(BFM Bourse) - Le CAC 40 termine en nette baisse (-1,33%) la séance de jeudi au lendemain des inquiétudes exprimées par la Fed quant à la santé de l'économie américaine.
Pris de court par la Fed qui a brossé, mercredi, un portrait plus sombre que prévu des perspectives de l'économie américaine, le CAC 40 rechute lourdement jeudi, bouclant la séance sur un repli de 1,33% à 4.911,24 points.
Alors qu'ils s'attendaient à ce que les "minutes" -le compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire- de la Fed restent dans la lignée des précédentes, les investisseurs ont eu la désagréable surprise de voir l'autorité monétaire faire preuve d'une prudence qu'on ne lui connaissait plus. Les craintes exprimées par l'institution dirigée par "Jay" Powell ont provoqué un reflux des indices new-yorkais mercredi, et se sont propagées jusqu'aux Bourses européennes ce jeudi (le FTSE 100 terminant à -1,55% à Londres quand le Dax francfortois a lâché 1,1%).
Des incertitudes "très élevées"
Dans un document publié mercredi, les participants à la dernière réunion de la banque centrale américaine ont notamment souligné que "l'incertitude qui entoure les perspectives économiques (restait) très élevée, la trajectoire de l'économie dépendant fortement de celle du virus et de la réponse du secteur public à cela", c'est-à-dire de l'adoption d'un nouveau plan d'aide. Or la Maison Blanche et les élus démocrates du Congrès discutent depuis plusieurs semaines de nouvelles mesures d'aide pour les entreprises et les ménages, ainsi que pour les collectivités locales et les écoles, sans parvenir à se mettre d'accord. Stratégiste chez AxiCorp, Stephen Innes estime qu'avec ces "minutes", "la Fed commence à retrouver sa boussole morale".
Dans ce contexte de retour sur terre, les nouvelles sur le front du virus n'incitent pas particulièrement à l'optimisme non plus, même si la tendance semble à un ralentissement de la propagation outre-Atlantique. La France a enregistré ces dernières 24 heures plus de 3.700 nouveaux cas de Covid-19, une progression inédite depuis mai, et l'Allemagne a dépassé jeudi son pic de contamination en 24 heures depuis avril.
Wall Street hésite après des chiffres du chômage en demi-teinte
Au lendemain d'une séance bouclée dans le rouge en réaction aux "minutes" de la Fed, la Bourse de New York cherche sa direction après une ouverture dans le rouge dans le sillage de chiffres moins bons que prévu sur le chômage américain. Les investisseurs tentent donc de digérer l'annonce par le département du Travail d'un rebond des inscriptions hebdomadaires au chômage la semaine passée aux Etats-Unis, qui sont repassées au-dessus de la barre du million pour la première fois en un mois. Au total, 14,8 millions de personnes touchaient une indemnité chômage au cours de la semaine du 2 au 8 août, les données étant publiées avec une semaine de décalage.Ces statistiques reflètent la persistance d'un chômage élevé aux Etats-Unis alors même que les chômeurs font face depuis le début du mois d'août à la perte d'une aide cruciale de 600 dollars par semaine, qui avait été adoptée fin mars par l'administration Trump et le Congrès dans le cadre du gigantesque plan de relance de l'économie.La Maison Blanche et les élus démocrates du Congrès sont d'accord pour la prolonger, mais ne parviennent pas à s'entendre sur le montant, ce qui justifie aussi les inquiétudes de la Fed. À 17h55, le Dow évolue à l'équilibre, le S&P grignote 0,2% et le Nasdaq avance de 0,7%.
Les foncières au rebond, Accor aussi
Sur le front des valeurs, Accor figure parmi les trois hausses du CAC à la clôture de jeudi, le groupe hôtelier s'adjugeant 2,3% après des informations du Figaro selon qui le groupe a étudié un projet de rapprochement avec son concurrent britannique Intercontinental Hotels Group (propriétaire des marques InterContinental, Crowne Plaz et Holiday Inn notamment), sans toutefois aller plus loin dans la discussion.Durement sanctionnées depuis une semaine, les foncières rebondissent et dominent le palmarès des différents indices, Unibail prenant la tête du CAC (+2,9%) quand Covivio (+3,2%), Icade (+2,6%) et Klépierre (+2,5%) enregistrent les trois meilleures performances du SBF 120.
Le groupe d'ingénierie pétrolière TechnipFMC cède 3,6% après avoir pourtant décroché un "grand contrat" en consortium auprès du groupe brésilien Petrobras pour la construction d'installations sur un champ pré-salifère situé au large du Brésil. De son côté, Total perd 1,7% au lendemain du maintien de l'accord de baisse de production par les pays exportateurs de pétrole (Opep+) lors d'une réunion mensuelle.
Les cours pétroliers souffrent également du regain d'inquiétude exprimé par plusieurs membres du groupe informel de pays producteurs "Opep+" et de la tonalité du compte rendu de la Fed, qui font craindre une reprise de la demande plus lente qu'anticipé. Peu avant 18h, le baril de Brent lâche 1,23% à 44,81 dollars, celui de WTI recule de 0,79% à 42,77 dollars.
Enfin, sur le marché des changes, la monnaie unique reprend 0,10% à 1,1855 dollar vers 18h, au lendemain d'un recul de 0,7%.