(BFM Bourse) - En déclin au cours des deux dernières séance de 2020, le CAC 40 repart vivement de l'avant en cette première séance de l'année. Malgré un bilan de la pandémie toujours plus lourd, les investisseurs parient sur un redressement marqué de l'économie en 2021, alimenté par les mesures de relance et les campagnes de vaccination.
L'année qui débute devrait se traduire par un redressement de l'économie et des profits des entreprises : l'avenir dira si les marchés d'actions ont raison de prendre un tel pari, mais l'optimisme est incontestablement de mise lundi à Paris. Au terme de la première matinée d'échanges de 2021, le CAC 40 affole les compteurs, avec un gain de 1,75% à 5.648,80 points vers 12h00. À titre indicatif, on rappellera tout de même que l'indice avait aussi gagné plus de 1% lors de la première séance de 2020...
Une fois la pandémie vaincue (ou tout du moins contrôlée), la vigueur du rebond économique, alimenté par les liquidités abondantes, par une consommation forte liée à l’utilisation progressive de l’épargne accumulée et par une reprise du secteur des services, pourrait bien surprendre, note Emmanuel Auboyneau, gérant associé chez Amplegest. Mais le premier trimestre pourrait encore souffrir de certaines restrictions de circulation liées au virus, prévient le gérant - plusieurs pays européens se dirigeant a minima vers un prolongation des mesures en place, voire un durcissement.
Encore plusieurs mois cahoteux à prévoir
Sans une large vaccination, la trajectoire du Covid-19 et celle de l'économie restent étroitement imbriquées, compte tenu de l'impact de la pandémie en termes de mobilité et de contraintes à l'activité. Ce lien disparaîtra à mesure que les niveaux d'immunité augmenteront, vraisemblablement au milieu de l'année, mais d'ici là, la trajectoire de l'économie devrait rester cahoteuse au cours du premier trimestre, parie également Kerry Craig, stratégiste de JPMorgan Asset Management.
Pour le moment, l'annonce de la plus forte expansion du secteur manufacturier de la zone euro, à un plus haut depuis plus de deux ans et demi le mois dernier, constitue un motif d'optimisme. L'indice établi par IHS Markit est ressorti à 55,2, un plus haut depuis mai 2018, contre 53,8 le mois précédent et 53,5 en première estimation. Il convient de noter toutefois que c'est le secteur des services qui supporte actuellement le plus lourd tribut face aux restrictions liées au virus. Les indices composites seront publiés plus tard cette semaine.
Airbus résiste mieux que prévu
Au sein du CAC 40, Airbus Group bénéficie tout particulièrement de l'intérêt des opérateurs, gagnant 4,4% au vu d'un bilan 2020 a priori solide malgré le contexte dévastateur pour l'industrie du transport aérien.
Le palmarès reflète globalement une forte appétence pour les valeurs exposées à une amélioration significative de la conjoncture, et un retour à une mobilité plus large, à l'image d'Europcar (+6,4%). Le rebond du pétrole profite en outre à Vallourec (+6,4% également) ou TechnipFMC (+5%). Le métallurgiste Eramet avance aussi de 6,4%.
L'enthousiasme s'empare également du marché pétrolier en ce début 2021, le baril de Brent gagnant 1,49% à 52,57 dollars, tandis que le WTI progresse de 1,01% à 49,01 dollars. Plus tôt en matinée, les cours ont atteint un nouveau sommet depuis plus de dix mois, les investisseurs anticipant une prolongation des coupes de production de l'Opep et de ses alliés, dont les ministres sont de nouveau réunis à Vienne ce lundi.
Après un gain de près de 9% en 2020, l'euro avance de 0,64% à 1,2293 dollar ce lundi.
Le Bitcoin décroche significativement (-11,59% à 29.690 dollars) après de nouveaux sommets ce week-end. L'once d'or pendant ce temps reprend 2,07% à 1.934,30 dollars.