(BFM Bourse) - Encouragé par les nouveaux records inscrits à Wall Street mercredi après que la Fed a montré peu d'empressement à relever ses taux, le marché parisien poursuit sa hausse, après avoir (enfin) dépassé son pic absolu datant de septembre 2000 ce mercredi. Le CAC a désormais les 7.000 points dans le viseur.
Cette semaine de tous les records (historiques), en clôture mardi puis en séance mercredi, va-t-elle se conclure en fanfare avec le franchissement du seuil des 7.000 points pour le CAC 40? Le principal baromètre du marché parisien s'en est en tout cas sensiblement rapproché ce jeudi matin, pointant à 6.993 points vers 9h20, avant de rétrocéder une partie de ses gains matinaux pour s'établir à 6.980,81 points, en hausse de 0,41% par rapport à la veille peu après 13h10.
"Les marchés européens devraient ouvrir en hausse ce matin dans le sillage des nouveaux records historiques des principaux indices américains après la réunion de la Fed" anticipait à raison John Plassard, directeur adjoint des investissements chez Mirabaud dans sa note matinale. "Si cette dernière a annoncé le début" de la diminution des rachats d’actifs (le fameux "tapering" tant attendu), "elle est cependant restée extrêmement "dovish" (accommodante, NDLR) en évitant de parler des prochaines hausses de taux et en réaffirmant qu’elle restera extrêmement flexible face à l’évolution de la situation économique (soit l’évolution de l’inflation et de l’emploi)" constate John Plassard.
"Tout s'est passé presque comme prévu", commente également Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets. "Ce que nous avons entendu de la part de la Fed, c'est que l'année prochaine, les banques centrales vont relâcher l'accélérateur mais ne vont pas appuyer sur les freins", image Hugh Gimber, stratège des marchés mondiaux chez JP Morgan Asset Management. "Le fait que la politique monétaire va rester accommodante pendant un certain temps encore est une bonne nouvelle pour les actions" ajoute-t-il. Et de fait, Wall Street est encore attendu dans le vert ce jeudi, au lendemain de hausses comprises entre 0,3% pour le DJIA et 1% pour le Nasdaq. Le S&P a lui avancé de 0,65% pour signer son 64e (!) record annuel.
Si la hausse quasi-ininterrompue des indices new-yorkais depuis des semaines alimentent la tendance haussière sur les places mondiales, le marché parisien s'appuie également ce jeudi sur une nouvelle (et dernière) grosse salve de résultats trimestriels encore solides quoique diversement accueillis.
Nouvelle fournée de résultats trimestriels
Veolia trône au sommet du palmarès du CAC 40 ce jeudi à la mi-journée (+4,2%, à un plus haut depuis septembre 2008) après avoir présenté des résultats records sur neuf mois avant le rachat de son concurrent Suez. Société Générale a également signé le meilleur trimestre de son histoire, dégageant un bénéfice net de 1,6 milliard d'euros entre juillet et septembre, ce qui se traduit par un gain de 2,2% en Bourse. Renault (+2,4%) et URW (+2,2%) avancent aussi.La publication de Teleperformance est en revanche sanctionnée (-3,3%) par des investisseurs pour le coup très exigeants, le géant des centres d'appels ayant fait état d'une croissance organique de plus de 20% sur le 3e trimestre, assortie d'un relèvement d'objectifs annuels. Le fabricant de matériels électriques Legrand cède aussi 2,1% malgré, là aussi, un bond du résultat net sur les neuf premiers mois (+42% à 700 millions d'euros) et un léger ajustement à la hausse des prévisions annuelles (avec des revenus attendus en hausse de "11 à 13%" contre "au moins 10% précédemment") jugé trop prudent par le marché.
Sur le reste de la cote, les comptes de l'exploitant de maisons de retraite Orpea (+4,1%) ou encore de l'équipementier parapétrolier CGG (+5,1%) reçoivent un accueil positif, contrairement à ceux d'Amundi, qui lâche 2,4% malgré un solide 3e trimestre notamment marqué par une collecte dynamique. Après une ouverture en hausse, le cimentier Vicat s'affiche proche de l'équilibre vers 13h45, le groupe ayant expliqué que la hausse de ses prix de vente depuis le début de l'année avait permis de compenser la hausse des coûts de l'énergie, en annonçant une hausse de 4,2% de son chiffre d'affaires au 3e trimestre.
Sur le front pétrolier, les cours effacent à la mi-journée leurs pertes de début de séance, et repartent même à la hausse alors que les investisseurs s'attendent au maintien par l'Opep+, dont les membres sont actuellement réunis à Vienne, de l'accord actuel sur une hausse de la production de 400.000 barils par jour en décembre. Le baril de Brent gagne ainsi 2,1% à 83,7 dollars quand celui de WTI, revenu sous les 80 dollars à l'ouverture des marchés, reprend 2,2% à 82,3 dollars. Enfin, sur le marché des changes, la monnaie unique rechute violemment face au billet vert (-0,45% à 1,1557 dollar).