(BFM Bourse) - La réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine a globalement rassuré le marché tandis que la BNS a abaissé son taux directeur. La Bourse de Paris ne profite guère de ces annonces.
Après quelques journées plutôt calmes, la séance de ce jeudi s'avère très chargée en actualités macroéconomiques. Pour autant, le CAC 40 n'en profite pas. L'indice parisien abandonne même 0,22% à la mi-séance de ce jeudi à 8.143,74 points, après avoir inscrit au passage, un nouveau record à 8.229,25 points dans les premiers échanges.
La Réserve fédérale (Fed) américaine a surpris le marché mercredi soir avec un ton plus "dovish" (accommodant) que prévu. Dans leurs "dots plots", c'est-à-dire leurs projections de croissance et de taux directeurs, les membres de la banque centrale retiennent toujours comme scénario central une baisse de 75 points de base (0,75%) des taux directeurs d'ici à la fin de l'année, soit l'équivalent de trois baisses de 25 points de base, comme en décembre. Cette projection est maintenue alors que les perspectives de croissance ont été nettement révisées à la hausse par ces mêmes membres.
"Les marchés financiers ont manifesté leur soulagement hier après la réunion du FOMC (comité de politique monétaire, NDLR) car la Fed a bien confirmé que son scénario majoritaire était d’assouplir sa politique monétaire dès cette année", notent les économistes d'Oddo BHF.
"Durant la conférence de presse, Jerome Powell a considéré que la première baisse de taux pourrait intervenir lors des toutes prochaines réunions. Selon les futures (contrats à terme, NDLR), la probabilité implicite d’une baisse en juin qui avait baissé sous 50% à la fin de la semaine dernière est remontée vers 70%", ajoutent-ils.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
La BNS, première grande banque occidentale à couper les taux
La Banque nationale de Suisse a elle ouvert le bal des baisses de taux de la part des grandes banques centrales occidentales. Si certains économistes avaient tablé sur un tel mouvement, le consensus retenait plutôt le mois de juin pour une première coupe.
L'institution suisse a décidé de réduire de 25 points de base son principal taux de 25 points de base à 1,5%. "La Banque se montrant plus accommodante et l'inflation risquant d'être inférieure à ses prévisions, nous continuons de prévoir deux nouvelles baisses de taux cette année", écrit Capital Economics.
Et au milieu de ces annonces, les indices PMI, indicateurs avancés de l'activité du secteur privé, ont été publiés en zone euro ce jeudi matin. "En mars, l'indice PMI composite de la zone euro, très surveillé, s'est révélé légèrement meilleur que prévu, à 49,9, contre 49,2 en février, ce qui laisse la moyenne du premier trimestre à 49", résume Clemente de Lucia, économiste de Deutsche Bank.
A rebours de cette tendance globale, l'indice PMI composite pour la France s'est lui légèrement replié en mars à 47,7 contre 48,1 le mois précédent. "Le premier trimestre 2024 ne sera pas celui de la reprise pour l’économie française", souligne Norman Liebke de la Hamburg Commercal Bank, qui conçoit ces données aux cotés de S&P Global.
Les équipementiers auto en forme
D'ailleurs le CAC 40 sous-performe les autres indices européens qui sont tous assez nettement dans le vert à la mi-journée.
Du côté des valeurs, Forvia s'adjuge 3,8% bénéficiant d'un relèvement de recommandation de la part d'UBS à l'achat, entraînant dans son sillage Valeo (+3%), autre grand équipementier automobile de la place parisienne.
Remy Cointreau (+2,4%) est de son côté porté par Deutsche Bank qui est passée de "conserver" à "acheter" sur le titre. La banque est également passée de "vendre" à "conserver" sur Pernod Ricard qui s'adjuge 1%.
Sur les autres marchés, l'euro est stable face au dollar. A noter que le franc suisse plonge lui de 0,7% face au dollar après la décision de la BNS. Le pétrole recule. Le contrat de mai sur le Brent de mer du Nord perd 0,2% à 85,79 dollars le baril tandis que celui de même échéance sur le WTI coté à New York abandonne 0,2% à 81,11 dollars le baril.