(BFM Bourse) - Lestée par la propagation du coronavirus qui est arrivé mercredi en Amérique latine par le Brésil, le CAC 40 lâche encore plus de 2% jeudi matin et tutoie la correction avec un recul qui dépasse désormais 9% depuis son plus haut récent du mercredi 19 février.
Alerte rouge (vif) à la Bourse de Paris, de nouveau vivement secouée par le coronavirus. "Les indices européens devraient ouvrir en très forte baisse ce matin dans le sillage du rebond avorté des marchés américains. Les investisseurs sont toujours perturbés par l’évolution des informations concernant les événements liés au coronavirus" anticipaient les experts de Mirabaud dans leur note matinale jeudi. À raison puisque le CAC a lourdement chuté de 1,98% dès l'ouverture des échanges, avant de creuser encore ses pertes jusqu'à un plus bas de 5.541,58 points (-2,51%) vers 9h30. La tendance est la même sur les autre grandes places boursières européennes, le Dax allemand cédant 2,42% à 9h45, quand le "Footsie" britannique recule de 2,6%.
Ce nouveau plongeon porte le recul du baromètre parisien à 9,3% depuis son plus haut récent touché en séance le mercredi 19 février dernier à 6.111,41 points. La "correction" -qui correspond à un repli de 10%, n'est plus très loin...
"Tout le monde ne pense qu'au coronavirus" et "les investisseurs sont très inquiets de l'impact sur la croissance mondiale", résume Naeem Aslam, analyste chez Avatrade. Le nombre de nouveaux cas quotidiens de Covid-19 enregistrés hors du territoire chinois dépasse ceux recensés en Chine, où le virus est apparu en décembre, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En dehors de la Chine, le coronavirus touche désormais des dizaines d'autres pays, où le bilan est de quelque 3.600 contaminations pour plus de 50 morts.
"Rappelons qu’un premier cas a été signalé en Amérique latine et que l’Italie est de plus en plus confinée et isolée" soulignent les experts de Mirabaud, qui notent également que "des scientifiques auraient découvert que le coronavirus pourrait muter, ce qui rendrait la découverte d’un vaccin extrêmement difficile (voire impossible)".
Le Pakistan, pays frontalier à la fois de la Chine et de l'Iran (qui enregistre le plus grand nombre de décès derrière l'empire du Milieu), a également annoncé mercredi ses deux premiers cas. En Europe, Autriche, Suisse, Norvège, Roumanie, Croatie, Macédoine du Nord, Grèce et Danemark sont désormais touchés en plus de l'Italie et de la France, où un premier décès a été confirmé mercredi. "L'épidémie est à nos portes", a déclaré mardi sur RTL le nouveau ministre de la Santé Olivier Véran. La question n'est désormais plus de savoir si la France va être touchée par l'épidémie de coronavirus, mais quand, explique-t-on au sein de l'exécutif.
Mercredi, les principaux indices américains ont fini en ordre dispersé avec d’un côté la baisse du Dow Jones et du S&P 500 et d’un autre la (légère) hausse du Nasdaq. "L’arrivée de la maladie en Amérique latine par le Brésil a inquiété les investisseurs [et] l’information a d’ailleurs immédiatement provoqué la chute de la bourse de Sao Paulo de près de 7%" relève Mirabaud.
Engie en tête du CAC 40, les résultats de Fnac Darty salués
Sur le terrain des valeurs, les opérateurs doivent également faire le tri entre les bonnes et mauvaises nouvelles de la dernière grande salve de publications annuelles. Dans ce contexte, Engie prend la tête du CAC 40 avec un gain de 2,1% à 10h, profitant d'une performance opérationnelle en hausse, portée notamment par l'amélioration du nucléaire en Belgique. Autre (rare) progression au sein de l'indice phare, Carrefour grignote de son côté 0,8% après être repassé au vert en 2019, essentiellement grâce à la plus-value de cession de ses activités en Chine, finalisée à 80% fin septembre. Hors de l'indice phare, la performance de Fnac Darty (+7,3%) est à mettre en avant, le distributeur spécialisé étant porté par le maintien de ses ventes en 2019, même si le groupe a annoncé un bénéfice net 2019 en baisse de 30%.Safran évolue proche de l'équilibre (+0,1%) alors que l'équipementier aéronautique s'attend à subir en 2020 les répercussions de la crise du Boeing 737 MAX. Plus forte baisse de l'indice phare, TechnipFMC cède 4,2% après s'être encore enfoncé dans le rouge l'an dernier, en raison de lourdes dépréciations.
SoLocal Group domine (+13,8%) l'ensemble de la cote parisienne alors que le groupe qui édite les sites PagesJaunes et Mappy a poursuivi peu à peu son redressement en cours d'année 2019 et a renoué avec les bénéfices. Enfin, le groupe de réassurance Scor -qui a fait état d'une hausse de 31% de son bénéfice net en 2019- lâche 1,6%.