sur une timide progression de 0,18% en l'absence d'actualité majeure.
Après avoir repris 1,5% au cours de la semaine écoulée malgré deux dernières séances bouclées dans le rouge, le CAC repart de l'avant et grignote 0,18% supplémentaire lundi, dans un contexte très calme et alors que les investisseurs tentent toujours d'évaluer les conséquences économiques et sanitaires du coronavirus. Le baromètre parisien termine ainsi la première séance de la semaine à 4.971,94 points, dans un volume de transactions qui chute à un plancher estival, inférieur à 1,9 milliard d'euros.
Dans une note matinale intitulée "Qu'importe le bilan, pourvu qu'il y ait l'ivresse" où il insiste sur le lien entre l’expansion des bilans des banques centrales et le rebond des indices boursiers, le directeur adjoint des investissements chez Mirabaud Secutiries John Plassard anticipait cette séance "sans réelle tendance", les investisseurs devenant "de plus en plus soucieux du (haut) niveau des indices, de l'impasse parlementaire aux Etats-Unis autour des nouvelles mesures de relance pour les collectivités, entreprises et ménages américains, des tensions politiques et économiques sino-américaines et des dernières statistiques économiques mi-figue, mi-raisin".
Au rayon des indicateurs, après une publication décevante concernant les ventes au détail en Chine vendredi, les investisseurs ont pris connaissance du recul historique du PIB japonais, qui s'est contracté de 7,8% au deuxième trimestre sous l'impact du Covid-19, annoncé juste avant l'ouverture. L'indice "Empire State" qui mesure le niveau d'activité manufacturière dans la région de New York, a chuté à 3,7 après un vif rebond en juillet (17,2) quand les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre de 15, selon l'enquête mensuelle de l'antenne régionale de la Réserve fédérale.
Regain de cas de coronavirus
Autre préoccupation majeure: la situation sanitaire qui continue de s'aggraver dans plusieurs régions du monde. Le nombre de contaminations augmente notamment en France, qui a enregistré dimanche plus de 3.000 cas pour le deuxième jour d'affilée, alors que l'Allemagne a confirmé ce lundi 561 cas de plus que la veille et que le bilan aux Etats-Unis dépasse désormais les 170.000 morts. Face à la flambée épidémique qui frappe notamment la ville d'Auckland, la Nouvelle-Zélande a décidé de reporter d'un mois la tenue des élections législatives.
"Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 en Europe est la première chose à surveiller dans les prochains jours car il a le potentiel de faire dérailler la reprise économique naissante", a déclaré Neil Wilson chez Markets.com. "Une forte augmentation des cas en Espagne, en France et en Allemagne rendrait les traders nerveux et les marchés volatils avec le risque d'un nouveau confinement" insiste-t-il.
Le Nasdaq touche un nouveau sommet, le Dow dans le rouge
À l'instar des Bourses européennes, Wall Street hésite sur la marche à suivre ce lundi, les opérateurs gardant un œil sur les tensions diplomatiques avec Pékin et sur d'éventuelles futures négociations à Washington sur de nouvelles aides à l'économie. Des discussions prévues samedi entre la Chine et les Etats-Unis pour faire le point sur un accord commercial signé en janvier ont été repoussées. Et Washington a annoncé lundi le durcissement de sanctions contre le géant chinois des télécoms Huawei, en les étendant à 38 de ses filiales, afin de limiter leur accès aux technologies américaines. En dépit de cet énième regain de tensions, le Nasdaq a (encore) touché un sommet historique en début de matinée. À 18h10, l'indice technologique prend 0,74% quand le S&P gagne 0,29% -évoluant également à quelques points de son plus haut historique- tandis que le Dow cède 0,3%.
Pernod Ricard et LVMH profitent de relèvements de recommandation
Si l'actualité reste particulièrement calme sur le front des valeurs, certains poids lourds de l'indice phare tirent parti de relèvement d'objectifs de la part d'analystes. C'est le cas de Pernod Ricard, qui affiche la plus forte progression du CAC (+3,3%) grâce à Barclays, qui se dit "confiant dans les capacités du groupe à faire face à la crise du coronavirus". "Nous continuons de croire que les spiritueux haut de gamme seront le segment d'investissement préféré pendant une potentielle récession mondiale", ont notamment déclaré les analystes de la banque dans une note. Après avoir subi une chute de 3,1% vendredi, Wordline reprend 1,7%.LVMH et Kering (+0,4% pour le premier, +0,5% pour le second) profitent également des recommandations de Jefferies, l'analyste en charge du secteur chez le broker ayant nettement relevé sa cible sur les deux géants du luxe.
De l'autre côté du palmarès, on retrouve les valeurs sanctionnées en fin de semaine dernière, à savoir celles qui ont le plus à perdre d'une reprise économique moins vigoureuse que prévu, voire d'un reconfinement, comme Unibail (-4,9%) ou Accor (-3,7%).
Résultats encourageants pour OSE Immuno
Hors de l'indice phare, OSE Immunotherapeutics prend 5,2% en clôture après avoir dévoilé des données positives de son étude préclinique en vue de développer un vaccin contre la Covid-19.
Les cours pétroliers sont bien orientés en réaction à l'information selon laquelle la Chine compte augmenter les importations de brut américain dans les semaines à venir, le baril de Brent prend 0,49% à 45,02 dollars quand celui de WTI 1,05% à 42,45 dollars.
Sur le Forex, la monnaie unique repart de l'avant face au billet vert, grappillant 0,15% à 1,1862 dollar.