(BFM Bourse) - Les inquiétudes autour du conflit engagé par la Russie demeurent, renforçant la prudence des investisseurs sur les marchés.
Tantôt optimistes, tantôt pessimistes... Le moral des investisseurs évolue toujours au gré des conséquences de la guerre en Ukraine et des espoirs d'avancées diplomatiques. Cette semaine, la tendance semble plutôt virer au rouge, à contre-courant de la semaine précédente où le CAC avait repris 5,75%. Après un repli de 1,17% mercredi, le CAC 40 enregistre encore un léger recul ce jeudi à la clôture, avec une baisse de 0,39% à 6.555,77 points.
Lors d'une conférence de presse, le président français Emmanuel Macron a indiqué ce jeudi que l'Otan continuerait "à fournir des armes défensives et létales à l'Ukraine". De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky estime que le risque d'utilisation d'armes chimiques en Ukraine est "bien réel", tandis que l'Onu exige l'arrêt "immédiat" de l'offensive russe.
Dans ce contexte, la volatilité est toujours très importante sur les marchés. A cela s'ajoute un contexte de tension croissante sur les taux d'intérêt des dettes souveraines. Face à une inflation qui s'emballe, les banques centrales adoptent des politiques monétaires plus restrictives pour reprendre le contrôle, notamment la Réserve fédérale américaine, ce qui se traduit par une remontée quasi générale des taux. Le taux d'intérêt des emprunts de l'État français à 10 ans a ainsi repassé ce jeudi la barre de 1%, une première depuis 4 ans. Le même mouvement s'observe pour le Bund allemand (à 0,52%) ou les emprunts à 10 ans des Etats-Unis (à 2,33%).
Réouverture partielle de la Bourse de Moscou
A noter que la Bourse russe a rouvert partiellement ce jeudi après un mois d'arrêt. Après avoir débuté la séance dans le vert, l'indice RTS (en dollars) a clôturé sur un plongeon de 9%. De son côté le Moex (en roubles) termine à +5,49%. Le repli reste cependant toujours spectaculaire depuis le début de l'année: -47% pour le RTS et -35% pour le Moex. En outre, cette ouverture n'est que très partielle. "Après avoir maintenu ses marchés fermés pendant près d'un mois, la Russie a annoncé qu'elle n'autoriserait le négoce que de 15% des actions cotées, les étrangers n'ont pas le droit de vendre leurs actions et la vente à découvert en général a été interdite", a ainsi souligné dans un communiqué le conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Daleep Singh.
Du côté des valeurs, quelques publications de résultats sont à noter. Malgré de bons semestriels, le leader français des caravanes et des camping-cars Trigano accuse un repli de 6,61%. Les investisseurs sanctionnent les baisses de livraisons en lien avec la pénurie de châssis à laquelle est confronté le groupe.
Renault, qui a pris la décision de suspendre son usine Renault à Moscou, ne recule que de 0,78%.
D'autres groupes voient leur cours de Bourse évoluer en fonction des recommandations des analystes. Comme L'Oréal, qui perd 2,06%, alors que les analystes de Jefferies ont revu drastiquement leur objectif de cours sur la valeur.
Sur le plan des matières premières, le pétrole Brent repart à la baisse (-1,66% à 119,50 dollars vers 17h40) mais reste à un niveau élevé. Le WTI se replie quant à lui de 1,52% à 112,6 dollars. A la même heure, l'eurodollar reste quasiment inchangé (-0,07% à 1,0995). Le bitcoin poursuit lui sa remontée, entamée depuis la mi-mars, avec encore un gain de 2,38% à plus de 43.900 dollars.